Mais nâimporte quel loup de mer ne saurait sâen contenter et, tôt ou tard, son navire lèvera lâancre pour explorer de nouvelles mers, découvrir des terres émergées de nulle part, rechercher de nouveaux trésors, atteindre de nouveaux rivages.
Telle est lâexistence: un voyage à la perpétuelle recherche de nous-mêmes et de ce que nous pouvons faire, une source inépuisable dâopportunités et de découvertes. Nous sommes les commandants qui naviguons sur ces eaux qui représententle monde, la vie, notre existence et celle des autres.
Nous le faisons avec ce navire qui représente lâensemble de notre être, de tout notre corps.
Il est donc importantde sâen occuper, de faire en sorte quâil soit en état de naviguer et nâembarque point lâeau -chose extrêmement dangereuse en pleine mer qui pourrait nous empêcher de rejoindre les terres promises-.
Une dernière pièce manque à cette image métaphorique de lâexistence: notre esprit, rôle rempli par lâéquipage. Par esprit on entend ici lâinconscient, les neuf dixièmes des fonctions cérébrales dont nous ne sommes pas conscients.
Ces fonctions sâoccupent de lâêtre vivant, à commencer par la survie laquelle préside à nos fonctions vitales, et aboutissent à cet ensemble quâon appelle le caractère, câest-à -dire la somme de nos expériences vécues (et imaginées) qui sont enregistrées dans notre inconscient.
Lâéquipage est fondamental sur un navire car le capitaine, seul, ne pourrait réussir dans son entreprise. Bien au contraire, le fait de disposer dâun groupe dâhommes robustes et fidèles rendrala navigation plus svelte et lâentreprise deviendra possible. Que faire dâun tel équipage chacun nâen faisait quâà sa tête ?
Si les tâches nâétaient pas clairement distribuées ?
Si sévissait lâanarchie ou si couvait une mutinerie ?
Notre vaisseau redeviendrait ingouvernable et les flots lâentraîneraient à la dérive. Dâoù lâimportance de disposer dâun équipage sous les ordres du commandant: quâil soit instruit sur ce quâil doit faire, entraîné, rendu efficace grâce à un travail assidu et à lâexpérience accumulée. Comme vous le savez le gouvernail doit être tenu en permanence car lâonde tend à le faire oscilleret à dévier le navire de sa route; il faut quelquâun qui observe le cap indiqué par la boussole et qui le corrige à tout instant.
Le capitaine pourrait le faire mais pas pendant lâintégralité du voyage.
Si nous avons bien entraînés nos hommes nous pourrons, en tant que commandant, passer des nuits tranquilles parce que nous leur ferons confiance, leur aide nous sera acquise, car notre volonté sera également partagée par eux. Arrivés à ce point et quoi quâil advienne à lâextérieur, nous pourrons nous reposer sur notre monde intérieur, à la fois guide et assistance: nous pourrons faire confiance à notre fidèle équipage. Câest le but du présent ouvrage: nous faire assumer le rôle auquel nous sommes destinés, celui du commandant, prenant soin de son embarcation, la menant où bon lui semble, entraînant et dirigeant lâéquipage afin quâil le soutienne pendant la traversée. Lorsquâon assume une telle responsabilité, rien ne nous interdira dâambitionner, de chercher, de vouloir, dâêtre ce que nous souhaitons être, quâil sâagisse dâun pirate romantique, dâun aventurier oudâun explorateur de lâinconnu. Quand on sâaperçoit que le voyage a déjà commencé maisquâil nâest jamais trop tard pour redresser la barre, à ce moment-là débutera réellement lâaventure. Finalement il ne tient quâà nous de la vivre et, une fois établi le cap, le but sera à notre portée, les terres que lâon sâétait promis de visiter nous tendront les bras. Enfin peut-être entrerons-nous un jour dans la légende, dans la galerie des personnages mythiques; reconnu comme précurseur, nous découvrirons dâautre continents dont nul avant nous nâavait envisagé lâexistence. Bon voyage capitaine, bonne fortune dans votre route et que la mer vous soit favorable!
Première partie
Pourquoi nos désirs ne se réalisent-ils pas ?
LE DÃSIR, ÃLÃMENT MOTEUR DE LâEXISTENCE
Nous aussi sommes constitués du matériau des rêves ;
lâespace et le temps dâun rêve contiennent notre brève existence.
William Shakespeare
Le désir est lâauthentique force que nous utilisons tout au long de notre existence.
à la notre naissance nous venons au monde totalement âvidesâ : nous sommes des êtres qui ne se rendent compte ni dâeux-mêmes ni de lâunivers environnant.
Les tout premiers temps de notre existence sont dominés par lâinstinct de survie, comme nâimporte forme de vie sur la planète -minéraux compris qui, quoique privés de ce quâon nomme âvieâ au sens biologique du terme, sont dans une sorte de compétition pour se gagner une place dans lâunivers, à lâintérieur de lâexistence-.
Même parmi nos cellules et au niveau des atomes -quoique nous soyons un ensemble