Anna Karénine (Texte intégral). León Tolstoi. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: León Tolstoi
Издательство: Bookwire
Серия:
Жанр произведения: Языкознание
Год издания: 0
isbn: 4064066373498
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la main, tantôt la botte ou le fusil.

      Un petit équipage de chasse les attendait à la porte.

      «J’ai fait atteler, quoique ce soit tout près d’ici; mais si tu le préfères, nous irons à pied.

      – Du tout, j’aime autant la voiture,» dit Stépane Arcadiévitch en s’asseyant dans le char à bancs; il s’enveloppa les pieds d’un plaid tigré et alluma un cigare.

      «Comment peux-tu te passer de fumer, Kostia! Le cigare, ce n’est pas seulement un plaisir, c’est comme le couronnement du bien-être. Voilà la vraie existence! C’est ainsi que je voudrais vivre!

      – Qui t’en empêche? Dit Levine en souriant.

      – Oui, tu es un homme heureux, car tu possèdes tout ce que tu aimes: tu aimes les chevaux, tu en as; des chiens, tu en as, ainsi qu’une belle chasse; enfin, tu adores l’agronomie, et tu peux t’en occuper!

      – C’est peut-être que j’apprécie ce que je possède, et ne désire pas trop vivement ce que je n’ai pas,» répondit Levine en pensant à Kitty.

      Stépane Arcadiévitch le comprit, mais le regarda sans mot dire.

      Levine lui était reconnaissant de n’avoir pas encore parlé des Cherbatzky, et d’avoir deviné, avec son tact ordinaire, que c’était là un sujet qu’il redoutait; mais en ce moment il aurait voulu, sans faire de questions, savoir à quoi s’en tenir sur ce même sujet.

      «Comment vont tes affaires?» dit-il enfin, se reprochant de ne penser qu’à ce qui l’intéressait personnellement.

      Les yeux de Stépane Arcadiévitch s’allumèrent.

      «Tu n’admets pas qu’on puisse désirer du pain chaud quand on a sa portion congrue; selon toi, c’est un crime, et moi, je n’admets pas qu’on puisse vivre sans amour, répondit-il, ayant compris à sa façon la question de Levine. Je n’y puis rien, je suis ainsi fait, et vraiment, quand on y songe, on fait si peu de tort à autrui, et tant de plaisir à soi-même!

      – Eh quoi? Y aurait-il un nouvel objet, demanda son ami.

      – Oui, frère! Tu connais le type des femmes d’Ossian, ces femmes qu’on ne voit qu’en rêve? Eh bien, elles existent parfois en réalité, et sont alors terribles. La femme, vois-tu, c’est un thème inépuisable: on a beau l’étudier, on rencontre toujours du nouveau.

      – Ce n’est pas la peine de l’étudier alors.

      – Oh si! Je ne sais plus quel est le grand homme qui a dit que le bonheur consistait à chercher la vérité et non à la trouver…»

      Levine écoutait sans rien dire, mais il avait beau faire, il ne pouvait entrer dans l’âme de son ami, et comprendre le charme qu’il éprouvait à ce genre d’études.

      XV

      L’endroit où Levine conduisit Oblonsky était non loin de là, dans un petit bois de trembles: il le posta dans un coin couvert de mousse et un peu marécageux, quoique débarrassé de neige; quant à lui, il se plaça du côté opposé, près d’un bouleau double, appuya son fusil à une des branches inférieures, ôta son caftan, se serra une ceinture autour du corps, et fit quelques mouvements de bras pour s’assurer que rien ne le gênerait pour tirer.

      La vieille Laska, qui le suivait pas à pas, s’assit avec précaution en face de lui, et dressa les oreilles. Le soleil se couchait derrière le grand bois, et du côté du levant les jeunes bouleaux mêlés aux trembles se dessinaient nettement avec leurs branches tombantes et leurs bourgeons presque épanouis.

      Dans le grand bois, là où la neige n’avait pas complètement disparu, on entendait l’eau s’écouler à petit bruit en nombreux ruisselets; les oiseaux gazouillaient en voltigeant d’un arbre à l’autre. Par moments, le silence semblait complet; on entendait alors le bruissement des feuilles sèches remuées par le dégel ou par l’herbe qui poussait.

      «En vérité, on voit et l’on entend croître l’herbe!» se dit Levine en remarquant une feuille de tremble, humide et couleur d’ardoise, que soulevait la pointe d’une herbe nouvelle sortant du sol. Il était debout, écoutant et regardant tantôt la terre couverte de mousse, tantôt Laska aux aguets, tantôt la cime encore dépouillée des arbres de la forêt, qui s’étendait comme une mer au pied de la colline, puis le ciel obscurci qui se couvrait de petits nuages blancs. Un vautour s’envola dans les airs en agitant lentement ses ailes au-dessus de la forêt; un autre prit la même direction et disparut. Dans le fourré, le gazouillement des oiseaux devint plus vif et plus animé; un hibou éleva la voix au loin; Laska dressa l’oreille, fit quelques pas avec prudence et pencha la tête pour mieux écouter. De l’autre côté de la rivière, un coucou poussa deux fois son petit cri, puis s’arrêta tout enroué.

      «Entends-tu? Déjà le coucou! Dit Stépane Arcadiévitch en quittant sa place.

      – Oui, j’entends, dit Levine, mécontent de rompre le silence. Attention maintenant: cela va commencer.»

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