Salle de Crise. Джек Марс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Джек Марс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия:
Жанр произведения: Триллеры
Год издания: 0
isbn: 9781094313023
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hocha la tête, mais resta silencieux. Il n’aimait pas du tout que tout le monde ait l’air de sous-entendre qu’il avait été envoyé ici pour torturer le prisonnier.

      Est-ce qu’il avait déjà torturé des gens ? Ça dépendait de la définition qu’on en faisait, mais probablement que ça lui était déjà arrivé. Mais il n’était jamais arrivé que quelqu’un fasse appel à lui dans le but qu’il torture un suspect. Si c’est ce qu’ils pensaient, ils se trompaient – et probablement que ces gens étaient bien plus enclins que lui à la torture. Si ça lui était arrivé dans le passé, ça avait toujours été dans le feu de l’action et complètement improvisé. Et c’était toujours parce que cette personne détenait des informations cruciales dont Luke avait besoin tout de suite.

      Pete Winn continua à parler de détails logistiques, mais sur un ton beaucoup plus décontracté.

      « Si vous avez besoin de quoi que ce soit… à manger, à boire, ou si vous voulez retourner à l’héliport, il vous suffit de décrocher le téléphone qui se trouve dans la cabane et de composer le zéro. Nous vous enverrons ce dont vous avez besoin. Vous pouvez également passer la nuit au campement, si vous voulez. On peut vous fournir des ustensiles de toilette, du savon, du shampoing, des rasoirs – nous avons tout ce qu’il faut. Nous avons même des vêtements de rechange. »

      « Merci, » dit Luke.

      « Je vais vous laisser maintenant, » dit Winn. « Bonne chance. »

      Quand il fut parti, Luke prit un moment pour parler à ses hommes. Le camp était entouré de montagnes, comme s’il avait été construit dans une cuvette.

      « Swann, combien d’années est-ce que tu as passées en Chine ? »

      « Six ans. »

      « Dans quelle région ? »

      « Un peu partout. J’ai surtout vécu à Pékin, mais j’ai passé beaucoup de temps à Shanghai et à Chongqing, et également un peu dans le Sud, à Guangzhou et à Hong Kong. »

      « OK, je veux que tu observes attentivement ce type et que tu en retires le plus d’informations possibles. N’importe quoi, même des détails. L’endroit d’où il pourrait venir. Quel âge il pourrait avoir. Son niveau d’éducation. Son niveau de connaissances informatiques. Est-ce qu’il vient même de Chine ? Les hommes de Susan Hopkins m’ont dit qu’il parlait parfaitement l’anglais. Peut-être qu’il est né ici, aux États-Unis ? Ou au Canada, ou à Hong Kong ? Ou n’importe où, d’ailleurs… Il y a des Chinois partout. »

      Swann hocha la tête. « Si ce type travaille pour le gouvernement chinois, je ne vais pas pouvoir découvrir quoi que ce soit. Il sera spécialement entraîné pour ce genre de situations et pour dissimuler ses origines. »

      « Alors, fais des suppositions, » dit Luke. « Ce n’est pas un calcul de math. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses. Je veux juste avoir ton avis. »

      Swann hocha la tête. « C’est compris. »

      Luke se mit soudain à le scruter du regard. « Est-ce que tu as l’âme sensible ? »

      Il ne s’était jamais inquiété du caractère de Swann auparavant, mais il se rendit soudain compte qu’il se pourrait que Swann ne réagisse pas bien face à certaines situations.

      « L’âme sensible ? Dans quel sens ? »

      « Il se pourrait qu’Ed et moi, on doive monter la pression d’un cran. »

      « Eh bien, prévenez-moi et j’irai faire un tour dehors. »

      « Si tu fais ça, n’oublie pas de faire un petit signe amical aux snipers, » dit Ed Newsam.

      À environ trois cents mètres de là, se dressait une tour de guet de douze mètres de haut. Luke et Swann regardèrent dans cette direction. Un homme se tenait debout dans la tour, un fusil en main. De là où ils se trouvaient, on aurait dit qu’il avait le fusil pointé sur eux.

      « Est-ce qu’il peut faire mouche de là où il se trouve ? » demanda Swann.

      « Les yeux fermés, » dit Luke.

      « Mais il ne fait juste que s’entraîner, » dit Ed. « Il essaye de se distraire un peu, pour ne pas trop s’ennuyer. »

      Sur ces mots, ils entrèrent dans la cabane.

      *

      L’homme portait une combinaison jaune vif. Il était assis sur une chaise pliante en métal au milieu de la pièce, qui était vide. Il était assez imposant. Il avait de larges épaules, des jambes et des bras épais, et un ventre proéminent.

      Il avait une capuche noire sur la tête. Ses poignets étaient attachés derrière son dos. Ses jambes étaient menottées ensemble au niveau des chevilles. Il était penché en avant, comme s’il dormait. Avec la capuche qu’il avait sur la tête, c’était impossible à dire.

      Luke lui retira la capuche. L’homme sursauta de surprise et se redressa sur sa chaise. Ses cheveux noirs de jais étaient ébouriffés – ils se dressaient sur sa tête à certains endroits et étaient aplatis à d’autres. Une fois qu’il eut retiré la capuche, Luke vit qu’il portait également un masque sur les yeux – le genre de masque que les gens mettaient pour dormir lors de vols long courrier.

      Il bâilla comme s’il venait de se réveiller d’une longue sieste.

      « Li Quiangguo, » dit Luke. « Ni hui shuo yingyu ma ? »

      En mandarin, ça voulait dire Est-ce que vous parlez anglais ?

      L’homme leur sourit. « Appelez-moi Johnny, » dit-il. « S’il vous plaît. C’est le nom que j’utilise ici, en Occident. Et parlons plutôt anglais. Ce sera plus facile pour tout le monde, et surtout pour moi. »

      L’anglais qu’il parlait était la version américaine, sans aucun doute possible. Mais il n’y décela aucun accent, aucune intonation régionale. Si Luke avait vraiment dû faire une supposition, il aurait peut-être dit qu’il venait du Midwest… mais franchement, il n’y avait rien qui indique vraiment qu’il venait d’une région en particulier. Il aurait tout aussi bien pu descendre directement d’un vaisseau spatial.

      « Pourquoi est-ce que c’est plus facile pour toi ? » lui demanda Luke.

      « C’est plus agréable à mes oreilles. Ça m’empêche de devoir écouter des gens comme vous charcuter la magnifique langue chinoise. »

      Luke sourit. « Dis-moi, Li. Pourquoi ne t’es-tu pas tué quand tu en as eu l’occasion ? »

      Li eut une expression exagérée de surprise, et même de dégoût. « Pourquoi est-ce que je ferais ça ? J’aime l’Amérique. Et on m’a plutôt bien traité jusqu’à présent. »

      C’était une chose plutôt surprenante à dire, venant d’un homme qui avait été attaché toute la nuit à une chaise en métal, avec une capuche noire et un masque sur la tête, dans un centre de détention qui n’existait pas, et sans aucun moyen d’entrer en contact avec le monde extérieur. Il n’était pas techniquement en état d’arrestation et il n’avait pas pu voir d’avocat. Il avait été retiré de la circulation et même s’il n’avait pas été torturé, pour la plupart des gens, ça n’avait rien à voir avec la définition d’un traitement ‘correct’.

      Li eut l’air de lire dans les pensées de Luke. « J’ai entendu des oiseaux chanter ce matin. C’est comme ça que j’ai su qu’une nouvelle journée commençait. »

      Luke tendit la main et enleva le masque des yeux de l’homme. « Des oiseaux qui chantent au lever du soleil. C’est agréable. Je suis content de savoir que tu as apprécié ton séjour jusqu’à présent. Mais malheureusement, c’est sur le point de changer. »

      « Ah. » L’homme cligna des yeux sous l’effet de la clarté. Il regarda autour de lui et vit