3.1. Estime de soi et haute sensibilité
3.2. Prise de décision et haute sensibilité
3.4. Autocritique et haute sensibilité
3.5. Relations sociales et haute sensibilité
Chapitre1. Introduction à la haute sensibilité
À travers ces propos, les auteurs espèrent que vous serez en mesure d’identifier les traits de la haute sensibilité, et aussi d’en connaître les conséquences psychologiques. Dans ce texte, vous trouverez de précieux apports d’expériences, d’études et de bases scientifiques.
Les expériences des personnes hautement sensibles servent évidemment d’exemple, ce qui à son tour est très utile pour une prise de conscience chez les personnes intéressées par la haute sensibilité de l’importance de se tourner vers des professionnels spécialisés en la matière, qu’il s’agisse de psychologues, de conseillers, de pédiatres et de psychiatres formés à la haute sensibilité qui pourront offrir des solutions aux problèmes qui peuvent se poser quotidiennement dans ce groupe de personnes.
Le lecteur doit garder à l’esprit que le fait d’être hautement sensible n’est pas assimilable à un trouble, même s’il peut s’accompagner de certaines difficultés qu’il convient d’aborder.
Prendre conscience de l’existence du trait de caractère de la haute sensibilité chez les personnes qui nous entourent est aussi important que de savoir à qui s’adresser lorsque nous voulons ou avons besoin de solutions.
1.1. Définition de la haute sensibilité.
Bien que l’on considère aujourd’hui que la personne hautement sensible possède un trait inné sous-jacent, fondé sur plusieurs caractéristiques, à savoir une capacité cognitive particulière à traiter l’information, une sensibilité aux stimuli subtils, une réactivité émotionnelle et une facilité à être surstimulée, ce concept a évolué au fil du temps.
Il convient de noter que ce n’est qu’avec l’émergence de la psychologie en tant que science que les connaissances sur les caractéristiques cognitives de la personne ont commencé à être étudiées et systématisées.
Au fur et à mesure de l’évolution des connaissances, on a commencé à s’intéresser à des cas particuliers non présents dans l’ensemble de la population, au fur et à mesure de l’évolution des connaissances sur la psychopathologie et la manière d’intervenir efficacement.
L’une des avancées les plus connues concerne l’émergence du concept de quotient intellectuel (Q.I.), qui mesure notre capacité à résoudre une série de tests, conçus et préparés par des psychologues, qui suivent des normes de contrôle strictes, établies par la psychométrie (science de la mesure) afin que leurs résultats soient valides et fiables pour la population concernée.
Grâce à lui, il est possible de prédire le niveau de réussite scolaire, et donc aussi l’avenir professionnel des étudiants, bien avant qu’ils ne soient en mesure de prendre conscience de leurs capacités et de leurs possibilités ; il est également utilisé dans le domaine de la sélection du personnel, pour trouver le candidat idéal pour un poste, qui n’est pas nécessairement le plus qualifié, ni le plus expérimenté.
Bien que le Q.I. ait été assimilé au concept d’intelligence lui-même, cela a été remis en question au fil du temps, comprenant qu’il ne s’agit pas de quelque chose d’unitaire, mais qu’il existe différents types d’intelligences, ainsi nous pouvons parler d’intelligence spatiale, d’intelligence verbale, d’intelligence mathématique, d’intelligence musicale…
Cette évolution du concept d’intelligence a permis de confronter différents aspects de l’être humain qui n’avaient jusqu’alors pas été envisagés, comme la capacité plus ou moins grande à traiter les stimuli.
Ainsi, au cours de la première moitié du XXe siècle, Dabrowski (1948) a élaboré une théorie du développement émotionnel pour expliquer les différents niveaux qualitatifs du développement humain, qu’il a également appelée Théorie de la désintégration positive.
Cette théorie tente d’expliquer certaines caractéristiques cognitives différenciatrices, telles que l’hypersensibilité ou le haut niveau de concentration et d’abstraction dont font preuve certaines personnes, en établissant cinq niveaux: l’intégration primaire, la désintégration à niveau unique, la désintégration spontanée à niveaux multiples, la désintégration organisée à niveaux multiples et enfin l’intégration secondaire.
À partir de cette théorie, on utilise encore aujourd’hui le concept d’hyperexcitabilité, qui fait référence au potentiel hérité, de sorte que plus l’hyperexcitabilité est grande, plus la capacité et le potentiel de développement sont grands.
Cet auteur indique que l’hyperexcitabilité peut se manifester dans cinq domaines: psychomoteur, émotionnel, intellectuel, sensoriel et imaginatif, c’est-à-dire que c’est dans ces domaines qu’elle pourrait être mise en évidence.
1.2. Le profil de la personne hautement sensible
Aujourd’hui, de nombreuses recherches cautionnent l’existence d’une forme particulière de sentir, penser et interagir. Ainsi, on estime que la Haute Sensibilité est présente chez environ 20% de la population (Aron & Aron, 1997). Les personnes hautement sensibles sont connues sous l’acronyme PHS et les enfants hautement sensibles sont connus sous l’acronyme EHS, qui ont une façon particulière de traiter l’information et sont également très créatifs, mais ils peuvent éprouver très facilement des niveaux élevés de stress, ce qui explique qu’ils évitent parfois certaines activités sociales.
Parmi les caractéristiques de ces personnes, on constate que ce sont de bons observateurs, qu’elles remarquent même les détails les plus subtils, qu’elles sont aussi plus gênées que les autres par des niveaux élevés de stimulation, comme ceux provoqués par le bruit et les foules, qu’elles montrent des réponses émotionnelles fortes, et qu’environ 70% d’entre elles sont introverties.
Concernant la population homme-femme, il y a autant d’hommes que de femmes hautement sensibles (Aron, 1996), et bien que la présence de testostérone puisse avoir un effet ultérieur, c’est la culture dans laquelle ils vivent qui fera la différence en termes de sensibilité, de sorte que dans certaines cultures, les hommes sont obligés de cacher leur sensibilité pour se montrer davantage comme un homme « normal » et éviter les problèmes avec les autres.
Bien que, jusqu’à présent, on ait parlé de la haute sensibilité comme s’il s’agissait d’une caractéristique unique, certaines recherches ont suggéré qu’au sein de ce groupe, on pouvait distinguer trois groupes de sensibilité environnementale, comme en témoigne l’échelle pour enfants hautement sensibles et l’identification des groupes de sensibilité,