Hippocrate a offert à la médecine une empreinte globale avec à son centre lâHomme et lâenvironnement, et devint ainsi le précurseur des théories environnementales modernes les plus évoluées, parmi lesquelles nous retrouvons les théories économiques et écologiques de notre économiste de référence, Jeremy Rifkin, qui nous a inspiré cette description du nouveau paradigme de la médecine avec ce livre que nous défendons : Zéro maladie.
Hippocrate introduit les premiers concepts de lâéthique médicale et câest à son école que nous attribuons le serment du médecin :
« Je jure par Apollon, médecin, par Asclépios, par Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin que je remplirai, suivant mes forces et ma capacité, le serment et l'engagement suivants :
Je mettrai mon maître de médecine au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon savoir et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins ; je tiendrai ses enfants pour des frères, et, s'ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement.
Je ferai part de mes préceptes, des leçons orales et du reste de l'enseignement à mes fils, à ceux de mon maître et aux disciples liés par engagement et un serment suivant la loi médicale, mais à nul autre.
Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice.
Je ne remettrai à personne du poison, si on m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une pareille suggestion ; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif.
Je passerai ma vie et j'exercerai mon art dans l'innocence et la pureté. Je ne pratiquerai pas l'opération de la taille, je la laisserai aux gens qui s'en occupent.
Dans quelque maison que j'entre, j'y entrerai pour l'utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves. Quoi que je voie ou entende dans la société pendant, ou même hors de l'exercice de ma profession, je tairai ce qui n'a jamais besoin d'être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas.
Si je remplis ce serment sans l'enfreindre, qu'il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honoré à jamais des hommes ; si je le viole et que je me parjure, puissé-je avoir un sort contraire ! »
Lâhygiène, du grec « salutare », est la branche de la médecine qui sâoccupe de la santé au sens large, de la conception la plus ancienne qui étudie la salubrité de lâair, du sol et des eaux, jusque sa conception moderne qui étudie lâorganisation des services de soins pour la santé publique et privée de la manière la plus efficiente et efficace possible. Lâhygiène sâest toujours occupée de la prévention des maladies.
Démocrite (460 av. J.-C. â 370 av. J.-C.) a développé la théorie es pores qui conditionna le manque de conditions dâhygiène au Moyen Ãge. Pour lâécole de Démocrite, le fait que les pores soient ouverts ou fermés entrainaient respectivement soit une condition de détente ou de tension. Selon cette théorie, il fallait chercher à maintenir les pores ouverts de façon naturelle, notamment en faisant attention à la manière de se laver et à la température de lâeau. Ce concept fut mal interprété au Moyen Ãge et condamna lâeau comme responsable de la fermeture des pores.
Heureusement, les théories erronées de Démocrite ont été révisées seulement quelques siècles après (Moyen-Ãge), tandis quâau cours de lâépoque grecque puis de lâépoque romaine, lâhygiène a connu une évolution considérable. Lâeau représentait un élément crucial dans la société romaine, et lâon vit son développement également grâce à la construction dâimposants aqueducs qui traversaient les rues de lâempire et qui permirent de développer considérablement les thermes et les saunas avec des systèmes avancés pour lâeau et les égouts.
La lutte contre les maladies notamment infectieuses a été menée au cours des siècles surtout grâce aux différentes techniques dâhygiène qui, comme nous le verrons, portèrent au développement de la médecine préventive jusquâaux deux récents types de médecine, prédictive et personnalisée.
Pour combattre les maladies, au cours des derniers siècles des structures accueillant une haute concentration de médecins et de technologies se sont développées : les hôpitaux. Les origines de lâhôpital moderne peuvent remonter au début du XXe siècle lorsque les grands propriétaires terriens demandèrent dans leur testament des structures qui sâoccuperaient des pauvres et malades moribonds. Des structures de charité presque toujours gérées et organisées par les religieux.
Bien que le XIVe et le XVIIe siècles aient connu des épidémies de peste catastrophiques et que la lèpre et la tuberculose aient fait rage, on nâavait pas conscience que la maladie pouvait contaminer dâautres organismes vivants. On ne connaissait pas les modalités de transmission des maladies infectieuses et la théorie la plus enracinée était que les odeurs portaient la contamination, mais personne ne savait de quelle manière. Au Moyen Ãge, il nây avait aucun concept dâhygiène et les malades étaient installés sur des lits avec des draps sales qui étaient réutilisés sans être lavés.
Lâhôpital de la première révolution industrielle remonte au XVIIIe siècle, de grande dimension avec de multiples fonctions, entre le social et le sanitaire, où se trouvaient des malades hospitalisés fébriles, des femmes enceintes, des malades psychiatriques, des malades chirurgicaux portant un risque de gangrène nosocomiale, ainsi que des pauvres cherchant un toit et de la nourriture, et il nâétait pas rare dâobserver