Cible Principale: L’Entraînement de Luke Stone, tome 1. Джек Марс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Джек Марс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия:
Жанр произведения: Триллеры
Год издания: 0
isbn: 9781094311234
Скачать книгу
nous avons tué plusieurs enfants, me dit-on, et au moins quelques femmes. Il y avait des tas d’hommes morts au sol, je veux dire des centaines d’hommes morts, et j’imagine qu’il y avait parmi eux un terroriste célèbre, mais je ne l’ai pas vu. Donc, je dirais … rien de bien extraordinaire. C’est comme ça que se déroulent ces choses-là. Ce n’était pas mon premier rodéo, si vous voyez ce que je veux dire.

      Il regarda Luke de l’autre côté de l’allée.

      — Stone a l’air OK. Quant à moi-même, je n’ai pas une égratignure. Donc, oui, je dirais que tout s’est bien passé.

      Les officiers regardaient fixement Murphy.

      — Monsieur, dit Luke, je pense que ce que le Technicien Murphy essaie de dire, et mon témoignage vous montre que je suis d’accord avec lui, est que la mission a été mal conçue et probablement mal informée. Le Lieutenant-Colonel Heath était un brave homme, monsieur, mais peut-être pas très bon stratège ou tacticien. Après la chute du premier hélicoptère, je lui ai demandé d’annuler la mission et il a refusé. Il a également été personnellement responsable de la mort de plusieurs civils et probablement du décès du Caporal Wayne Hendricks.

      Aussi absurde que ce soit, quand Luke prononça le nom de son ami, il faillit pleurer, mais retint ses larmes. Ce n’était ni le moment ni l’endroit de les laisser couler.

      Le général baissa à nouveau les yeux vers ses papiers.

      — Et pourtant, vous convenez que la mission a été une réussite, n’est-ce pas ? Le but de la mission a été atteint.

      Luke y réfléchit pendant un long moment. Dans le sens militaire le plus strict qui soit, ils avaient atteint le but de la mission. C’était vrai. Ils avaient tué un terroriste recherché et il était possible que cela aide à sauver des vies dans l’avenir. Cela pourrait même sauver beaucoup plus de vies qu’ils n’en avaient perdu.

      C’était de cette façon que ces hommes voulaient définir la réussite.

      — Sergent Stone ?

      — Oui, monsieur. J’en conviens.

      Le général hocha la tête et le colonel l’imita. L’homme en vêtements civils ne dit rien du tout.

      Le général rassembla ses papiers et les tendit au colonel.

      — Bien, dit-il. Nous atterrirons bientôt en Allemagne, messieurs, et c’est là que je vous quitterai. Avant cela, je tiens à vous rappeler que je pense que vous avez fait quelque chose d’héroïque et que vous devriez en être très fiers. Vous êtes visiblement des hommes courageux et très compétents. Votre pays vous doit une gratitude qu’il ne pourra jamais vous témoigner complètement. De plus, cette gratitude ne sera jamais reconnue publiquement.

      Il s’interrompit.

      — Vous devez comprendre que, si la mission visant à assassiner Abu Mustafa Faraj al-Jihadi a été un succès, elle n’a jamais existé. Aucune trace n’en est ni n’en sera jamais conservée. Les hommes qui ont perdu la vie dans le cadre de cette mission ont péri au cours d’un accident d’entraînement provoqué par une tempête de sable.

      Il les regarda et, maintenant, il avait le regard dur.

      — Est-ce compris ?

      — Oui, monsieur, dit Luke sans hésiter.

      Le fait que cette mission n’ait aucune existence officielle ne l’étonnait en rien. S’il le pouvait, il disparaîtrait sans laisser de trace, lui aussi.

      — Technicien Murphy ?

      Murphy leva une main et haussa les épaules.

      — Si vous le dites, l’ami ! Je ne crois pas avoir jamais participé à une mission qui ait vraiment existé.

      CHAPITRE QUATRE

      23 mars

      16 h 35

      Commandement des Opérations Spéciales de l’Armée des États-Unis

      Fort Bragg

      Fayetteville, Caroline du Nord

      — Puis-je vous apporter une tasse de thé ?

      Luke hocha la tête.

      — Merci.

      La femme de Wayne, Katie, était une jolie blonde, petite et beaucoup plus jeune que Wayne. Luke pensait qu’elle avait peut-être vingt-quatre ans. Elle était enceinte de leur fille et, à huit mois de grossesse, elle était énorme.

      Elle vivait dans un logement de la base, à huit cents mètres de Luke et de Becca. La maison était un minuscule pavillon de trois pièces dans un quartier où les maisons étaient rigoureusement identiques les unes aux autres. Wayne était mort. Elle était là parce qu’elle n’avait nulle part où aller.

      Elle apporta son thé à Luke dans une petite tasse décorée, version adulte des tasses que les petites filles utilisent quand elles donnent des goûters imaginaires. Elle s’assit en face de lui. Le salon était chichement meublé. Le sofa était un futon qui pouvait se déplier pour former un lit double pour les invités.

      Luke avait déjà rencontré Katie deux fois, à peine cinq minutes à chaque fois. Il ne l’avait jamais vue avant sa grossesse.

      — Vous étiez un bon ami de Wayne, dit-elle.

      — Oui. c’est vrai.

      Elle regarda fixement sa tasse à thé, comme si Wayne avait pu flotter au fond.

      — Et vous avez participé à la mission où il a péri.

      Ce n’était pas une question.

      — Oui.

      — Avez-vous vu ce moment ? L’avez-vous vu mourir ?

      Déjà, Luke n’aimait pas la direction que prenaient ces questions. Comment aurait-il pu répondre à une question comme celle-là ? Luke n’avait pas vu Wayne prendre les balles qui l’avaient tué, mais il l’avait certes vu mourir. Il aurait presque tout donné pour ne pas l’avoir vu.

      — Oui.

      — Comment est-il mort ? dit-elle.

      — Il est mort comme un homme. Comme un soldat.

      Elle hocha la tête, mais ne dit rien. Ce n’était peut-être pas la réponse qu’elle voulait entendre, mais Luke ne voulait pas aller plus loin.

      — Est-ce qu’il a souffert ? dit-elle.

      Luke secoua la tête.

      — Non.

      Elle le regarda dans les yeux. Les siens étaient rouges, bordés de larmes et contenaient une tristesse terrible.

      — Comment pouvez-vous le savoir ?

      — Je lui ai parlé. Il m’a demandé de vous dire qu’il vous aimait.

      C’était un mensonge, bien sûr. Wayne n’avait pas réussi à prononcer une phrase complète. Cependant, c’était un pieux mensonge. Luke était certain que Wayne aurait dit cette même chose s’il l’avait pu.

      — Est-ce pour cela que vous êtes venu ici, Sergent Stone ? dit-elle. Pour me dire ça ?

      Luke inspira.

      — Avant sa mort, Wayne m’a demandé d’être le parrain de votre fille, dit Luke. J’ai accepté et je suis venu honorer cet engagement. Votre fille va bientôt naître et je veux vous aider à affronter cette situation comme je le pourrai.

      Il y eut un long moment de silence, qui s’étira presque indéfiniment.

      Finalement, Katie secoua très légèrement la tête. Elle parla doucement.

      — Jamais je ne pourrais accepter qu’un