Menace Principale. Джек Марс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Джек Марс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия:
Жанр произведения: Триллеры
Год издания: 0
isbn: 9781094304977
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      — Pourquoi ? dit Ed.

      Donaldson haussa les épaules.

      — Il faut que nous sachions ce que veulent ces hommes, ce qu’est leur plan et s’ils ont agi seuls. Il faut en apprendre un maximum sur eux. Comme ils ne vont sans doute pas nous laisser de manifeste et comme personne n’a revendiqué cette attaque jusque-là, nous devons supposer que la seule façon d’obtenir ces informations est de capturer au moins un de ces hommes, et de préférence plus d’un.

      Luke aimait de moins en moins cette mission. Ils allaient approcher par-dessous la glace et, quand ils remonteraient, ils devraient capturer quelqu’un. Et si c’étaient des djihadistes qui ne se rendaient pas ? Et s’ils se battaient jusqu’au dernier souffle ?

      L’opération entière paraissait organisée à la va-vite et mal conçue. Cela dit, c’était inévitable. Comment aurait-elle pu être bien conçue alors que le plan était de reprendre la plate-forme pétrolière la même nuit où elle avait été attaquée, à peine quelques heures plus tard, en fait ?

      Ils n’avaient aucune information sur les attaquants. Il n’y avait eu aucune communication. Ils ne savaient pas d’où ils venaient, ce qu’ils voulaient, quelles armes ou quelles autres compétences ils avaient. Ils ne savaient pas ce que les attaquants feraient s’ils étaient eux-mêmes attaqués. Est-ce qu’ils tueraient tous les otages ? Est-ce qu’ils se suicideraient en faisant sauter la plate-forme ? Personne ne le savait.

      Donc, au lieu d’être préparé, le groupe tout entier allait effectuer la mission à l’aveuglette. Pire encore, l’équipe de Luke était censée être la supervision civile mais participait à une mission sous-marine en eau gelée, chose pour laquelle elle n’avait aucun entraînement. Très peu de soldats américains étaient entraînés à plonger en eau gelée.

      — Toute cette histoire, dit Murphy, me paraît être un foutoir complet.

      Luke n’était pas sûr d’être complètement d’accord, mais il comprenait que Murphy devait encore penser que c’étaient les mauvaises décisions de Luke qui avaient provoqué la mort de toute leur équipe d’assaut en Afghanistan.

      Si Murphy, Ed ou même Swann ou Trudy décidaient qu’ils refusaient cette mission, Luke comprendrait. Il fallait qu’ils prennent leurs propres décisions. Il ne pouvait pas décider à leur place.

      Soudain, il se dit qu’il aurait dû parler à Becca avant de partir en mission. Maintenant, c’était trop tard.

      — Nous devrions arriver dans moins de deux heures, dit l’homme le plus âgé en regardant sa montre.

      Il regarda Donaldson, qui tenait encore la combinaison orange épaisse. Alors, il fit un geste circulaire avec sa main, comme des aiguilles qui avanceraient rapidement sur une pendule.

      — Je suggère que tu commences cette démonstration maintenant.

      CHAPITRE HUIT

      9 h 15, Heure de Moscou (22 h 15, Heure de l’Alaska, 4 septembre)

      L’Aquarium

      Quartier général de la Direction Générale des Renseignements (GRU)

      Aérodrome de Khodynka

      Moscou, Russie

      Une fumée bleue s’élevait vers le plafond.

      — Il y a beaucoup de mouvement, dit le dernier visiteur.

      Il s’agissait d’un homme ventru qui portait l’uniforme du Ministère de l’Intérieur. Sa voix trahissait une certaine anxiété. Cela n’avait rien à voir avec le timbre de la voix, qui ne tremblait ni ne se brisait. Si on avait les oreilles qu’il fallait pour l’entendre, on constatait que cet homme avait peur.

      — Oui, dit Marmilov. Vous seriez-vous attendus à ce qu’ils restent inactifs ?

      Le bureau n’avait pas de fenêtres, mais la lumière avait changé à mesure que la matinée avait progressé. À présent, les cheveux tombants et durcis de Marmilov ressemblaient à une sorte de casque en plastique foncé. Les lumières du dessus paraissaient si brillantes que c’était comme si Marmilov et son invité avaient été assis dans le désert à midi et comme si le soleil avait jeté des ombres profondes dans les fissures sculptées dans la pierre antique du visage de Marmilov.

      Parfois, les gens se demandaient pourquoi un homme aussi influent choisissait de diriger son empire à partir de ce tombeau, sous ce bâtiment terne, croulant et vieux si éloigné du centre de Moscou. Marmilov savait que cela les étonnait parce que les hommes, surtout les hommes puissants ou ceux qui espéraient le devenir, lui posaient souvent cette question même.

      — Pourquoi ne pas vous trouver un bureau tranquille en haut, Marmilov ?

      Ou alors :

      — Un homme comme vous, dont le mandat surpasse de loin le GRU, pourquoi ne pas vous faire transférer au Kremlin, avec une bonne vue sur la Place Rouge et la possibilité de contempler les réussites de notre histoire et les grands hommes qui nous ont précédés ? Ou peut-être pour seulement regarder les jolies filles qui passent ? Ou, au minimum, pour avoir une chance de voir le soleil ?

      Alors, Marmilov souriait et disait :

      — Je n’aime pas le soleil.

      — Et les jolies filles ? disaient parfois ses persécuteurs amicaux.

      Alors, Marmilov secouait la tête.

      — Je suis un vieil homme. Ma femme me suffit.

      Rien de tout cela n’était vrai. La femme de Marmilov habitait à cinquante kilomètres de la ville, dans une propriété campagnarde qui datait d’avant la Révolution. Il ne la voyait presque jamais et cela les arrangeait tous les deux. Au lieu de passer du temps avec sa femme, il logeait dans une suite d’hôtel moderne au Ritz Carlton de Moscou et il se repaissait d’un flux ininterrompu de jeunes femmes qu’on emmenait directement à sa porte. Il les commandait comme n’importe quel service en chambre.

      Il avait entendu dire que les filles, et pour ce qu’il en savait leurs proxénètes aussi, l’appelaient Comte Dracula. Le surnom le faisait sourire. Il n’aurait pas pu en trouver un plus apte lui-même.

      S’il restait dans le sous-sol de ce bâtiment et ne déménageait pas au Kremlin, c’était parce qu’il ne voulait pas voir la Place Rouge. Même s’il aimait la culture russe plus que tout, pendant sa journée de travail, il ne voulait pas que ses actions soient contaminées par des rêves du passé et il ne voulait surtout pas qu’elles soient entravées par les réalités malheureuses et les demi-mesures du temps présent.

      Marmilov était concentré sur l’avenir. Il était prêt à tout pour cela.

      Il y avait de la grandeur dans l’avenir. Il y avait de la gloire dans l’avenir. L’avenir russe surpasserait puis ridiculiserait les désastres pitoyables du présent et peut-être même les victoires du passé.

      L’avenir arrivait et il était son créateur. Il était son père et aussi son accoucheur. Pour l’imaginer pleinement, il ne pouvait pas se permettre de se laisser distraire par des messages et des idées conflictuels. Il avait besoin d’une vision pure et, pour y parvenir, il valait mieux fixer un mur nu que regarder par la fenêtre.

      — Non, jamais je n’aurais imaginé ça d’eux, dit le gros homme, Viktor Ulyanov, mais je crois qu’il y a des hommes de notre cercle qui ont peur de cette activité.

      Marmilov haussa les épaules.

      — Bien sûr.

      Il y avait toujours des gens qui s’inquiétaient plus de sauver leur propre peau que de créer de plus beaux lendemains pour le peuple.

      — Et il y en a qui croient que, quand le Président …

      Le Président !

      Marmilov