Cible Principale: L’Entraînement de Luke Stone, tome 1. Джек Марс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Джек Марс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия:
Жанр произведения: Триллеры
Год издания: 0
isbn: 9781094311234
Скачать книгу
honorable, effective à la fin de cette année civile, mais tu peux partir en congé indéfini dès cet après-midi. La nouvelle rémunération s’applique immédiatement et continue jusqu’à la libération. Tes états de service sont intacts et ta pension d’ancien combattant et tous les autres avantages sont effectifs.

      Cela semblait être une bonne affaire, mais, jusqu’à présent, Luke n’avait pas envisagé de quitter l’Armée. Pendant tout le temps où il avait été à l’hôpital, il avait espéré rejoindre son unité. Entre temps, dans les coulisses, Don avait négocié son départ.

      — Et si je veux rester ? dit-il.

      Don haussa les épaules.

      — Tu es à l’hôpital depuis presque un mois. Les rapports que j’ai vus indiquent que ta thérapie a très peu progressé sinon pas du tout et qu’ils considèrent que tu es un patient peu coopératif.

      Il poussa un soupir.

      — Ils ne te reprendront pas, Luke. Ils pensent que tu es abîmé par la vie. Si tu refuses l’enveloppe que je viens de te décrire, ils prévoient de te renvoyer avec un licenciement psychiatrique involontaire à ton rang et à ton solde actuels, avec un diagnostic de syndrome de stress post-traumatique. Je suis sûr que je n’ai pas à t’expliquer l’avenir que peuvent envisager les hommes qui quittent l’armée dans de telles circonstances.

      Luke supposait que rien de ce que Don lui avait dit n’était une très grande surprise, mais c’était quand même triste à entendre. Il connaissait la situation. Dans l’Armée, la Force Delta n’avait même pas d’existence officielle. La mission était classée secret et n’avait jamais eu lieu. Donc, il ne pouvait pas espérer qu’on lui remette une médaille lors d’une cérémonie publique. Quand on faisait partie de Delta, on ne recherchait pas la gloire.

      Pourtant, même s’il s’attendait à ce qu’on l’ignore, il n’aurait pas cru qu’on le jetterait comme un déchet. Il avait donné beaucoup de lui-même à l’Armée, et elle était prête à le jeter après une mauvaise mission. Certes, la mission avait été plus que mauvaise, elle avait été un désastre, une débâcle, mais pas par sa faute.

      — Ils vont me jeter de toute façon, dit-il. Je peux partir tranquillement ou je peux partir avec pertes et fracas.

      — C’est vrai, dit Don.

      Luke soupira lourdement. Il regarda défiler la vieille ville. Ils sortirent du quartier historique et entrèrent dans une rue plus moderne avec ses centres commerciaux. Ils arrivèrent à la fin d’un long pâté de maisons. Don tourna vers la gauche et entra dans le parking d’un Burger King.

      Luke allait revenir à la vie civile qu’il le veuille ou non. C’était un monde qu’il avait quitté quatorze ans auparavant. Il ne s’était pas attendu à le revoir un jour. Que se passait-il dans ce monde ?

      Il regarda un jeune couple obèse se diriger vers la porte du restaurant en se dandinant.

      — Que vais-je faire ? dit Luke. Après la fin de cette année ? Quel genre de travail civil puis-je obtenir ?

      — Aucun problème, dit Don. Tu vas venir travailler pour moi.

      Luke le regarda.

      Don s’arrêta près de l’arrière du parking, où il n’y avait pas d’autre voiture.

      — L’Équipe d’Intervention Spéciale est prête à partir. Pendant que tu te regardais le nombril au lit, je me suis battu avec les bureaucrates et j’ai rempli des papiers. J’ai obtenu un financement, au moins jusqu’à la fin de l’année. J’ai mon petit quartier général dans une banlieue de Virginie, pas loin de la CIA. En ce moment, ils finissent les travaux. J’ai l’approbation du directeur du FBI. De plus, j’ai parlé au téléphone, bien que brièvement, avec le Président des États-Unis.

      Don se tourna dans la voiture et regarda Luke.

      — Je suis prêt à embaucher mon premier agent. C’est toi.

      D’un signe de la tête, il montra une grande pancarte qui se trouvait près de l’avant du parking. Luke jeta un coup d’œil à l’endroit qu’indiquait Don. Juste au-dessous du logo de Burger King, il y avait une série de lettres noires sur fond blanc. Si on les lisait dans leur ensemble, les lettres envoyaient un message peu réjouissant.

      Nous embauchons. Contactez-nous.

      — Si tu ne veux pas travailler pour moi, je parie que tu trouveras des quantités d’autres opportunités.

      Luke secoua la tête, puis il rit.

      — Quelle étrange journée, dit-il.

      Don hocha la tête.

      — Eh bien, elle va devenir encore plus étrange. Voici une autre surprise. Un cadeau, pour être précis. Je ne voulais pas te le donner à l’hôpital parce que les hôpitaux sont des endroits sinistres, surtout les hôpitaux pour anciens combattants.

      Devant la voiture se tenait une belle, jeune femme aux longs cheveux marron. Elle regardait Luke les larmes aux yeux. Elle portait une veste légère et, au-dessous, elle avait une robe de maternité. La femme en question était enceinte depuis longtemps.

      Enceinte du fils de Luke.

      Il fallut une fraction de seconde à Luke pour la reconnaître. Jamais il ne l’aurait révélé à qui que ce soit, même pas sous la torture. Son esprit n’avait pas fonctionné correctement ces dernières semaines et il ne s’était pas attendu à la voir dans ce parking sinistre. Il ne s’était pas attendu à la voir ici. Sa présence était irréelle, surnaturelle.

      Rebecca.

      — Oh, mon Dieu, dit Luke.

      — Oui, dit Don. Tu devrais aller lui dire bonjour avant qu’elle ne trouve quelqu’un de mieux. Par ici, ça ne lui prendrait pas longtemps.

      — Pourquoi … pourquoi l’avez-vous emmenée ici ?

      Don haussa les épaules. Il regarda le parking du Burger King.

      — C’est plus romantique que la retrouver à la base.

      Alors, Luke sortit de la voiture. Il la rejoignit en ayant l’impression de flotter. Il la prit dans ses bras et l’y garda longtemps. Infiniment. Il aurait voulu ne jamais la laisser partir.

      Pour la première fois, Luke sentit des larmes couler sur son propre visage. Il respira profondément. C’était si bon de la tenir. Il ne parla pas. Il ne trouvait pas un seul mot à dire.

      Elle leva les yeux vers lui et essuya les larmes de son visage.

      — C’est formidable, non ? dit-elle. Don dit que tu vas travailler pour lui.

      Luke hocha la tête. Il ne parlait toujours pas. Tout semblait donc avoir été décidé. Don et Becca avaient pris la décision pour lui.

      — Je t’aime tant, Luke, dit-elle. Je suis tellement heureuse que cette vie militaire soit terminée.

      CHAPITRE SIX

      3 mai

      7 h 15, Heure Avancée de l’Est

      Quartier Général de l’Équipe d’Intervention Spéciale

      McLean, Virginie, dans la banlieue de Washington, DC

      — Je pense que j’ai peut-être quelque chose pour toi, dit Don Morris.

      Ils étaient assis dans le nouveau bureau de Don. L’endroit commençait à prendre forme. Il y avait des photos de sa femme et de ses enfants sur le bureau, des rubans et des proclamations encadrés sur les murs. Le bureau lui-même était grand, en chêne poli. Dessus, il y avait une console de téléphone, un écran d’ordinateur, un téléphone portable, un téléphone satellite et pas grand-chose d’autre. Don n’aimait pas beaucoup les