Jamais nous ne nous excusons auprès de quiconque de dépendre de notre Créateur. Nous pouvons faire fi de ceux qui considèrent la spiritualité comme la voie de la faiblesse. Au contraire, elle est plutôt la voie de la force. L’histoire a démontré que la foi est synonyme de courage. Tous les hommes de foi ont du courage. Ils ont confiance en leur Dieu. En aucun cas nous n’avons à nous excuser à cause de Dieu. Nous Le laissons plutôt démontrer, à travers nous, ce qu’Il peut faire. Nous Lui demandons de nous libérer de notre peur et de nous faire voir ce qu’Il attend de nous. Dès lors, nous sentons la crainte nous quitter.
Venons-en maintenant à la question sexuelle. Plusieurs d’entre nous avaient besoin d’une réforme dans ce domaine. Mais avant tout, nous avons tâché de faire preuve de bon sens sur cette question, car il est très facile de s’égarer. C’est un point sur lequel les opinions sont parfois diamétralement opposées, et vont peut-être à des extrêmes absurdes. D’une part, il y a ceux pour qui les relations sexuelles ne font que satisfaire les bas instincts et sont nécessaires pour procréer. D’autre part, il y a ceux qui en redemandent toujours davantage ; ils s’en prennent à l’institution du mariage ; ils considèrent que la plupart des problèmes du genre humain sont, au fond, des problèmes d’ordre sexuel. Ils croient que leurs relations ne sont pas assez fréquentes ou qu’elles ne sont pas bonnes. Tout leur semble relever de la vie sexuelle. Pour les uns, le piment de la vie devrait être interdit, pour les autres, seul le piment devrait compter. Nous ne voulons pas entrer dans cette controverse. Nous ne voulons pas arbitrer la conduite sexuelle de quiconque. Nous avons tous des problèmes de sexualité. Nous ne serions pas tout à fait humains si nous n’en avions pas. Mais comment les résoudre ?
Nous avons analysé notre conduite des années passées. Quand avions-nous fait preuve d’égoïsme, de malhonnêteté ou de manque de considération ? Qui avions-nous blessé ? Avions-nous inutilement suscité la jalousie, la méfiance ou la rancune ? Où étaient nos erreurs et qu’aurions-nous dû faire à la place ? Nous avons tout inscrit sur une feuille et nous avons examiné le résultat.
En agissant ainsi, nous avons tenté de nous tracer pour l’avenir un idéal de vie sexuelle sensé et réaliste. Pour chaque relation, nous nous sommes posé la question suivante : avions-nous été égoïstes ou non ? Nous avons demandé à Dieu de nous façonner un idéal et de nous aider à nous y conformer. Toujours, nous gardions à l’esprit que nos facultés sexuelles nous ont été données par Dieu et que, par conséquent, elles ne pouvaient pas être mauvaises ; nous ne pouvions pas non plus en user à la légère ou égoïstement, pas plus que nous devions les mépriser ou les avoir en aversion.
Quel que soit l’idéal adopté, nous devons toujours tendre à nous en approcher pour grandir. Nous devons être prêts à réparer les torts que nous avons causés pourvu que cette réparation ne cause pas des torts plus graves encore. En d’autres mots, nous traitons la question sexuelle comme toutes les autres. Dans nos méditations, nous demandons à Dieu ce que nous devons faire devant chaque situation spécifique. La bonne réponse nous sera donnée si nous le désirons.
Dieu seul peut juger notre vie sexuelle. Souvent nous aimions prendre conseil auprès d’autres personnes, mais nous laissons Dieu être le dernier juge. Nous avons constaté qu’autant certaines personnes sont fanatiques pour tout ce qui a trait au sexe, autant d’autres sont sans limites. Nous évitons les points de vue extrêmes ou les conseils excessifs.
Supposons que nous manquions à notre idéal. Allons-nous aller boire pour autant ? Certains sont de cet avis. Mais ce n’est qu’une demi-vérité. Tout dépend de nous et de nos motifs. Si nous regrettons notre erreur et que nous avons le désir sincère de laisser Dieu nous guider vers des choses meilleures, nous croyons que nous serons pardonnés et que nous aurons appris notre leçon. Si nous n’éprouvons aucun regret et que notre conduite continue de léser les autres, il est à peu près sûr que nous recommencerons à boire. Nous ne faisons pas de la théorie. Nous nous fondons sur des faits tirés de notre expérience.
Résumons : en matière de vie sexuelle, nous prions ardemment pour le juste idéal, la ligne de conduite à suivre dans chaque situation critique, le bon sens et la force de faire ce qui est bien. Si notre vie sexuelle nous cause de graves ennuis, nous nous mettons encore plus au service des autres. Nous pensons à leurs besoins et tâchons de les aider à les combler. Cela nous force à nous oublier. Le don de soi calme les désirs impérieux dont la satisfaction entraînait de la souffrance.
Si vraiment nous avons fait un inventaire exhaustif, nous avons beaucoup écrit. Nous avons énuméré et analysé nos ressentiments. Nous avons commencé à comprendre leur futilité et le danger mortel qu’ils représentaient. Nous avons commencé à voir combien ils sont terriblement destructeurs. Nous avons commencé à apprendre ce que sont la tolérance, la patience et la bonne volonté envers nos semblables, même envers nos ennemis, que nous avons vus comme des êtres malades. Nous avons fait la liste des personnes que notre conduite a blessées et nous nous sommes disposés à réparer, si possible, le tort que nous avons causé dans le passé.
Dans ce livre, vous avez lu maintes et maintes fois que la foi a fait pour nous ce que nous ne pouvions pas faire pour nous-mêmes. Nous espérons vous avoir convaincus que Dieu peut vous libérer de toute forme de volonté personnelle, de ce qui vous isolait de Lui. Si déjà vous avez pris une décision et que vous avez fait un inventaire de vos fautes les plus graves, vous êtes bien parti. Ainsi, vous avez absorbé et digéré quelques grosses vérités sur vous-même.
Chapitre 6
À L’ŒUVRE !
Notre inventaire personnel étant pris, que nous reste-t-il à faire maintenant ? Nous avons essayé d’adopter une nouvelle attitude envers notre Créateur, de vivre une nouvelle relation avec Lui et de découvrir les obstacles sur notre route. Nous avons admis avoir certains défauts ; nous avons, en gros, cerné le problème ; grâce à notre inventaire, nous avons identifié nos points faibles. Nous sommes maintenant sur le point d’en être libérés. Mais pour y parvenir, il faut une action qui, si nous la menons jusqu’au bout, nous amènera à admettre la nature exacte de nos torts à Dieu, à nous-mêmes et à un autre être humain. Cela nous amène à la Cinquième Étape du programme de rétablissement dont nous avons parlé au chapitre précédent.
Cette étape peut être difficile, particulièrement lorsqu’il s’agit de discuter de nos défauts avec une autre personne. On pourrait croire que se les admettre à soi-même est bien assez. Mais nous avons des doutes à ce sujet. Dans la pratique, nous trouvons, en général, l’autoévaluation solitaire insuffisante. Beaucoup ont cru nécessaire d’aller plus loin. Nous acceptons plus facilement de parler de nous-mêmes avec une autre personne si nous voyons de bonnes raisons de le faire. D’abord, la première et la meilleure : si nous brûlons cette étape vitale, nous pourrions ne jamais surmonter notre problème d’alcool. Combien de fois les nouveaux n’ont-ils pas tenté de cacher certains faits de leur vie ! Essayant de se soustraire à cette expérience humiliante, ils ont eu recours à des méthodes plus faciles et, presque invariablement, ils ont bu. Comme ils avaient suivi le reste du programme, ils se sont demandé pourquoi ils avaient rechuté. Nous croyons que c’est parce qu’ils n’avaient pas fini leur ménage intérieur. Ils avaient bien passé leur vie en revue, mais ils avaient omis les points les plus accablants. Ils s’imaginaient seulement être libérés de leur égoïsme et de leur crainte ; ils s’imaginaient seulement avoir montré de l’humilité. Ils n’en avaient pas encore appris assez sur l’humilité, la confiance et l’honnêteté tels que nous les considérons nécessaires, tant qu’ils n’avaient pas dévoilé toute l’histoire de leur vie à quelqu’un.
Plus que la plupart des gens, l’alcoolique mène une double vie. Il est un grand comédien. Il présente à la face du monde son personnage de scène, celui qu’il aime montrer