Trésor du Dharma. Guéshé Rabten. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Guéshé Rabten
Издательство: Bookwire
Серия:
Жанр произведения: Документальная литература
Год издания: 0
isbn: 9782889250738
Скачать книгу
toutes les pensées qui se présentent à votre esprit, il est certain que vous n’arriverez pas à comprendre l’enseignement. Si nous retournons une tasse, quelle que soit la quantité d’eau que nous y versons, le liquide ne pourra être gardé. L’enseignement reçu par un auditeur distrait se perdra de la même façon. Lorsque vous écoutez attentivement et que vous saisissez bien le sens de ce qui vous est exposé, efforcez-vous de ne pas l’oublier. Repensez-y souvent. Ne le laissez pas se perdre, mais faites en sorte de retenir ce que vous avez appris. Ne soyez pas comme une tasse percée qui conserve le liquide très peu de temps ou qui ne retient rien du tout. La pratique du Dharma a pour but d’éliminer la souffrance, celle du corps et celle de l’esprit. Elle ne doit pas être détournée vers l’obtention de gains, la jouissance d’une bonne réputation ou vers d’autres objectifs mondains. Il est important de suivre les enseignements avec la motivation appropriée : se libérer de la souffrance. Les élèves doivent donc réunir trois qualités : être attentifs aux enseignements, les retenir et posséder une juste motivation. De son côté, le Maître doit voir les disciples comme des malades, se voir comme un médecin et considérer le Dharma comme un remède. Les disciples, quant à eux, sauront qu’ils sont pareils à des patients atteints d’un mal profond et en quête de guérison.

      Dans la première partie de ce cours, je traiterai de ce qui est appelé les Quatre Nobles Vérités, à savoir la Vérité de la Souffrance, la Vérité de l’Origine de la Souffrance, la Vérité de la Cessation de la Souffrance et la Vérité du Chemin. Je parlerai ensuite du Mahayana, le Grand Véhicule. Cet enseignement se veut non dogmatique. Il est destiné à agir sur notre esprit avec profit.

      Cette introduction m’a permis de vous donner quelques indications sur la discipline générale à suivre.

      Bouddha Chakyamouni Bouddha Chakyamouni

      Djé Tsong Khapa Djé Tsong Khapa

      Vénérable Guéshé Rabten Rimpoché Vénérable Guéshé Rabten Rimpoché

      Vénérable Rabten Tulkou Rimpoché Vénérable Rabten Tulkou Rimpoché

      Photographies

      Bouddha Chakyamouni

      Fondateur du Bouddhisme. Cette Photo représente la statue principale du grand temple de Rabten Choeling.

      Djé Tsong Khapa

      Un marchand, disciple de Djé Tsong Khapa, trouva miraculeusement dans un lac une statue de son maître dont il fit faire un moule que Djé Tsong Khapa bénit personnellement. S’adressant à son disciple, il dit: ô Marchand, ceci est une action vertueuse. Depuis lors, les statues confectionnées à partir de ce moule, comme celle qui est représentée ici, sont appelées Tsong Peune Guéleg (le marchand vertueux). Elles sont rares et particulièrement vénérées au Tibet.

      Vénérable Guéshé Rabten Rimpoché

      Vénérable Rabten Tulkou Rimpoché

      Réincarnation du Vén. Guéshé Rabten, né en 1987 dans le Nord de l’Inde. Il vit actuellement en Suisse avec le Vén. Gonsar Rimpoché.

      Première session

      La Nature de la Souffrance

      Tous les êtres vivants de la planète, humains ou animaux, sont continuellement affairés. Nous n’avons pas besoin d’amples explications pour faire le constat de cette agitation perpétuelle physique, verbale et mentale propre aux êtres humains. A priori, cet état de chose nous paraît normal; il nous semble qu’il ne peut pas en être autrement. Mais prenons la peine de nous interroger à ce sujet.

      Toutes ces activités sont orientées vers la recherche et l’obtention du bonheur, vers l’élimination de la souffrance. En termes simples, nous recherchons ce qui est plaisant et fuyons ce qui est déplaisant. Nous assimilons habituellement la notion de bonheur à ce qui est plaisant et celle de souffrance à ce qui est déplaisant. Tous les êtres vivants, jusqu’au plus petit insecte, veulent éviter la souffrance, qu’ils soient ou non capables de prononcer ce mot. Nous savons bien que les animaux vont vers la chaleur lorsqu’ils ont froid et cherchent l’ombre, la fraîcheur, lorsqu’ils ont chaud. Et nous, les êtres humains, faisons de même, quelles que soient notre race, notre position sociale, que nous parlions ou non de souffrance, nous travaillons sans cesse à l’éviter. Nous sommes également identiques aux animaux du point de vue de notre recherche du bonheur. Les animaux, du plus petit au plus grand, cherchent ce qui leur est plaisant, que ce soit à boire ou à manger, etc. Il n’y a aucune difficulté à observer cela. C’est une évidence. De même, les humains veulent toujours plus de bonheur. Lorsque l’un de leurs désirs est comblé, il leur faut un autre bonheur, puis un autre, puis encore un autre. Et jamais ils n’ont de satisfaction. Obtenir le bonheur et éviter la souffrance : là peut se résumer la raison d’être de toutes nos activités, de nos travaux, du mouvement, de l’agitation dans lesquels nous sommes impliqués. Tous, humains ou animaux, sommes mûs par ce même objectif : éliminer la souffrance et trouver le bonheur; et cette aspiration est légitime. Tout le monde peut comprendre cela avec tant soit peu de réflexion. Cette observation appelle pourtant une analyse approfondie.

      Les trois sortes de souffrances

      Il existe plusieurs sortes de souffrances qui peuvent se répartir en trois niveaux distincts :

      1 La souffrance de la souffrance

      Le premier est appelé la souffrance de la souffrance. Il est constitué par ce qui est communément désigné par le terme souffrance et reconnu comme tel : douleur physique, maladie, souffrance morale (tristesse, souci, inquiétude, déception...). C’est cette première forme de souffrance que nous cherchons à éliminer de toutes nos forces, par le corps, la parole et l’esprit, et les animaux en font autant. L’homme dispose cependant de moyens supérieurs, grâce à son intelligence, à sa faculté de penser, d’analyser, de réfléchir, qui lui permet de prévoir le long terme et de ne pas se limiter à l’instant présent. L’animal, lui, peut seulement remédier à ses souffrances du moment, ou prévenir leur échéance à très court terme. Il est incapable de planifier, de travailler pour le futur. Sachant que notre supériorité d’être humain réside dans notre faculté de penser, nous devrions faire de notre esprit le meilleur usage possible. Mais de quelle manière ? En l’appliquant à la mise en oeuvre d’actes propres à éliminer nos souffrances présentes et à venir, pour cette vie et les suivantes.

      A certains moments de l’existence, cette souffrance manifeste semble s’apaiser, par exemple lorsqu’un traitement médical approprié chasse la maladie et que nous recouvrons la santé. Pourtant, ce n’est pas ainsi que nous repousserons la souffrance pour toujours. C’est uniquement par la pratique de ce qu’on appelle le Dharma. Si nous persistons dans la manière de vivre qui a été la nôtre jusqu’à aujourd’hui, sans chercher à dépasser nos conceptions et nos comportements, jamais nous n’atteindrons une libération de nos maux qui soit totale et définitive. Nous n’aboutirons qu’à des accalmies momentanées. Nous savons bien qu’en continuant d’user des mêmes méthodes, nous n’éliminerons pas véritablement la souffrance. Quand le corps est tranquille, c’est l’esprit qui est perturbé. Et quand les problèmes de l’esprit sont résolus, ceux du corps se réveillent... Nous sommes presque toujours plongés dans ces souffrances, et les trêves ne sont que provisoires. De plus, ce qui nous torture mentalement est infiniment plus difficile à supporter que la douleur physique et nous le savons bien. Par conséquent, ce qui est capital, c’est la suppression des tourments de l’esprit. Ceci s’applique de la même façon à la mesure du bonheur : le bonheur de l’esprit est autrement plus puissant, plus intense, plus solide