Les Mystères de l’Inconscient, cachés sur l’île de Noureev. Marianna Lanskaya. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Marianna Lanskaya
Издательство: Издательские решения
Серия:
Жанр произведения: Приключения: прочее
Год издания: 0
isbn: 9785005002747
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parce qu’elle ne servait à rien dans ce genre de situation. Il tenta de réfléchir selon les films de science-fiction qu’il regardait souvent: «Ce sont les petits bonshommes verts qui se sont approprié l’apparence du directeur, et ils l’ont emmenée dans leur vaisseau pour les expériences…», cette version lui semblait la plus logique dans ces circonstances. Mais tout de même il n’osait pas la prononcer à voix haute.

      Au fond du couloir réapparut la dame aux rayures roses, et pendant que le regard de Paul glissait sur la dame et ses formes généreuses, l’image du directeur s’était dissipée dans les airs. Paul était légèrement déçu d’être si lâche et de ne pas lui avoir demandé d’où il venait. Mais c’était trop tard. «Je me préparerai pour la prochaine fois, pour ne pas être si dupe! Quel idiot je suis! Avoir devant soi un extraterrestre et ne pas lui parler! Impardonnable, du point de vue des relations diplomatiques intergalactiques!»

      Le collège de Paul était un des meilleurs de la ville. Paul était fier d’en faire partie, mais ses notes n’étaient pas si fières de lui. Il était l’avant-dernier de la classe. Et, pourtant, il essayait de faire des efforts. Il essayait d’écouter même les profs les plus dégoûtants, mais chaque fois quelque chose lui détournait son intention. Son meilleur pote, Thomas, le faisait éclater de rire à chaque fois quand la prof expliquait quelque chose d’extrêmement important. Comme par hasard, son stylo éclatait pendant la dictée et les papiers avec les récits à apprendre se volatilisaient par eux-mêmes.

      Paul se moquait pas mal des études et se réjouissait du fait d’avoir plein d’amis, de se balader avec eux dans les grands couloirs de ce vieux bâtiment, de regarder fleurir les arbres et de vivre pleinement sa vie de garçon de douze ans. L’avenir ne lui pesait pas, et, justement, ce fait faisait de lui un très bon observateur. Il remarquait tout ce qui se passait dans son collège, il comprenait tous les rapports de force entre les enseignants et les élèves, ce qui le rendait dangereux aux yeux de ses profs. Et ils le laissaient vivre, en ne le grondant que de temps en temps.

      Les enfants sentaient, eux aussi, son privilège et le respectaient encore plus. Paul n’était pas du tout un garçon à part. Bien au contraire, il était le cœur et l’âme de tous ses copains, il les aimait et ils lui répondaient avec les mêmes sentiments.

      Au moment où Paul se libéra de sa vision, la sonnette du collège retentit. Son bruit très fort le ramena à la réalité, à ses devoirs, à ses copains et il se précipita à rejoindre sa classe:

      – Salut, les potes! Je m’en suis bien sorti cette fois-ci! Notre directeur s’est dématérialisé devant mes yeux! Si vous aviez vu tout ça! À mourir de rire!

      – Oui, oui, c’est ça! Raconte des babars! Il a tellement crié qu’il a fini par exploser! Ha ha ha!!!!

      – Bon, laissez tomber! Paul ne voyait pas, par quels arguments il pourrait prouver la vérité de ses mots, et, connaissant bien ses copains, il ne voulait pas non plus passer pour un visionnaire. Tout le monde dans sa classe jouait aux jeux vidéo, tout le monde avait de temps en temps des visions et des cauchemars provoqués par ces jeux. Il décida de changer la conversation, avant qu’elle ne déraille.

      La journée était incroyablement ensoleillée ce jour-là. Paul avait décidé de marcher jusqu’à la maison. Traînant derrière lui son sac, plein de livres d’école, il regardait comment les habitants de la ville se préparaient au printemps. Certains peignaient leurs façades, d’autres lavaient leurs voitures, ou encore se promenaient, se fringuant avec les tout nouveaux articles des boutiques, d’autres se délectaient en terrasses autour de leur bière, cachés derrière des grosses lunettes de soleil.

      Paul aimait observer les gens, il inventait leur vie, leur profession, leurs amis, parfois se construisant une longue histoire avec beaucoup de personnages. Comme sa mère était toujours absente, il se nourrissait de la vie autour de lui, et en cela il réussissait mieux que tous les garçons de son âge. Mais il n’était pas pour autant un garçon de la rue. Il ne traînait jamais avec les garçons de son immeuble, jouant toutes les soirées au foot devant les fenêtres. Dès qu’il débarquait à la maison, il s’installait devant son unique jouet adorable, son ordinateur, et commençait ses vagabondages dans les espaces de jeux.

      Cet espace virtuel englobait sa vie domestique. Il ne voyait plus les quatre murs de sa chambre, mais des immenses espaces où il pouvait explorer à l’infini. Son amusement principal était de chercher les trésors sur les îles des Pirates.

      Un jour, l’un de ses cojoueurs lui avait parlé d’une île dans la mer Méditerranée, entre l’Italie et la Tunisie, où, paraît-il, étaient cachés des trésors des tsars russes. Cette île avait appartenu longtemps à des danseurs russes, chargés de protéger ces trésors, confiés par le grand tsar Dimitri. Mais depuis la mort du dernier des danseurs, cette île n’appartenait plus à la grande dynastie des Russes, et le destin de ce trésor demeura inconnu à ce jour…

      Paul, toujours curieux de tout, avait fait sa propre recherche sur internet et avait vite découvert les noms de tous les danseurs possédant les îles de Galli en face de la côte Amalfitaine. Il avait été étonné de la précision que lui avait donnée ce joueur inconnu.

      Paul se rendit à nouveau dans le jeu et attendit toute la soirée le joueur mystérieux. Quand il apparut, Paul, courant auprès de lui sur un pré virtuel, lui raconta les résultats de ses recherches.

      Soudain, un autre joueur s’arrêta devant eux, écoutant attentivement leur conversation, et dit: «Je cherche depuis longtemps un certain Paul, expliqua le deuxième joueur, il est le seul héritier de ces Mystères des îles de Noureev. C’est une vieille légende. Je ne sais pas pourquoi, mais j’y crois. Ce ne sont pas des trésors, mais ce sont les Mystères, bien plus grands que les simples trésors, ils ouvrent des grandes Connaissances. Mais je n’en sais pas plus. J’avais fait de longues recherches et, en arrivant à un bon point, j’ai trouvé un manuscrit qui m’a dit que je ne pouvais pas aller plus loin. Ce chemin est réservé à un nombre très strict de gens sur la Terre. Parmi ces noms il y avait celui de Paul qui devrait trouver un certain Bill, et ensemble, ils pourront ouvrir ce mystère à l’Humanité…»

      Le premier joueur répliqua: «Mais il y a des milliers de Paul et de Bill sur la planète! Ils sont tous les heureux possesseurs des Pouvoirs Suprêmes?»

      «Non, ils ne sont que deux, mais on ne sait pas lesquels. Voilà, le plus grand problème!», répondit le deuxième.

      «Et comment pensez-vous vous apprêter à ces recherches?», s’intrigua le premier joueur, pendant que Paul écoutait silencieusement cette savante conversation sur le terrain du jeu d’internet.

      «Je ne sais pas, je suis coincée…»

      «Vous êtes une femme?!», s’écria le premier joueur, car devant Paul, sur l’écran, se trouvait un grand Trolle barbu.

      «Oui, je suis une femme, et ces recherches m’ont poussée à aller dans les espaces virtuels, j’espérais y trouver ma réponse… Et pour mon apparence de Trolle… rien de très compliqué, j’avais moins de chances de me faire défoncer par mes adversaires… Et c’est plus drôle comme ça, déguisée!»

      «Comment tu t’appelles alors?», demanda le premier joueur.

      «Caroline!»

      «C’est ton vrai nom, ou un nom de ton Trolle?», insista le premier joueur.

      «Oui, oui, vrai, j’ai rien à cacher, et toi, tant que tu y es?»

      «Moi, c’est Kim! Et notre ami, tu es encore là? On ne t’entend pas du tout… Ah hou!»

      «Je suis là! Paul… mon vrai nom est Paul…» Une petite note de silence instantané s’était installée sur le jeu. L’écran de l’ordinateur réfléchissait…

      «Mmm…», commença Caroline en rompant le silence, on sentait qu’elle réfléchissait fortement.

      Le premier, Kim, reprit son souffle virtuel:

      «Écoute! Et si tu as une chance sur cent mille et que