17 juin.—-Quartier-général de l'empereur à la ferme du Caillou, près Planchenois.
18 juin.—-Bataille de Mont-Saint-Jean ou de Waterloo, perdue par l'armée française.
21 juin.—-Retour de l'empereur à Paris. La chambre des représentans se déclare en permanence, et exprime des sentimens hostiles contre l'empereur.
22 juin.—-Seconde abdication de l'empereur en faveur de son fils, Napoléon II.
23 juin.—-Les deux chambres nomment une commission de gouvernement, composée de Fouché, duc d'Otrante, président; Carnot, Caulaincourt, Quinette et le général Grenier.
25 juin.—-Napoléon se retire a la Malmaison, ancienne résidence de sa première épouse, Joséphine. Il adresse de là une proclamation à l'armée devant Paris.
26 juin.—-Fouché, président de la commission de gouvernement, sous prétexte de protéger la sûreté de Napoléon, mais réellement pour rester maître de sa personne, envoie à la Malmaison une garde commandée par le général Becker.
27 juin.—-Napoléon, apprenant l'approche des armées prussienne et anglaise, écrit à la commission de gouvernement, et demande à servir en sa qualité de général contre les ennemis de la patrie.
29 juin.—-Napoléon quitte la Malmaison pour se rendre à Rochefort.
3 juillet.—-Capitulation de Paris.
8 juillet.—-Arrivée de Napoléon à Rochefort.
Même jour.—-Rentrée de S. M, Louis XVIII à Paris.
13 juillet.—-Napoléon écrit de Rochefort au prince-régent d'Angleterre, pour le prévenir que: «comme Thémistocle, il vient s'asseoir aux foyers du peuple britannique.»
15 juillet.—-Napoléon s'embarque sur le brick l'Épervier, dans le dessein de se rendre sur le vaisseau anglais le Bellerophon. Au moment d'aborder, il s'aperçoit que le général Becker le suivait: «Retirez-vous, général, lui dit-il, je ne veux pas qu'on puisse croire qu'un Français est venu me livrer à mes ennemis.»
16 juillet.—Il fait voile vers l'Angleterre.
4 août.—Protestation de Napoléon contre la conduite de l'Angleterre à son égard.
8 août.—Lord Keith apporte à Napoléon l'ordre du gouvernement anglais de le transférer à Sainte-Hélène.
10 août. Napoléon est embarqué sur le Northumberland.
11 août.—Il quitte le canal de la Manche. En passant à la hauteur du cap de la Hogue, Napoléon reconnut les côtes de France; il les salua aussitôt, et étendant ses mains vers le rivage, il s'écria d'une voix profondément émue: Adieu, terre des braves! Adieu, chère France! Quelques traîtres de moins, et tu serais encore la grande nation et la maîtresse du monde! Ces adieux de Napoléon à la terre qu'il avait illustrée devaient être les derniers.
18 octobre.—Napoléon débarque à l'île Sainte-Hélène7.
1816.
11 décembre.—Lettre de Napoléon au comte de Las-Cases, au moment où celui-ci était forcé de quitter l'île Sainte-Hélène.
1818.
25 juillet.—On le prive de M. Barry E. O'Méara, médecin anglais qui avait mérité son affection.
1821.
15 mars.—Napoléon tombe dangereusement malade.
31 mars.—Il est obligé, par sa maladie, de rester au lit.
15 avril.—-Il fait mettre au pied de son lit le buste de son fils.
5 mai.—-À sept heures du matin l'homme du siècle expire....... Ses derniers mots furent: «Mon fils! Dieu protège la France!»
6 mai.—-Les médecins anglais font l'ouverture du corps de Napoléon, et déclarent que Napoléon est mort d'un cancer à l'estomac. On remarque que le procès-verbal d'ouverture n'est pas signé du docteur Antommarchi, médecin particulier de Napoléon.
8 mai.—-Funérailles de Napoléon. Ses restes sont déposés dans une petite vallée de Sainte-Hélène, au pied d'un saule et auprès d'une source où cet illustre proscrit venait souvent se désaltérer, et sans doute méditer sur ses grandes destinées.
26 juillet.—-Les habitans du village de Kostheim, à une demi-lieue de Mayence, que Napoléon avait exemptés d'impositions pendant quinze ans, dans le temps de ses prospérités, font célébrer par leur curé un service funèbre en l'honneur de leur bienfaiteur.
7 Avec le comte Bertrand, le général Gourgaud, les comtes Montholon et Las-Cases, la comtesse Montholon, la comtesse Bertrand et les enfans de ces deux dernières.
PREMIÈRE CAMPAGNE D'ITALIE.
Au quartier-général à Nice, le 8 germinal an 4 (28 mars 1796).
Bonaparte, général en chef, au directoire exécutif.
Je suis, depuis plusieurs jours, dans l'enceinte de l'armée dont j'ai pris depuis hier le commandement.
Je dois vous rendre compte de trois choses essentielles: 1°. des départemens de Vaucluse, des Bouches du-Rhône, du Var et des Basses-Alpes; 2°. de la situation de l'armée, de ce que j'ai fait et de ce que j'espère; 3°. de notre position politique avec Gênes.
Les quatre départemens de l'arrondissement de l'armée n'ont payé ni emprunt forcé, ni contributions en grains, ni effectué le versement des fourrages exigé par la loi du 7 vendémiaire, ni commencé à fournir le troisième cheval. Il y a beaucoup de lenteur dans la marche de ces administrations; je leur ai écrit, je les ai vues, et l'on m'a fait espérer quelque activité sur des objets aussi essentiels à l'armée.
La situation administrative de l'armée est fâcheuse, mais elle n'est pas désespérante. L'année mangera dorénavant du bon pain et aura de la viande, et déjà elle a touché quelques avances sur son prêt arriéré.
Les étapes pour la route du Rhône et du Var sont approvisionnées, et, depuis cinq jours, ma cavalerie, mes charrois et mon artillerie sont en mouvement. Je marcherai sous peu de temps. Un bataillon s'est mutiné; il n'a pas voulu partir de Nice, sous prétexte qu'il n'avait ni souliers, ni argent; j'ai fait arrêter tous les grenadiers, j'ai fait partir le bataillon, et, quand il a été au milieu de Nice, je lui ai envoyé contre-ordre et je l'ai fait passer sur les derrières. Mon intention est de congédier ce corps, et d'incorporer les soldats dans les autres bataillons, les officiers n'ayant pas montré assez de zèle. Ce bataillon n'est que de deux cents hommes; il est connu par son esprit de mutinerie.
J'ai été reçu à cette armée avec confiance; j'ai particulièrement été satisfait de l'accueil du général Schérer; il a acquis, par sa conduite loyale et son empressement à me donner tous les renseignemens qui peuvent m'être utiles, des droits à ma reconnaissance. Sa santé paraît effectivement un peu délabrée. Il joint à une grande facilité de parler des connaissances morales et militaires, qui peut-être le rendront utile dans quelque emploi essentiel.
Notre position