Afin dâêtre satisfait, chaque besoin a besoin dâune énergie particulière quâon appelle désir.
Sans désirs lâêtre humain ne parviendra jamais à la réalisation de soi ni à une position de prestige.
Sâil ne la désire pas il ne pourra même pas fonder une famille et être entouré dâaffection, il ne pourra pas se sentir en sécurité.
En fait, en ce qui concerne la survie, les désirs sont automatiques, inconscients, et sont ainsi faits que lâindividu souhaite vivre avant toute chose.
Songeons aux actes sexuels : la nature a bien fait les choses et ces actes procurent à tous ceux qui les pratiquent des sensations et des plaisirs tellement forts quâon ne puisse sâen passer, ceci étant bénéfique au renouvellement de lâespèce.
Revenons à notre nouveau-né : à un certain point, dans la masse dâinformations quâil reçoit et qui lui fournit peu à peu une représentation du monde extérieur, donc de lui-même, apparaît ce quâon nomme âpersonnalitéâ, cet identifiant qui caractérise telle personne de façon univoque et non-répétitive.
Quâest-ce qui, à ce moment, ressort de la personnalité au travers du jeu, la manière de sâexprimer du bambin selon le contexte dans lequel il se trouve ? Comment va-t-il affronter son existence ?
Grâce au désir.
Le désir naît comme élément moteur de lâexistence des individus, intentionnellement, et il se mahifeste tout au long de de la vie.
Donc chacun de mes désirs est une intention et je désire tout au long de mon existence.
Ceci peut paraître étrange mais il en va effectivement ainsi : nous sommes habitués à percevoir nos désirs comme quelque chose de qui nous dépasse, dâirréalisable, dâinaccessible ou pour lesquels nous aurons à faire des sacrifices. Alors quâen réalité notre existence est ponctuée de désirs, grands ou modestes : comme le désir de paraître, dâêtre, de sembler, dâobtenir, dâagir, dâessayer, de chercher, de croire, de savoir, de vouloir, de posséder, de pouvoir...
Ceci est clairement perceptible chez les enfants : il suffit de les observer pendant leurs jeux pour noter combien sont envahissants leurs perpétuels désirs ; lâadulte au contraire, bien que tout ceci nâait pas disparu, sâefforce de masquer, du moins en partie, son âmonde des désirsâ, ne dévoilant que ce quâil estime convenable ou réalisable selon les circonstances et les personnes présentes.
Le désir peut être défini comme lâélément moteur qui pousse tout notre être dans différentes directions, directions fixées par nous en fonction de nos désirs.
Le désir pousse à lâaction, il provoque les comportements, tant le désir que son opposé, câest-à -dire le souhait quâà lâinverse quelque chose ne se produise pas.
Il est toujours question de désir, défini en négatif puisquâil sâagit de quelque chose que nous ne souhaitons voir survenir ; ce qui nous conduit parfois à des situations en vue de lâaccomplissement dâune non-réalisation !
Ceci peut sembler étrange quoiquâil advienne assez fréquemment : le fait de focaliser nos pensées sur ce que nous ne voudrions pas quâil nous arrivât, de les ruminer, conduit notre subconscient à nous prendre au sérieux parce quâil se limite à exécuter nos directives sans les juger a priori. Rappelezâvous de la métaphore de lâéquipage : il ne discute pas les ordres du commandant et se contente de les exécuter.
Dâoù lâimportance de donner des directives précises, un sujet quâon abordera plus avant.
à lâorigine de toutes nos actions se trouve le désir et si celui-ci nâexistait pas, nous nâagirions pas tout bonnement. De là découle le concept que tous les désirs ne nous poussent pas à agir, mais seulement celui ou ceux de plus grande intensité.
Concernant lâintensité du désir, on peut se poser la question suivante : si notre vie est autant et continuellement empreinte de désirs, quâest-ce qui concourt à faire en sorte que nos désirs, du plus simple au plus compliqué, se concrétisent effectivement, deviennent réalité, notre réalité ?
On peut dire quâen gros il faut gravir trois degrés en vue de lâaccomplissement du désir : lâintensité du désir est le premier ; lâattente confiante en sa réalisation est le second ; le troisième est la volonté incessante et persistante orientée vers le désir lui-même.
à la base dâun désir se trouve lâintensité qui lâaccompagne et, plus le désir est dâune réalisation difficile, et dâautant croît lâintensité et notre envie quâil se concrétise, quâil se matérialise dans la réalité.
Lâintensité du désir est comme la mise à feu de la mèche qui fera exploser nos potentialités, élément nécessaire sans lequel nous aurions une bombe potentielle mais sans amorce.
Cette intensité déterminera jusquâà quel point nous ambitionnons ce désir ; les désirs qui naissent comme des caprices à un instant donné puis disparaissent avant de laisser place à dâautres caprices ne pourront jamais sâaccomplir, nâayant pas lâintensité nécessaire qui favoriserait leur réalisation.
câest par lâintensité du désir que nous luttons pour quâil se réalise car câest ainsi que cette intensité est vécue : une bataille pour conquérir ce à quoi nous aspirons.
Toutefois un tel déploiement dâénergie ne suffit pas et, au contraire, il sâaffaiblit si nous manquons dâéléments de second degré indispensables à sa réalisation : il faut attendre que notre désir se réalise, tôt ou tard, et ne pas abandonner la lutte au premier choc ou lors dâun premier échec.
Lâattente est un passage nécessaire et obligé.
Songez au projet de construction dâune maison : le désir naît de lâenvie de posséder une habitation aménagée selon certains critères. Lorsque ce point est acquis la maison ne devient pas réelle comme par miracle ; au contraire il y a les délais de réalisation et au cours du chantier peuvent survenir des changements inopinés dans le projet ou des imprévus qui vont altérer le projet initial, prolongeant dâautant lâattente.
Mais tout ces contretemps ne feront pas démordre le constructeur qui, au final, obtiendra ce quâil sâétait fixé.
Quelque soit le désir, soit quâil implique dâêtre et dâagir dâune certaine façon, soit quâil pousse à rechercher autre chose dans lâunivers environnant, lâattitude pertinente est de croire que le désir sâaccomplira