Trésor du Dharma. Guéshé Rabten. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Guéshé Rabten
Издательство: Bookwire
Серия:
Жанр произведения: Документальная литература
Год издания: 0
isbn: 9782889250738
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un Karma vertueux motivé par la compassion. Que cette assistance soit portée directement par nous-mêmes ou indirectement par ceux dont nous requérons l’intervention, si notre action est motivée par la compassion, par le désir de sauver la vie d’autrui, nous accumulerons un Karma vertueux, favorable, qui sera à l’origine d’un bonheur futur, tel que longue vie, santé, aisance matérielle, intelligence...

      Nous avons vu que la souffrance s’impose à nous sans que nous ayons le choix de la refuser parce qu’elle est déterminée par la force du Karma. Or, le Karma est, lui aussi, produit par dépendance; il est soumis au pouvoir des facteurs perturbateurs de l’esprit, des Klechas. Ainsi, pour supprimer la souffrance, il faut éliminer les Karmas négatifs qui en sont la cause et ceci ne peut être réalisé que par le rejet des facteurs perturbateurs de l’esprit, qui sont eux-mêmes à l’origine de la production de ces Karmas. Ces fauteurs de troubles sont des parties de notre propre esprit. Il est donc inutile de les chercher à l’extérieur, chez les autres. C’est sur nous-mêmes que nous devons orienter nos réflexions. Cependant, pour pouvoir reconnaître précisément ces facteurs perturbateurs, il nous faut identifier avec exactitude les diverses composantes de notre esprit et comprendre son fonctionnement. Alors, transformant l’esprit par l’esprit, nous pourrons éliminer ces facteurs mentaux responsables des désordres. Mais ceci ne peut être réalisé que par la méditation. Aucun moyen extérieur, si puissant soit-il, n’est capable de les anéantir, fût-il capable de concentrer le pouvoir destructeur de toutes les bombes du monde. Par conséquent, il est vain de nous exténuer à la recherche de solutions extérieures.

      Introduction à la méditation de fixation

      La méditation étant le seul moyen de vaincre les facteurs perturbateurs de l’esprit, je vais à présent donner des explications supplémentaires à son sujet. Il existe, comme nous l’avons déjà mentionné, deux sortes de méditation, la méditation analytique et la méditation de fixation (concentration en un point). Les techniques d’attention à la respiration précédemment exposées (comptage de la respiration..., exercice sur les canaux) sont du domaine de la méditation analytique. Lorsque nous développons notre aptitude à la méditation analytique, nous pouvons pratiquer la méditation de fixation avec beaucoup d’efficacité. Selon vos dispositions personnelles, vous aurez peut-être plus d’attirance pour l’une ou l’autre forme de méditation. Adoptez celle que vous préférez. L’important, c’est que la méthode utilisée permette les progrès de notre esprit.

      Pour pratiquer la méditation de fixation, il est possible de procéder de la manière suivante : au troisième stade de la méditation sur les canaux d’énergie, nous avons vu qu’à une distance d’environ quatre doigts au-dessous du nombril, les canaux latéraux s’incurvent pour entrer dans le canal central; à présent, juste au niveau du nombril, au point exact où les trois canaux se rejoignent, à l’intérieur du canal central bleu, à la limite de son extrémité inférieure, vous visualiserez un petit point rouge, de la grosseur d’un pois, lumineux et extrêmement chaud. Vous imaginerez que votre conscience est à l’intérieur du point et vous devrez rester concentrés, l’esprit entièrement fixé dessus. Cette pratique a de nombreux développements plus profonds. Mais, dans un premier temps, vous tirerez un grand bénéfice de cette méditation et, ceci étant acquis, vous pourrez aller plus loin.

      Avant d’aborder cet exercice, il faut, bien entendu, voir clairement les trois canaux et leur point de jonction. Vous devez absolument vous projeter à l’intérieur du point et non pas vous voir à l’extérieur, l’observant par au-dessus. Au début, ceci est assez difficile, mais, avec la pratique, vous y parviendrez sans peine, comme le sportif qui, à force d’entraînement, n’éprouve plus aucune difficulté à exécuter certains exercices qui, au départ, pouvaient lui sembler irréalisables. Vous vous verrez alors dans le point, de la même manière que vous pouvez, à présent, vous imaginer ailleurs que dans cette pièce, par exemple à l’intérieur de votre maison avec portes et fenêtres. Et vous verrez au-dessus de vous l’ouverture du canal central, devant vous le nombril et au-dessous l’ouverture des deux canaux latéraux. Vous vous concentrerez en restant fixés le plus longtemps possible sur ce point rouge. Au début, vous ne pourrez y demeurer que quelques instants. Dès que vous sentez la fatigue, détendez-vous un peu, puis reprenez. De cette manière, vous renforcerez et prolongerez progressivement l’adhérence de votre esprit à l’objet.

      Pour ce qui est de l’entraînement à la méditation, la méthode voudrait que le Maître donnât quelques instructions que le disciple mettrait en pratique, et qu’au fur et à mesure de ses progrès, il reçoive chaque fois du Maître les instructions appropriées à l’étape suivante. Mais, cela n’est pas possible ici, faute de temps. Vous pourrez, toutefois, mettre petit à petit, ces explications à profit.

      Cet exercice présente, certes, quelques difficultés, mais si vous persévérez, il vous sera d’un grand bénéfice. Vous pouvez aussi, si cela vous paraît plus aisé, vous concentrer sur un autre point situé au sommet de la tête, à une distance de huit doigts en arrière des sourcils, exactement au sommet de la courbe décrite par le canal central lorsqu’il redescend vers le front. Vous imaginerez ce point à l’intérieur du canal, entre le crâne et le cerveau, de la grosseur d’un pois, blanc et lumineux, comme une petite lampe allumée; vous penserez que sa nature est celle d’une grande félicité. Il est très important, pour cette méditation comme pour la précédente, d’identifier correctement l’endroit où l’on doit se concentrer. Là encore, vous fixerez votre esprit uniquement sur ce point en vous pensant totalement à l’intérieur, comme si vous et ce point ne faisiez plus qu’un, sans analyser quoi que ce soit, de la même manière qu’en fermant les yeux, vous pouvez vous imaginer à présent à l’intérieur d’un bateau sur le lac avec le paysage tout autour, bien que physiquement vous n’ayez pas bougé d’ici.

      Que vous méditiez sur le point blanc du sommet de la tête ou sur le point rouge au niveau du nombril, à un moment donné, certaines sensations apparaissant à ces endroits respectifs, qui s’étendront ensuite au corps et à l’esprit, vous avertiront des progrès de votre concentration. Pour pouvoir mener à bien votre pratique méditative, vous devrez avoir accompli certains préliminaires dont je reparlerai ultérieurement. Sans ces phases de préparation, la réalisation est impossible.

      Lorsque vous aborderez cette pratique, n’abandonnez pas les précédentes pour autant (exercices sur les canaux et comptage de la respiration). Consacrez-y seulement moins de temps. Si certains, parmi vous, s’exercent depuis plusieurs années au comptage de la respiration et ont obtenu de bons résultats, ils peuvent réduire ces premières pratiques et se consacrer davantage à la méditation de concentration sur l’un des deux points. Dans le cas contraire, il vaudra mieux insister d’abord sur le comptage de la respiration et les exercices sur les canaux et réserver moins de temps à la concentration sur un point.

      Je vais donner à présent quelques précisions sur ce qui a déjà été dit à propos du Karma afin d’en clarifier la signification.

      Karma contaminé et Karma non contaminé

      Karma veut donc dire action. Un Karma corporel est une action du corps, un Karma verbal une action de la parole, un Karma mental, une action de l’esprit, une pensée. Les actions sont ici considérées non pas du point de vue de l’activité proprement dite, mais au regard de leurs effets qui définissent leur nature favorable vertueuse, ou défavorable non-vertueuse. Il existe par ailleurs deux sortes de Karmas : le Karma contaminé (samsarique) et le Karma non contaminé (non samsarique). Le premier est celui que nous créons et dont les résultats éclosent à l’intérieur du cycle des existences, le Samsara. Quant aux effets du Karma non-contaminé, ils s’épanouissent hors du cycle des existences. Ce Karma non contaminé, non samsarique, est produit par les Arya, littéralement, les êtres supérieurs, qui sont des individus ayant atteint le stade très élevé de la réalisation directe de la vacuité (Chounyata, la vérité ultime). Le Karma contaminé comprend le Karma vertueux, favorable, et le Karma non vertueux, défavorable. Tout Karma accompli à l’intérieur de la sphère d’existence