Le Fils des Dragons. Морган Райс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия: Le Temps des Sorciers
Жанр произведения: Книги для детей: прочее
Год издания: 0
isbn: 9781094343204
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de le suivre dans le mausolée, et constateraient sa disparition.

      Il se força à se relever, ne serait-ce que parce qu'il aurait besoin d'avance pour affronter de tels ennemis ; car ils étaient désormais ses ennemis. Il l'était devenu en les défiant, en refusant de les rejoindre pour leur remettre l'amulette.

      Ils l'auraient probablement tué de toute façon, c’est évident. Ce genre d'individus était du genre à berner un voleur. Et le code d'honneur ? Bien sûr, il se mettait encore plus en danger ce faisant. Que feraient-ils à Yselle ou aux autres sur les terres de Lord Carrick ?

      Renard espérait juste qu'ils seraient trop occupés pour partir à sa recherche, c'est bien connu, l'espoir fait vivre. Il descendit le flanc le plus éloigné du volcan en direction des terres situées en contrebas, il avançait rapidement maintenant. Il sentait le mince filet d'énergie s'échapper de l'amulette, qui se cantonnait à un filet tant qu'il n'essayait pas de s'en servir.

      Il poursuivit son chemin, il avait atteint les contreforts du volcan lorsqu'il se retourna et aperçut les trois silhouettes loin derrière. Néant, Colère et Nature s'étaient visiblement aperçus de sa traîtrise, autant dire qu'il valait mieux courir.

      Il courut comme un dératé en direction des champs, autour de lui, le paysage respirait le danger. Un arbre tordait ses branches vers lui, Renard s'écarta de justesse. Une pierre coupante, hérissée de pointes tranchantes comme des rasoirs, le contraignit à se jeter à plat ventre. Il se releva et poursuivit sa course.

      Il sauta par-dessus un muret de pierre et courut à travers champs en slalomant, faisant profil bas, espérant que les sombres secrets qui animaient les Forces Obscures n'aient qu'une portée limitée. Renard regarda en arrière, crut que les cultures le cacheraient à leur vue, mais il savait qu'il lui fallait poursuivre. La fuite rythmait sa vie depuis toujours, il avait suffisamment de recul pour savoir que cela ne rimait à rien.

      Il continua d'avancer pour atteindre un ruisseau large, boueux et vraisemblablement profond jusqu'à la taille. Au-delà s'étendait un terrain dégagé largement à découvert, à peine ponctué de quelques arbres et buissons. Un homme comme Renard pourrait s'y cacher, mais pour combien de temps ? Il devait exister un meilleur moyen. Renard songea en voyant la rivière que sa solution était toute trouvée, mais que se passerait-il si—

      "Nous te retrouverons !" éructa Colère quelque part derrière lui. "Et alors, je ferai fondre tes yeux hors de tes orbites !"

      Sa décision était prise, ni une ni deux, Renard prit une profonde inspiration, plongea en eaux troubles et s'accroupit au fond.

      Les eaux vaseuses l'engloutirent instantanément à la face du monde, il n'apercevait plus que des ombres. L'eau était froide et le courant puissant mais Renard demeurait immobile, n'osant bouger alors que les trois individus parurent sur les berges. L'écho de leurs voix venait jusqu'à lui.

      "… où est-il passé ?" demanda Colère, ivre de fureur.

      "Nous le retrouverons," répondit Nature de sa voix suave, avant de crier "Sors de là, cher Renard. Montre toi !"

      Les membres de Renard s'animèrent au ton de sa voix, comme animés d’une volonté propre. Il dut se faire violence pour se contenir et rester immobile, produire un effort surhumain. Ses poumons réclamaient de l'air, mais alors, il remonterait à la surface et surgirait juste devant les Forces Obscures. La terreur de ce qui risquait de lui arriver lui donna l'énergie nécessaire pour se maintenir sous l'eau.

      Mais combien de temps tiendrait-il sans se noyer… Les poumons de Renard brûlaient, tandis qu'au-dessus, Néant regardait autour de lui, encore plus effrayant que les autres avec son masque blanc.

      "Continuez. Trouvez-le. Trouvez cet objet."

      Nature surplombait la berge juste au-dessus de Renard. Des branches et des lianes s'étendaient sur la rivière, formant un pont végétal qui grinçait et se mouvait au fur et à mesure que les trois individus le traversaient, poursuivant leur traque.

      Renard remonta à la surface longtemps après qu'ils aient disparu de sa vue. Il attendit jusqu'à ce que son champ de vision soit presque complètement obscurci, chaque seconde passée était une seconde gagnée sur ses poursuivants, qui s'éloignaient.

      N'en pouvant plus, il remonta finalement à la surface en haletant.

      "Bon sang. Qu'ils aillent au diable !"

      Il brandit l'amulette octogonale contenant une écaille de dragon, entourée de runes et de gemmes de différentes couleurs. C'était ce qu'ils voulaient, mais Renard savait qu'il ne pouvait pas donner un objet si puissant à pareils individus. Il ne pouvait pas non plus la conserver, son énergie le rongeait peu à peu.

      Ce dont il avait vraiment besoin, c'était qu'un sorcier lui dise quoi en faire, mais Renard n'y connaissait rien. Il n'avait aucune expérience en matière d'amulette magique, aucune expérience des dragons ou des phrases étranges capables de renverser l'ordre établi, aucune de ces bizarreries. Mais, il avait, heureusement, une grande expérience du vol.

      Il savait exactement où se débarrasser de cet objet.

      CHAPITRE HUIT

      Le grand salon était déjà comble lorsque Vars y pénétra. La foule était si nombreuse que les grands tapis qui délimitaient en temps normal les courtisans selon leur rang avaient été disposés de façon approximative. Etaient présents les nobles, ainsi que les dirigeants des Maisons des Marchands, des Armes, des Lettrés et même des Soupirs. Les portes du fond étaient ouvertes afin que tous puissent écouter, les bannières aux murs claquaient au vent.

      Presque autant que leurs bouches. Vars n'avait jamais apprécié le brouhaha de la cour, toutes ces voix qui caquetaient en même temps l'irritaient d'autant plus.

      "Nous devons surveiller la Slate," dit un nobliau.

      "Pourquoi ?" rétorqua un chevalier. "Au cas où Ravin construirait des ponts pendant que nous avons le dos tourné ?"

      “Exactement,” répondit l'homme, visiblement oublieux de sa propre stupidité.

      “Nous devons nous consulter et unir nos forces,” dit le Commandant Harr. Le commandant des Chevaliers d'Argent se tenait là dans son armure, sa barbe grise descendait sur son plastron, Vars se demandait s'il ne dormait pas avec. “Nous ne devons laisser aucune brèche dans nos lignes de défense.”

      "Cela signifie que nous devons en assumer le coût ?" demanda le chef de la Maison des Marchands, il portait tant de chaînes en or qu'une seule aurait probablement suffi à financer la guerre.

      "Nous devons étudier ce qui se passe," dit le chef des lettrés, austère avec sa robe sombre et son crâne rasé.

      "Nous devons augmenter la production," ajouta le représentant de la Maison des Armes.

      La patronne de la Maison des Soupirs gardait le silence, visiblement satisfaite d'assister à cet échange. Vars n'avait que faire de l'avis d'une simple courtisane.

      Vars demeurait dans l'ombre du trône, les écoutant poursuivre, attendant que l'un d'eux remarque sa présence. Les secondes passèrent à se chamailler, les uns disant d'attendre, d'autres, d'aller de l'avant. Aucun consensus ne semblait prendre forme, chaque partie en présence ayant ses propres stratégies, ses propres idées sur quelles troupes devaient aller où et comment, qui devrait payer.

      Il sentit sa colère monter, colère balayant même sa peur face à cette assemblée. Il s'avança vers le trône et se planta devant délibérément.

      "Silence !" Seuls certains d'entre eux se turent. "Si vous ne faites pas silence, je fais évacuer la salle par les gardes !"

      Le calme se fit enfin. Tous le regardaient dans un silence pesant. L'angoisse qui s'était emparée de Vars n'a fit qu'aggraver son état. Il se sentait petit et vulnérable avec tous ces regards rivés sur lui, Vars détestait cela.

      "Je suis désormais le roi !" lança-t-il, en défiant leurs regards. "Vous parlez comme si c'est vous qui décidiez de l'invasion, c'est moi qui décide !"

      "Votre