Presque Perdue. Блейк Пирс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия:
Жанр произведения: Зарубежные детективы
Год издания: 0
isbn: 9781094304793
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      « C’est bon. »

      Cassie vit que Tina semblait abattue par le commentaire. Qu'est-ce qui était arrivé à Madison ? Ne lui avait-on jamais appris à ne pas dire de telles choses ? Était-elle trop jeune pour réaliser à quel point ces mots étaient blessants ?

      Percevant que plus aucune excuse ne rachèterait la situation, elle reprit sa monnaie et poussa la jeune fille hors du magasin avant qu’elle n’ait l’idée de dire autre chose du même acabit.

      « Ce n'est pas poli de dire des choses comme ça », expliqua-t-elle, quand elles étaient hors de portée de voix.

      « Pourquoi ? » demanda Madison. C’est la vérité. Elle est beaucoup plus grosse que lorsque je l'ai vue pendant les vacances d'août. »

      « Il vaut toujours mieux ne rien dire si tu remarques quelque chose comme ça, surtout si d'autres personnes écoutent. Elle pourrait avoir un - un problème hormonal, ou prendre des médicaments qui la font grossir, comme la cortisone, ou elle pourrait attendre un bébé et ne pas vouloir qu’on le sache encore. »

      Elle jeta un coup d'œil à Dylan sur sa gauche, pour voir s'il écoutait, mais il fouillait dans ses poches et semblait préoccupé.

      Madison fronça les sourcils en y réfléchissant.

      « OK », dit-elle. « Je m'en souviendrai la prochaine fois. »

      Cassie laissa échapper un profond soulagement que son raisonnement ait été compris.

      « Voulez-vous une pomme caramel ? »

      Cassie passa à Madison sa pomme caramel qu'elle mit dans sa poche et tendit l'autre à Dylan. Mais quand elle le lui donna, il l'a repoussa.

      Le regardant avec incrédulité, Cassie vit qu'il retirait le sachet d'un des bonbons du magasin où ils étaient allés.

      « Dylan… », commença-t-elle.

      « Ah, non, j'en voulais un », se plaignit Madison.

      « Je t’en donne un. » Dylan fouilla dans la grande poche de son manteau et, à la surprise de Cassie, en sortit plusieurs autres.

      « Voilà », dit-il, et il lui en passa un.

      « Dylan ! » Cassie se sentit soudainement manquer d’air et sa voix était forte et tendue. Son esprit s'emballait alors qu'elle tâchait de comprendre ce qui venait de se passer. Avait-elle mal interprété la situation ?

      Non. Dylan n’avait sûrement pas pu acheter les bonbons. Après le commentaire embarrassant de Madison, elle les avait poussés hors du magasin. Dylan n'avait pas eu le temps de payer, d'autant plus que l’employée n'était pas très à l’aise avec cette caisse à l'ancienne.

      « Quoi ? » demanda-t-il, la regardant avec interrogation, et Cassie se sentit refroidie par le fait qu'il n'y avait aucune trace d'émotion dans ses yeux bleu pâle.

      « Je pense - je pense que tu as peut-être oublié de les payer. »

      « Je n'ai pas payé », dit-il avec désinvolture.

      Cassie le regarda, choquée pour le moins.

      Dylan venait juste d'admettre froidement avoir volé les bonbons.

      Elle n'avait jamais imaginé que le fils de Ryan ferait une telle chose. Cela la dépassait et elle ne savait pas comment elle devait réagir. Elle se sentit secouée ; l’impression d'une famille parfaite, à laquelle elle avait cru, était loin de la réalité. Comment avait-elle pu se tromper autant ?

      Le fils de Ryan venait de commettre un acte délictueux. Pire encore, il ne montrait aucun remords, aucune honte, ni même aucun signe qu'il comprenait l'énormité de son action. Il la fixa calmement, semblant indifférent à ce qu'il avait fait.

      CHAPITRE VI

      Tandis que Cassie était immobile, figée de stupeur et ne sachant pas comment gérer le vol de Dylan, elle réalisa que Madison avait déjà pris sa décision.

      « Je ne mange pas de bonbon volé », annonça la jeune fille. « Tu peux le récupérer. »

      Elle le tendit à Dylan.

      « Pourquoi tu le rends ? Je l'ai pris pour toi parce que tu voulais un bonbon, et il n’y en avait pas dans le premier magasin, et puis Cassie était avare et ne voulait pas t’en acheter. »

      Dylan parla d'un ton chagriné, comme s'il s'était attendu à des remerciements pour avoir sauvé la situation.

      « Peut-être, mais je ne veux pas d'un volé. »

      Lui mettant dans la main, Madison croisa les bras.

      « Si tu ne le prends pas, je ne t’en proposerai plus. »

      « J'ai dit non. »

      Dylan s'avança, Madison s'éloigna.

      « Tu es avec moi ou tu es contre moi. Tu sais ce que maman dit toujours », lui cria Dylan. En les entendant mentionner leur mère à nouveau, Cassie ressentit une pointe d’inquiétude et détecta plus qu'un soupçon de menace dans son ton.

      « D'accord, ça suffit maintenant. »

      En quelques pas rapides, Cassie attrapa le bras de Madison et la retourna, la ramenant de sorte qu'ils se tenaient tous face à face sur le trottoir pavé. Elle ressentit de l’effroi. La situation devenait incontrôlable, les enfants commençaient à se battre et elle n'avait même pas réglé le problème du vol. Peu importe à quel point ils étaient traumatisés ou quelles émotions ils réprimaient, c'était un acte répréhensible.

      Elle était d'autant plus consternée que ce magasin appartenait à quelqu'un qui était amical avec la famille. La propriétaire leur avait même proposé de les emmener au village !

      « Vous ne devriez pas voler une personne qui vous a proposé de vous emmener. Je veux dire, vous ne devez voler personne, et surtout pas une femme qui a voulu vous aider ce matin. Allons-nous asseoir. »

      Il y avait un salon de thé sur sa gauche qui semblait plein, mais, repérant un couple qui se levait d'une table, elle poussa les enfants jusqu'à la porte.

      Une minute plus tard, ils étaient assis dans un endroit chaleureux qui sentait délicieusement le café, ainsi que la pâtisserie croustillante et beurrée.

      Cassie baissa les yeux vers le menu, se sentant impuissante, car chaque seconde qui passait prouvait aux enfants qu'elle n'avait aucune idée de comment gérer cela.

      En principe, elle considérait que Dylan devrait être obligé de retourner au magasin et payer ce qu'il avait pris, mais qu'en serait-il s'il refusait ? Elle ne savait pas non plus quelles étaient les sanctions pour le vol à l'étalage ici au Royaume-Uni. Il pourrait se retrouver en difficulté si le règlement du magasin exigeait que l’employée le signale à la police.

      Puis Cassie repensa à la chronologie des événements et réalisa qu'il pourrait y avoir une perspective différente.

      Elle se souvenait que Madison avait parlé de châtaignes grillées avec leur mère, juste avant que Dylan vole les bonbons. Peut-être que ce garçon tranquille avait entendu les paroles de sa sœur et s'était rappelé le traumatisme que la famille avait vécu.

      Il pourrait avoir été mû par ses émotions refoulées pendant le divorce, en faisant délibérément quelque chose d'interdit. Plus Cassie y réfléchissait, plus l'explication avait du sens.

      Dans ce cas, il serait préférable de gérer cela de manière plus subtile.

      Elle jeta un coup d'œil à Dylan qui parcourait son menu, l'air complètement indifférent.

      Madison semblait également avoir surmonté sa colère. Ayant refusé le bonbon volé et fit part à Dylan de sa réprobation, l'affaire semblait avoir été traitée comme elle l’entendait. Elle était maintenant