« Quelqu’un d’autre sent ça ? », demanda-t-elle.
« Une sorte de produit chimique, c’est ça ? », demanda Connelly. « Nous supposons qu’un feu causé par des produits chimiques est la seule manière pour qu’on puisse faire frire un corps tel que celui-ci aussi rapidement. »
« Je ne pense pas que la combustion a été faite ici », dit-elle.
« Comment peux-tu en être aussi sûre ? », demanda Connelly.
Je ne le suis pas, pensa-t-elle. Mais la seule chose qui ait un sens pour moi à première vue à l’air assez absurde.
« Avery— »
« Une seconde », dit-elle. « Je réfléchis. »
« Nom de dieu… »
Elle l’ignora, examinant les cendres et le squelette avec un œil investigateur. Non…le corps n’aurait pas pu être brûlé ici. Il n’y a pas de marque de combustion autour du corps. Une personne en flammes s’agiterait et courrait partout frénétiquement. Rien du tout ici n’est brûlé. Le seul signe d’un feu d’aucune sorte est ces cendres. Donc pourquoi un tueur aurait-il brûlé le corps et ensuite l’aurait ramené ici ? Peut-être est-ce ici qu’il a pris la victime…
Les possibilités étaient infinies. L’une d’elles, pensa Avery, était que peut-être le squelette était la propriété d’un laboratoire médical quelque part et qu’il s’agissait seulement d’une blague stupide. Mais étant donné le lieu et l’impudence de l’acte, elle doutait que cela soit le cas.
Ramirez revint avec une paire de gants en latex. Avery les enfila et tendit la main vers les cendres. Elle en prit juste un peu entre son index et son pouce. Elle frotta ses doigts ensemble et les approcha de son visage. Elle les renifla et les examina de près. Elles ressemblaient à des cendres ordinaires mais présentaient des traces d’odeur chimique.
« Il faut que nous fassions analyser cette cendre », dit Avery. « S’il y avait des produits chimiques impliqués, il y a de bonnes chances qu’il y ait encore des traces dans les cendres. »
« Il y a une équipe de la scientifique en route tandis que nous parlons », dit Connelly.
Lentement, Avery se remit sur ses pieds et enleva les gants en latex. O’Malley et Finley approchèrent et Avery ne fut pas surprise de voir que Finley gardait ses distances avec le squelette et les cendres. Il les regardait comme si le squelette pouvait bondir sur lui à tout moment.
« Je suis en train de travailler avec la ville pour obtenir les images de chacune des caméras de sécurité dans un rayon de six pâtés de maisons », dit O’Malley. « Comme il n’y en a pas beaucoup dans cette partie de la ville, cela ne devrait pas prendre trop de temps. »
« Cela pourrait être une bonne idée d’obtenir aussi les numéros de toutes les entreprises qui vendent des produits chimiques hautement inflammables », fit remarquer Avery.
« Ça pourrait être des millions d’endroits », dit Connelly.
« Non, elle a raison », dit O’Malley. « Cette combustion n’a pas été réalisée seulement avec du nettoyant ménager ou un spray. C’était un produit chimique concentré, je dirais. Finley, pouvez-vous commencer à travailler sur ça ? »
« Oui, monsieur », dit Finley, manifestement ravi d’avoir une raison de quitter la scène de crime.
« Black et Ramirez…c’est votre affaire maintenant », dit O’Malley. « Travaillez avec Connelly pour mettre une équipe sur ça dès que possible. »
« Compris », dit Ramirez.
« Et Black, assurez vous que nous soyons rapides pour le reste. Votre arrivée en retard ce matin nous a retardés de quinze minutes. »
Avery hocha de la tête, ne se permettant pas de se faire entraîner dans une dispute. Elle savait que la plupart des hommes au-dessus d’elle cherchaient encore n’importe quelles petites choses pour la coincer. Et cela ne lui posait pas de problème. Étant donné son histoire sordide, elle s’y attendait presque.
Alors qu’elle commençait à s’écarter des marqueurs rouges, elle remarqua quelque chose d’autre à plusieurs mètres vers la droite. Elle l’avait vu quand elle s’était d’abord approchée des restes du squelette mais l’avait écarté comme étant une simple ordure. Mais maintenant alors qu’elle s’approchait des détritus, elle vit ce qui semblait être les éclats brisés de quelque chose. Cela ressemblait presque à du verre, potentiellement quelque chose qui avait été cuit dans un four à un moment donné. Elle marcha jusque-là, obtenant une meilleure vue du ruisseau boueux et stagnant le long de l’arrière du terrain.
« Quelqu’un a-t-il noté ça ? », demanda-t-elle.
Connelly approcha, à peine intéressé.
« Juste des détritus », dit-il.
Avery secoua la tête.
« Je ne le pense pas », dit-elle.
Elle remit les gants en latex et en ramassa un morceau. Après un examen de plus près, elle vit que quel que soit l’objet que cela avait été, il avait été fait de verre, pas d’un matériau en céramique. Il ne semblait pas y avoir de poussière ou d’usure naturelle patinée sur les fragments. Il y avait sept gros morceaux, environ de la taille de sa main, et ensuite d’innombrables petits éclats partout sur le sol. Hormis le fait d’avoir été brisé, ce qui avait été cassé paraissait être assez neuf.
« Quoi que ce soit, ce n’est pas là depuis très longtemps », dit-elle. « Assurez-vous que la scientifique vérifie ça pour des empreintes. »
« Je lancerai la scientifique dessus », dit Connelly sur un ton qui indiquait qu’il n’appréciait pas de recevoir des ordres. « Maintenant, vous deux…assurez-vous d’arriver au A1 d’ici la prochaine demi-heure. Je passerai quelques appels et j’aurais une équipe qui vous attendra dans la salle de conférence. Cette scène de crime est vieille de moins de deux heures ; j’aimerais serrer cet enfoiré avant qu’il n’ait une trop grande longueur d’avance. »
Avery jeta un dernier regard au squelette. Sans la couverture de sa chair, il avait l’air de sourire. Pour Avery, c’était presque comme si le tueur lui souriait, ravalant un rire moqueur. Et ce n’était pas seulement la vue d’un squelette récemment dépouillé qui lui faisait éprouver un sentiment de mauvais augure et de fatalité. C’était le lieu, les tas de cendres presque parfaitement sculptés autour des os, les restes non dissimulés et ce à dessein, et l’odeur chimique.
Tout cela semblait pointer vers quelque chose de précis. Cela pointait vers une intention et une organisation immenses. Et en ce qui concernait Avery, cela ne pouvait signifier qu’une chose : celui avait fait ça le referait certainement.
CHAPITRE QUATRE
Quarante minutes plus tard, Avery pénétrait dans la salle de conférence centrale du quartier général du A1. Elle était déjà remplie d’un mélange d’agents et d’experts, douze au total, et elle en connaissait la plupart, pas aussi bien que Ramirez ou Finley cependant. Elle supposait que c’était là sa propre faute. Après que Ramirez lui avait été affecté en tant qu’équipier, elle n’avait pas fait d’efforts pour se faire des amis. Cela paraissait être une chose idiote à faire en tant qu’inspectrice de la Criminelle.
Pendant qu’ils prenaient tous place autour de la table (excepté Avery, qui préférait toujours être debout), un agent qu’elle ne connaissait pas commença à faire passer des copies imprimées des maigres informations qu’ils avaient jusqu’à présent – des images de la scène de crime et une feuille de points importants de ce qu’ils savaient sur elle. Avery en examina une et la trouva