BONAPARTE.
Au quartier-général à Nice; le 9 germinal an 4 (29 mars 1796).
Au général chef de l'état-major.
Le troisième bataillon de la vingt-neuvième demi-brigade s'est rendu coupable de désobéissance; il s'est déshonoré par son esprit de mutinerie en refusant de marcher aux divisions actives; les officiers se sont mal conduits; le commandant, capitaine Duverney, a montré de mauvaises intentions. Vous voudrez bien faire arrêter le citoyen Duverney, et le faire traduire devant un conseil militaire à Toulon, où vous adresserez la plainte qui sera portée par le commandant de la place.
Vous ferez traduire devant un conseil militaire, à Nice, les grenadiers accusés d'être les auteurs de la mutinerie. Vous ferez sortir les autres grenadiers, que vous distribuerez, cinq hommes par cinq hommes, dans les bataillons de l'armée.
Les officiers et sous-officiers n'ayant pas donné l'exemple de partir, et étant restés dans les rangs sans parler, sont tous coupables; ils seront sur-le-champ licenciés et renvoyés chez eux.
Les soldats du bataillon seront incorporés à Marseille, avec la quatre-vingt-troisième demi-brigade. La présente lettre sera mise à l'ordre de l'armée.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Nice, le 9 germinal an 4 (29 mars 1796).
Au général chef de l'état-major.
Je vous ai écrit ce matin relativement aux officiers du troisième bataillon de la vingt-neuvième demi-brigade. Les officiers des grenadiers de ce corps se sont bien conduits; je vous prie d'en faire mention à l'ordre, de prendre, de votre côté, des renseignemens sur la conduite générale de tous les officiers et sous-officiers de ce corps, de vouloir me faire part du résultat de vos recherches, et de me proposer un mode pour pouvoir placer ceux qui n'ont pris aucune part à la mutinerie.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Nice, le 9 germinal an 4 (29 mars 1796).
Au général chef de l'état-major.
Le général Mouret commandera depuis la rivière d'Argent à Bandole, ensuite les limites des départemens des Basses-Alpes et du Var. Les cantons de Colmar et d'Entrevaux, seuls, ne seront pas de sa division. Le général Barbantane commandera depuis Bandole jusqu'au Rhône; son commandement s'étendra dans les départemens des Bouches-du-Rhône et de Vaucluse.
Le général Mouret aura sous ses ordres le général de brigade Gardanne.
Le général Barbantane aura sous ses ordres les généraux Serviez et Verne.
Le général Despinois se rendra au quartier-général.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Nice, le 9 germinal an 4 (29 mars 1796).
Au général chef de l'état-major.
La cavalerie sera partagée en deux divisions.
La première sera composée du premier régiment d'hussards, du dixième de chasseurs, du vingt-deuxième de chasseurs, du vingt-cinquième de chasseurs, du cinquième de dragons, du vingtième de dragons.
Le premier régiment d'hussards ira par Menton, Saint-Remo, Oneille, Albenga, et se rendra à Toirano. Le dixième de chasseurs ira à Allenga; le vingt-deuxième de chasseurs suivra les mêmes étapes; deux escadrons se rendront à la Pietra et les deux autres iront à Loano.
Le vingt-cinquième de chasseurs prendra aussi la même route; deux escadrons iront à Borghe et deux autres à Cariale; le cinquième de dragons restera à Albenga; le vingtième de dragons ira à Alesio. La seconde division sera composée du septième régiment d'hussards, qui se rendra à la Pietra; il partira de Nice le 10 germinal; du treizième de hussards, qui se rendra à Loano; du vingt-quatrième de chasseurs, qui ira à Oneille; du huitième de dragons, qui ira au port Maurice; du quinzième de dragons, qui se rendra à Ormea.
Vous ordonnerez au général de brigade Saint-Hilaire de parcourir les villes destinées à la première division de la cavalerie, et de vous rendre compte s'il y a des écuries en assez grand nombre pour loger les chevaux.
Vous ordonnerez au général Serrurier d'envoyer un général de brigade faire la visite des villages où doit loger la seconde division. Vous recommanderez à ces généraux de mettre de la discrétion dans cette visite, et de ne rien faire qui puisse déclarer notre projet.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Nice, le 10 germinal an 4 (30 mars 1796).
Au général chef de l'état-major.
On donnera de la viande fraîche cinq fois par décade; les bataillons qui ont pris aujourd'hui de la viande salée auront demain de la viande fraîche, et ceux qui ont eu de la viande fraîche auront du salé.
Les administrations de l'armée et les ateliers d'ouvriers prendront la viande tous ensemble.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Nice, le 21 germinal an 4 (31 mars 1796).
Au général chef de l'état-major
Le général en chef est instruit que plusieurs commissaires des guerres et officiers ont, dans des caisses, des sommes provenant de différentes ventes, des contributions et des revenus des pays conquis. Cela étant contraire au bien du service, à l'ordre et à la constitution, il ordonne que ces différentes sommes soient remises, sans délai, dans la caisse du payeur de l'armée ou de ses préposés, afin qu'il en soit disposé, sur des ordonnances de l'ordonnateur en chef, pour le bien du service et pour procurer au soldat ce qui lui est dû.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Nice, le 12 germinal an 4 (1er avril 1796).
Au général chef de l'état-major.
Il y aura trois divisions de la côte: la première division, comprendra depuis le Rhône à Bandole, et les départemens de Vaucluse et des Bouches-du-Rhône; elle sera commandée par le général Barbantane.
La deuxième division sera commandée par le général Mouret, et comprendra depuis Bandole à la rivière d'Argent.
La troisième division comprendra depuis la rivière d'Argent jusqu'à Vintimiglia, et sera commandée par le général Casabianca.
Le général Stengel commandera la cavalerie de l'armée.
Le général Kilmaine commandera une des divisions de l'armée.
Le général Dujar commandera l'artillerie.
Le citoyen Sugny, chef de brigade d'artillerie, sera chef de l'état-major de cette arme.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Albenga, le 16 germinal an 4 (5 avril 1796).
Au général chef de l'état-major.
Vous voudrez bien faire réunir une commission militaire pour y juger l'émigré Moulin, pris à Ormea, et transféré à Nice par ordre du général Serrurier.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Albenga, le 17 germinal an 4 (6 avril 1796).
Au directoire exécutif.
J'ai transporté le quartier-général à Albenga. Le mouvement que j'ai trouvé commencé contre Gênes a tiré l'ennemi de ses quartiers d'hiver; il a passé le Pô, et a avancé des avant-postes à Dey, en suivant