1965 « Doctor Copans and Monsieur Jazz », Réalités, 1965.
Comaroff, John and Jean Comaroff
2009 Ethnicity, Inc. Chicago: University of Chicago Press.
2012 “Theory from the South, or How Euro-America is Evolving Toward Africa“. Anthropological Forum, 22(2):113–131.
Copans, Jean
2000 « Mondialisation des terrains et/ou internationalisation des traditions disciplinaires ? L’Utopie d’une anthropologie sans frontières », Anthropologie et Sociétés, 24, 1:21-42.
2006 « L’anthropologie a-t-elle raison d’oublier ses traditions ? Où sont donc passés l’économie et le politique ? Social Anthropology/Anthropologie sociale, 14, 2:261-271.
2007 “The African Frontiers of Anthropology: Fifty Years of Questioning”, Journal of Anthropologists, 2007:337-370.
2011 « L’Afrique noire comme paradigme fondateur des sciences sociales françaises et francophones du développement (1920-2010) », Ethnologie française, 41 (3) : 405-414.
2013 « Ethnologie, anthropologie et situations coloniales. L’exemple français entre politisation et mystification », dans C. Maurel (dir.), Essais d’histoire globale, Paris, L’Harmattan : 137-159.
2019 « Comment s’engager dans l’anthropologie engagée. Réflexions sur la vérité du terrain et les objets véritables de l’engagement », à paraître, Ateliers d’Anthropologie.
Copans, Simon
1967 : « L’héritage africain dans la musique des Américains », Actes du Colloque sur l’Art nègre, Paris, Présence africaine.
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1993, “Southern Africa Revisited”, Annual Review of Anthropology, 1993 (22): 83–105.
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Pottinger, Ken
2012 French News Online, 20 June.
Témoignage
Par
Gérald Gaillard
Université de Lille (France)
Si j’ai beaucoup travaillé sur l’histoire de l’anthropologie française, je ne connais rien de la génération qui me précède immédiatement, car j’aurais eu le sentiment d’un conflit d’intérêts et j’ai poussé la chose y compris, presque, du côté des textes.
Je connais donc peu Jean et je ne dispose pas ici de ma documentation, je ne suis par ailleurs jamais allé chez lui et il n’est jamais venu chez moi.
Du personnel, je sais seulement que sa vie sentimentale échappe aux deux ou trois mariages qui sont presque de règle dans notre milieu et qu’il vieillit avec Michelle, et il me semble que vieillir à deux constitue une expérience anthropologique essentielle.
Je sais aussi que la thèse de sa fille portait sur la chanson française, et qu’elle enseignait le français, aux dernières nouvelles, dans un lycée.
Je sais encore que le père de Jean était musicien de jazz professionnel, voilà.
J’écris, « je sais », mais j’apprends par le curriculum composé par Abel Kouvouama, que Jean n’a pas un, une, enfants, mais deux.
Dans tous les cas, ces petits-grands faits, participent d’une silhouette que j’intitulerai : « Copans comme héros républicain. »
Il faut avoir lu la livraison du premier semestre 2019 des Cahiers pour prendre la mesure de qui est Jean Copans, car à ma connaissance, personne n’avait osé énoncer les vérités exposées dans ces pages denses et malheureusement rédigées comme dans l’urgence.
Cependant, lisez, lisez l’incroyable balayage critique de l’abondante production afro-américaine et africaine présentée dans ce « Penser l’Afrique ou connaître les sociétés de l’Afrique », c’est remarquable.
Je me souviens d’un maître que j’adorais, prenant le parti d’une étudiante d’origine subsaharienne contre un étudiant lui aussi d’origine subsaharienne, alors que dans la circonstance, la première avait manifestement tort. C’est ici l’exact contre-exemple de ce qu’est Jean Copans.
Pour lui une vérité est une vérité, il n’y a pas derrière la vérité immédiate, de vérité plus large fondée sur le genre ou l’origine de classe.
Il n’y a pas de vérité d’accommodement, stratégique ou même, j’oserai dire, de vérité politique, et cette posture, qui est celle des pages de l’article des Cahiers plus haut mentionné, a probablement eu un double prix à la fois professionnel certes, mais aussi intellectuel, car cet attachement premier à la vérité des faits, à ce que Jean appelle ici « connaissance », l’a sans doute empêché d’apprécier à sa juste mesure, la démarche de gens comme Christian Geffray, appliquant avec bonheur Lacan à notre domaine ou le travail théorique d’Alain Badiou.
Leurs propositions ne sont pas de connaissance, mais d’interprétation du monde ou de découverte toujours provisoire, et donc par essence bien évidemment toujours fausse puisque dans sa multiplicité, le réel, échappant à toute modalisation, n’est jamais que de détail.
C’est ainsi que si même Denise Paulme se piquait d’analyser structuralement les contes africains avant de se rabattre sur une classique lecture morphologique et que Les Héritiers, daté de 1964, nous apprend que les mythes sont à l’époque désignés par les étudiants comme l’objet sociologique par excellence, Jean à l’époque l’un d’entre eux, ne se laisse pas happer et je dirai emprisonner par cette mode.
Mode, car qui lit encore les quatre volumes des Mythologiques ? Leur valeur est surtout d’avoir rassemblé une bonne partie des mythologies américaines comme Jean l’a fait pour les Contes wolof, mais sans la prétention d’y découvrir les fondements de l’esprit humain1.
Il ne s’est jamais prononcé sur les thèses de Françoise Héritier, celles plutôt changeantes de Maurice Godelier, rien sur Althusser sinon de biais dans un texte resté confidentiel puisque document de travail du Centre, et intitulé – c’est de mémoire – « De l’ethnie, les silences d’une anthropologie marxiste », dont j’ai comme le souvenir qu’il précède tous les autres sur la même question.
Peu aussi sur Bourdieu, dont le travail est l’exemple d’une étape nécessaire tout en sachant que les conclusions sont parfaitement fausses, car il faut avoir l’esprit bien mal tourné pour supposer que ce n’est que dans un espoir de promotion ou de reproduction sociale que tous les parents inscrivent leurs enfants à l’École alsacienne et puis, quoi que clame Bourdieu, qui, fin lettré n’applique nullement à lui-même cette perception, Balzac en bande dessinée, ce n’est pas vraiment ça.
On ne trouve pas non plus, chez Jean, de commentaires de connivence épistémologico-critico-ricaneurs sur Griaule et l’ethnographie