Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantal, Volume 3. Charles Athanase Walckenaer. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Charles Athanase Walckenaer
Издательство: Public Domain
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Жанр произведения: Биографии и Мемуары
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pour sa fille ne lui inspira jamais ni jalousie ni envie. Il aimait tendrement sa sœur, et le lui prouva surtout par son désintéressement.

      Au commencement de l'année 1679, Sévigné n'était pas encore de retour de son expédition de Candie, lorsque madame de Sévigné recevait quittance de deux cent mille livres tournois par elle payées, à compte258 des trois cent mille livres de dot qu'elle donnait à sa fille en la mariant au comte de Grignan. Sévigné, la veille du jour où il avait quitté sa mère pour se rendre à Toulon259, avait passé une procuration à l'effet de signer en son nom et d'approuver tous les avantages pécuniaires qui seraient faits à sa sœur par son contrat de mariage. Ce contrat fut signé le 28 janvier 1669, et il est utile, pour l'intelligence de ces Mémoires et des lettres de madame de Sévigné, de faire connaître, selon l'ordre où ils sont mentionnés dans cet acte, tous les personnages qui y comparurent alors, soit en personne, soit par procuration260.

      C'est d'abord le futur époux:

      «François Adhémar de Grignan, chevalier, comte dudit Grignan et autres lieux, conseiller du roi, lieutenant général pour Sa Majesté en Languedoc, demeurant à Paris, rue Béthizy, paroisse Saint-Germain l'Auxerrois.»

      Puis ensuite: «Marie de Rabutin-Chantal, veuve de Henri, marquis de Sévigné, seigneur des Rochers, de la Haye-de-Torré, du Buron, Bodegat et autres lieux, conseiller du roi, maréchal de ses camps et gouverneur pour Sa Majesté des villes et châteaux de Fougères; stipulant pour mademoiselle Françoise-Marguerite de Sévigné, sa fille, et demeurant rue du Temple, paroisse Saint-Nicolas des Champs.»

      Du côté de l'époux comparaissent, pour donner leur consentement au mariage: «Jacques Adhémar de Grignan, évêque et comte d'Uzès, oncle paternel261.

      «Joseph Adhémar de Monteil de Grignan, chevalier, comte de Venosan, capitaine d'une compagnie de chevau-légers262; et Louis, abbé de Grignan, aussi frère (c'est-à-dire tous deux frères du comte de Grignan)263].

      «Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier, pair de France, etc.; et dame Julie d'Angennes, duchesse de Montausier, beau-frère et belle-sœur (du comte de Grignan par le premier mariage de ce dernier avec la deuxième fille de madame de Rambouillet)264.

      «Madame du Puy du Fou de Champagne, marquise de Mirepoix, belle-sœur (par le second mariage de M. de Grignan avec Marie-Angélique, fille du marquis du Puy du Fou et de Champagne et de Madeleine de Bellièvre)265.

      «Pomponne de Bellièvre, chevalier, marquis de Grignan, conseiller du roi en ses conseils et d'honneur en sa cour du parlement, oncle.

      «De Crussol, comte dudit lieu, et dame Julie-Françoise de Sainte-Maure son épouse, nièce266.

      «Henri de Lorraine, prince d'Harcourt, cousin germain maternel, et Françoise de Brancas, princesse d'Harcourt, son épouse267.

      «Antoine-Escalin Adhémar de la Garde, chevalier, comte de la Garde, gouverneur de la ville de Furnes, cousin germain maternel268.

      «Simiane de Gordes, chevalier des ordres du roi, marquis de Gordes, comte de Carser, chevalier d'honneur de la reine, et dame Marie de Sourdis, son épouse, cousine269.

      «Toussaint de Forbin, évêque de Marseille270.

      «Madame d'Uzès271.

      «Charlotte d'Étampes de Vallencey, marquise de Puysieux272.

      «Armand de Simiane, abbé de Gordes, premier aumônier de la reine, comte de Lyon et prieur de la Roé et de Saint-Lô de Rouen273.

      «Cousins et cousines.

      «Marie d'Alongny-Rochefort, épouse de Jacque le Coigneux, chevalier, conseiller du roi et grand président en la cour du parlement274.

      «De Brancas275.

      «Anne-Marie d'Aiguebonne, comtesse de Bury276.

      «Vicomte de Polignac, chevalier des ordres du roi et gouverneur de la ville du Puy; dame du Rouvre, son épouse277.

      «Henri de Guénégaud, chevalier, marquis de Plancy, seigneur de Fresne et autres lieux, conseiller secrétaire d'État et de commandement de Sa Majesté, commandeur de ses ordres; et dame Claire-Bénédict de Guénégaud, duchesse de Cadrousse, cousine278.

      «Le marquis de Montanègre279.

      «Le marquis de Valavoire, et dame Amat, son épouse280.

      «De Reffuges, chevalier, lieutenant général des armées du roi; dame de Buzeau, son épouse281.

      «Claude de Seur, chevalier, conseiller du roi et directeur de ses finances.

      «Dame Catherine de Tignard, marquise de Saint-Auban.

      «L'abbé de Valbelle282.

      «L'abbé de Rochebonne, comte de Lyon283.

      «Dame Jacqueline de Laugère, comtesse douairière du Roure.

      «Le comte du Roure, lieutenant général pour Sa Majesté en Languedoc, gouverneur du Pont-Saint-Esprit; et dame Dugas, son épouse.

      «M. de Montbel.»

      Après cette énumération de personnages, «tous parents, amis et alliés dudit seigneur futur époux,» l'acte nomme ensuite tous les parents et amis qui ont comparu devant les notaires de la part de la future épouse; et d'abord est nommé le premier:

      «Pierre de la Mousse284, prêtre et docteur en théologie, prieur de la Grossé, comme fondé de procuration de Charles de Sévigné, chevalier, marquis dudit lieu, seigneur des Rochers, la Haye-de-Torré, le Buron, Bodegat, la Baudière et autres lieux, frère de ladite demoiselle future épouse.»

      Après Pierre de la Mousse et Sévigné, l'acte nomme ensuite: «D'Hacqueville285, conseiller du roi, abbé, tant en son nom que comme fondé de procuration de Son Éminence Jean-François-Paul de Gondy, cardinal de Retz, souverain du Commercy, grand-oncle.» Le cardinal de Retz prend le titre de souverain du Commercy, parce que ce petit district de Lorraine, doyenné du diocèse de Toul, était devenu une souveraineté jugeant les procès en dernier ressort et dont les sessions se nommaient les grands jours. Le cardinal de Retz était devenu seigneur, ou, comme on disait spécialement, damoiseau du Commercy, par héritage de sa tante Madeleine de Silly, dame du Fargis. Retz, pour payer ses dettes, vendit la nue-propriété de cette terre à Charles IV, duc de Lorraine; mais il s'en conserva l'usufruit286. Il y demeurait alors, et sa procuration donnée à d'Hacqueville fut dressée par Vanesson et Collignon, notaires à Commercy.

      «André Marquevin Besnard, bourgeois de Paris, comme fondé de procuration du duc de Retz, grand-oncle.

      «Réné Renault de Sévigné, seigneur de Champiré,


<p>258</p>

«En louis d'argent, louis d'or et pistoles d'Espagne,» dit la quittance annexée au contrat, dont la grosse originale, signée des notaires GIGAULT et SIMONNET, est sous nos yeux. La dot de mademoiselle de Sévigné était de plus de six cent mille francs, monnaie actuelle.

<p>259</p>

Le 22 août 1668.

<p>260</p>

Nous avons laissé l'orthographe des noms telle qu'elle est dans l'acte, quoique ce ne soit pas toujours celle qui a été suivie dans cet ouvrage, d'après l'usage établi et les livres imprimés.

<p>261</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 6 mars, 11 et 28 octobre 1671.

<p>262</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 9 juillet, 1er novembre 1671, 7 août 1675, 28 octobre 1676 (le chevalier de la Gloire), 1er novembre 1688; 6 juillet, 31 août 1689; 11 janvier 1690.

<p>263</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 30 mars 1672, 9 septembre 1675 (le plus beau de tous les prélats); 21 août 1680, 9 janvier 1683, 22 septembre 1688 (M. de Carcassonne); 7 février, 16 juin, 17 juillet 1689 (idem); 17 août 1690.—Sur Louis-Joseph Adhémar de Monteil de Grignan, dit le bel abbé, qui fut successivement évêque d'Évreux et de Carcassonne; conférez encore les Lettres inédites et restituées de madame DE GRIGNAN et de l'abbé DE COULANGES, publiées par M. VALLET DE VIRIVILLE, t. IV, p. 320 de la Bibliothèque de l'École des Chartes, 1843, in-8o (lettre du 22 décembre 1677), p. 5 du tirage à part.—Catalogue des archives de la maison de Grignan, 1844, in-8o, p. 30-36.

<p>264</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 4 septembre 1668, 16 mars 1672; 7 août, 24 novembre 1675; 21 février 1680, 1er décembre 1688, 15 février 1690.—LOUIS XIV, Œuvres, t. V, p. 373.—CONRART, Mémoires, t. XLVIII, p. 64, 76.—MONGLAT, Mémoires, t. L, p. 393, sur madame de Montausier.—SÉVIGNÉ, Lettres, 22 novembre 1671.

<p>265</p>

La marquise du Puy du Fou la mère mourut en mars 1696, à l'âge de quatre-vingt-trois ans. Voyez le Mercure galant, mars 1696, p. 221. Cf. Archives de la maison de Grignan, p. 32, no 195.

<p>266</p>

Conférez SÉVIGNÉ, Lettres, en date du 15 mai 1671, du 18 novembre 1671, du 22 janvier 1672, t. II, p. 71, 292 et 357, édit. de G. de S.-G.—Vie du duc de Montausier, t. II, p. 15 et 17.—MONTPENSIER, Mémoires, t. XLIII, p. 196.—TALLEMANT, Hist., t. II, p. 33, édit. in-8o.

<p>267</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 23 mai 1667, 6 janvier et 26 décembre 1672, 1er janvier 1674, 20 juillet 1679.—CHOISY, Mém., t. LXIII, p. 432.

<p>268</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 7 et 11 août 1675, 28 octobre 1676, 16 juillet 1677, 20 juillet 1689.

<p>269</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 19 février 1672, 19 novembre 1673.

<p>270</p>

Conférez SÉVIGNÉ, Lettres, 28 novembre 1670, 8 avril 1671, 19 et 27 novembre 1673 (il est nommé la Grêle dans cette lettre), 24 novembre 1675 (nommé seulement l'évêque dans cette lettre), 18 août 1680, 22 février 1690 (c'est le cardinal de Forbin).

<p>271</p>

Madame DE GRIGNAN, Lettres à son mari, 1843, in-8o, p. 18 et 19 du tirage à part.

<p>272</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 19 novembre 1670, 13 mars 1671, 23 août 1675, 15 septembre 1677 (lettre de Bussy).—TALLEMANT, Historiettes, t. I, p. 293 et 294.—MONTPENSIER, Mémoires, t. XLIII, p. 159, 205, 271, édit. in-8o.—Biographie universelle, t. XXXVI, p. 304.

<p>273</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 3 novembre 1688 (évêque de Langres), 19 novembre 1695.

<p>274</p>

SÉVIGNÉ, Lettres (lettre de Bussy, du 14 novembre 1685.)—Journal de DANGEAU, 24 avril 1686.

<p>275</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 25 juin 1670; 24 et 27 avril, 13 mai, 10 juin, 28 décembre 1671; 2 juin 1672, 25 septembre 1676, 29 nov. 1679.

<p>276</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 17 et 24 janvier 1680, 26 juin 1689 (la sotte amie de madame de la Faluère).

<p>277</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 13 décembre 1684, 3 et 29 avril 1686, juillet 1690, t. III, p. 319, édit. de G. de S.-G.

<p>278</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 9 août 1671.

<p>279</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 31 mai 1680.

<p>280</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 13 janvier 1672, 22 mars 1676, 29 août 1677.—MONTPENSIER, Mémoires, t. XLI, p. 218 et 219.—LORET, Muse historique, t. IX, p. 136, 164.

<p>281</p>

Madame de Sévigné ne fait aucune mention de Reffuges, personnage intéressant que Saint-Simon fait bien connaître. Conférez SAINT-SIMON, Mémoires, t. X, p. 332 et 334. Reffuges mourut en 1712.—Une Charlotte Reffuges épousa Guy d'Elbène. Voy. deuxième partie de ces Mémoires, p. 419.

<p>282</p>

SÉVIGNÉ, Lettres (19 janvier 1674, 17 juillet 1680).—LORET, Muse historique, t. XII, p. 36.

<p>283</p>

SÉVIGNÉ, Lettres (16 août 1671, 27 juillet 1672).

<p>284</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 27 avril, 23 mai, 20 et 30 septembre 1671; 19 février 1690, t. II, p. 45, 233; t. X, p. 264, édit. G. de S.-G.

<p>285</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 24 avril, 5 juillet, 27 septembre 1671; 15 décembre 1673, 19 et 24 juillet 1675, 5 août 1676.—RETZ, Mémoires, t. XLVI, p. 49, 226, 360.—JOLY, Mémoires, p. 261 et 473.

<p>286</p>

Conférez P. BENOÎT, Histoire ecclésiastique et politique de la ville et du diocèse de Toul, 1707, in 4o, p. 79.—L'abbé D'EXPILLY, Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, 1764, in-folio, t. II, p. 401.—SÉVIGNÉ, Lettres, 10 octobre 1654, 15 avril 1672; 19 et 26 juin, 9 et 22 août, 20 décembre 1675; 11 et 12 août 1676 (notre bon ermite), 12 et 15 octobre 1677 (le cardinal, le parrain de Pauline), 28 avril et 20 juin 1678 (de Bussy), 27 juin 1678, 25 et 28 août 1679 (de Bussy), 13 mai 1680.