Aristophane; Traduction nouvelle, tome second. Аристофан. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Аристофан
Издательство: Public Domain
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Жанр произведения: Драматургия
Год издания: 0
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le sang de la chamelle, Khæréphôn, la Chauve-Souris.

POSÉIDÔN

      La ville de Néphélokokkygia s'offre à nos regards: nous y venons en députation… Holà! toi, que fais-tu? Tu places ton manteau sur la gauche? Tu ne le jettes pas à droite? Quoi donc, malheureux? Tu es du tempérament de Læspodias. O démocratie, à quoi nous as-tu réduits, puisque les dieux ont choisi un pareil représentant?

LE TRIBALLE

      Tiens-toi tranquille.

POSÉIDÔN

      Foin de toi! C'est toi que j'ai vu de beaucoup le plus barbare de tous les dieux. Voyons, que ferons-nous, Hèraklès?

HÈRAKLÈS

      Tu m'as entendu dire que je veux étrangler l'homme qui a ainsi bloqué les dieux.

POSÉIDÔN

      Mais, mon bon, nous avons été choisis comme députés pour négocier.

HÈRAKLÈS

      J'ai doublement envie de t'étrangler.

PISTHÉTÆROS

      Donne-moi la râpe au fromage; apporte du silphion; qu'on apporte du fromage; ranime les charbons.

HÈRAKLÈS

      Homme, nous sommes trois dieux, ici présents, qui t'adressons nos saluts.

PISTHÉTÆROS

      Je racle le silphion.

HÈRAKLÈS

      Quelles sont ces viandes?

PISTHÉTÆROS

      Celles de quelques oiseaux coupables de soulèvement illégal contre les oiseaux amis du peuple.

HÈRAKLÈS

      Et tu racles ton silphion avant de nous répondre?

PISTHÉTÆROS

      Ah! salut, Hèraklès. Qu'y a-t-il?

POSÉIDÔN

      Nous venons, envoyés par les dieux, pour négocier au sujet de la guerre.

UN ESCLAVE

      Il n'y a pas d'huile dans la lékythe.

PISTHÉTÆROS

      Il faut cependant que les oiseaux soient bien marinés.

HÈRAKLÈS

      Nous, nous ne retirons de la guerre aucun profit; vous, si vous devenez amis de nous autres dieux, vous aurez de l'eau du ciel dans les citernes et vous passerez constamment des jours faits pour les alcyons. C'est pour tout cela que nous venons, munis de pleins pouvoirs.

PISTHÉTÆROS

      Jamais, au grand jamais, nous n'avons commencé la guerre contre vous, et maintenant nous voulons, de bon coeur, si vous voulez aussi faire ce qui est juste, entrer en accommodement. Or voici ce qui est juste: que Zeus rende le sceptre à nous autres oiseaux. Alors les arrangements sont conclus; après quoi, j'invite les envoyés à dîner.

HÈRAKLÈS

      Pour moi, cela me suffit, et j'y consens.

POSÉIDÔN

      Comment, malheureux? Tu es un niais et un goinfre: tu dépouilles ton père de sa toute-puissance.

PISTHÉTÆROS

      Vraiment? Mais vous, les dieux, ne serez-vous pas plus forts si les oiseaux règnent ici-bas? Aujourd'hui, cachés sous les nuages, les mortels échappent à vos yeux et parjurent votre nom. Quand vous aurez les oiseaux pour alliés, si quelqu'un jure par le corbeau et par Zeus, le corbeau volera furtivement sur le parjure et lui crèvera l'oeil à coups de bec.

POSÉIDÔN

      Par Poséidôn! voilà qui est bien dit.

HÈRAKLÈS

      C'est aussi mon avis.

PISTHÉTÆROS, au Triballe

      Et toi, que t'en semble?

LE TRIBALLE

      Nabaisatreu.

PISTHÉTÆROS

      Vois-tu? Il approuve aussi. Écoutez encore un autre bien que nous vous ferons. Si un homme, après avoir voué un sacrifice à quelque dieu, s'y soustrait en disant: «Les dieux peuvent attendre,» et s'y refuse par avarice, nous punirons également cette conduite.

POSÉIDÔN

      Voyons, de quelle manière?

PISTHÉTÆROS

      Lorsque cet homme sera à compter son argent, ou assis dans un bain, un milan fondra lui dérober en secret le prix de deux brebis, et le portera au dieu.

HÈRAKLÈS

      Je vote encore pour que le sceptre leur soit rendu.

POSÉIDÔN

      Demande maintenant au Triballe.

HÈRAKLÈS

      Triballe, es-tu d'avis de gémir?

LE TRIBALLE

      Saunaka Baktarikrousa.

HÈRAKLÈS

      Il dit que c'est très bien parler.

POSÉIDÔN

      Si c'est là votre avis à tous deux, c'est aussi le mien.

HÈRAKLÈS

      Eh bien! nous sommes d'accord pour ce qui est du sceptre.

PISTHÉTÆROS

      Et, de par Zeus! il y a une autre condition, dont je me souviens, moi; je laisse Hèra à Zeus, mais il faut qu'on me donne pour femme la jeune Basiléia.

POSÉIDÔN

      Tu n'as pas envie de faire la paix. Retournons chez nous.

PISTHÉTÆROS

      Je n'en ai cure. Cuisinier, il faut nous faire un bon coulis.

HÈRAKLÈS

      Être singulier, Poséidôn, où vas-vu? Ferons-nous la guerre pour une femme?

POSÉIDÔN

      Que devons-nous faire?

HÈRAKLÈS

      Quoi? Négocions.

POSÉIDÔN

      Hé, malheureux! ne vois-tu pas qu'on te trompe depuis longtemps? Tu te ruines toi-même. Car si Zeus meurt, après leur avoir donné l'empire, te voilà dans la pauvreté: c'est à toi que sont tous les biens que Zeus laisserait en mourant.

PISTHÉTÆROS

      O malheur! Comme on t'en fait accroire! Viens ici à l'écart, que je te parle. Ton oncle te trompe, pauvre garçon. Des biens paternels il ne te revient pas une obole: c'est la loi: tu es bâtard et non fils légitime.

HÈRAKLÈS

      Moi bâtard? Que dis-tu?

PISTHÉTÆROS

      Sans doute, de par Zeus! puisque tu es né d'une femme étrangère. Et comment crois-tu qu'Athèna fût son héritière, elle sa fille, si elle avait des frères légitimes?

HÈRAKLÈS

      Mais si mon père voulait me donner ses biens en mourant, à moi bâtard?

PISTHÉTÆROS

      La loi ne le lui permet pas. Et ce Poséidôn même, qui t'excite maintenant, serait le premier à te disputer l'héritage des biens paternels, en disant qu'il est frère légitime. Je vais te dire la loi de Solôn: «Le bâtard est exclu de la succession, s'il y a des enfants légitimes, et, s'il n'y a pas d'enfants légitimes, les biens passent aux plus proches parents.»

HÈRAKLÈS

      Et moi je n'ai rien de la fortune paternelle?

PISTHÉTÆROS

      Rien, de par Zeus! Mais, dis-moi, ton père t'a-t-il fait inscrire sur le registre de ta phratrie?

HÈRAKLÈS

      Pas le moins du monde; et, en vérité, il y a longtemps que je m'en étonnais.

PISTHÉTÆROS

      Mais pourquoi cette bouche en l'air et ce regard de travers? Si tu te mets avec nous, je te ferai roi, et je te donnerai à boire le lait des oiseaux.

HÈRAKLÈS

      Ta seconde condition me paraît juste; et la jeune fille, je te la donne, à toi.

PISTHÉTÆROS

      Que dis-tu?

POSÉIDÔN

      Je m'y oppose.

PISTHÉTÆROS

      Toute l'affaire dépend du Triballe. (Au Triballe.) Qu'en dis-tu?

LE TRIBALLE

      Beau jeune fille et grand Basilina à oiseau je donne.

HÈRAKLÈS

      Il dit qu'il l'accorde.

POSÉIDÔN

      De