Une Étreinte Pour Des Héritières . Морган Райс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия: Un Trône pour des Sœurs
Жанр произведения: Героическая фантастика
Год издания: 0
isbn: 9781640298262
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soupçonna qu’elle les destinait à certains de ceux qui les regardaient encore depuis la foule.

      Aia pencha la tête.

      — Nous sommes les douze plus forts de la Cité Oubliée. Nous sommes des guerriers et nous avons la magie de cet endroit. Nous sommes à votre service, Sophia. Nous ferons tout ce qu’il faudra pour vous protéger.

      Sophia ne sut pas quoi répondre. Il se passait trop de choses trop vite.

      Aia tendit une main et la plaça sur son épaule.

      — Vous n’avez pas besoin de dire quoi que ce soit. Dites adieu à votre frère et à votre sœur. Je vais préparer la porte.

      Sophia se tourna vers Lucas et Kate.

      — Je … je n’avais rien prévu de tout cela, dit-elle. Je ne veux pas vous perdre, pas maintenant.

      — C’est comme ça, dit Kate. Le monde nous sépare encore et encore.

      — Mais nous nous retrouverons, promit Lucas. Je vous ai trouvées toutes les deux et je peux le refaire. J’irai dans ce lieu de l’esprit et toi, Kate, tu retrouveras tes forces dans le lieu des ombres. Nous y arriverons.

      Il serra longuement Sophia puis Kate dans ses bras.

      — La porte est prête pour vous, dit Aia.

      Lucas s’avança vers elle. Sophia sentait qu’il était angoissé et triste et qu’il ressentait le besoin de faire tout ce que l’on exigeait de lui. Alors, il passa la porte et disparut.

      — La porte sera prête pour vous dans un moment, dit Aia à Kate, qui ne répondit pas.

      — Kate, dit Sophia en prenant sa sœur par les bras. Est-ce que ça va ?

      — Non, ça ne va pas, dit Kate. Mes parents sont morts, Will est mort et, maintenant, nous devons partir effectuer une quête stupide pour empêcher le mal suprême de détruire le royaume tout entier. Je veux que ça s’arrête !

      — Tu n’es pas obligée de le faire, dit Sophia. Tu pourrais rester ici, ou venir avec moi, ou —

      — Non, dit Kate en secouant la tête. Il faut que je le fasse. Je veux me rendre utile et il y a des gens que je vais tuer pour ce qu’ils ont fait !

      Elle regarda Aia et, dès que cette dernière eut hoché la tête, elle passa rapidement par la porte.

      Il ne restait plus que Sophia.

      — La porte nous emmènera à Morgassa, dit Aia. Quand vous serez prête, nous partirons et nous chercherons la pierre-cœur de feu qui a été prise à notre ville.

      Prête. Quand serait-elle prête à quitter le lieu où ses parents étaient morts ? Quand serait-elle prête à faire tout ce qu’on attendait d’elle ? Depuis que tout cela avait commencé, elle avait eu l’impression d’avoir du mal à ne pas se laisser dépasser par les événements. Cependant, le seul moyen de retrouver son enfant était d’en finir avec cette histoire. Il fallait qu’elle trouve la pierre à Morgassa pour protéger sa fille.

      Elle baissa les yeux vers Sienne.

      — Es-tu prête ? demanda-t-elle à la chatte de la forêt, qui s’enroula autour de ses jambes sans répondre.

      — J’imagine que je suis prête.

      Elle avança devant la porte. Derrière, elle vit un endroit qu’elle reconnut : la place de marché de Morgassa. Elle distingua même les traits familiers du Grand Marchand N’Ka dans un coin. Il parlait avec une sélection de marchands de rang inférieur et de porteurs.

      — Nous vous suivrons dès que vous serez passée, promit Aia.

      Sophia resta immobile un moment de plus puis passa dans la lumière du soleil de Morgassa. Des dizaines de paires d’yeux se tournèrent vers elle. Sienne, qui marchait à pas raides à côté d’elle, attirait encore plus de regards. Cependant, Sophia n’eut pas plus de difficulté à savoir quand douze guerriers en armure dorée arrivèrent derrière elle parce que, à ce moment-là, tous les gens présents les regardèrent fixement avec une stupéfaction que Sophia sentit arriver de leurs esprits par vagues successives.

      Elle regarda derrière elle et vit la porte disparaître, l’arche s’effacer avec l’éclat lumineux d’un mirage. Sophia s’y était à moitié attendue. Cela ne comptait pas. Ce qui comptait, c’était qu’il fallait qu’elle aille retrouver sa fille.

      Pourtant, pour cela, il fallait d’abord qu’elle trouve la pierre-cœur.

      Sophia traversa la place de marché, suivant une série de pensées familières jusqu’au moment où elle retrouva le Grand Marchand N’Ka. Il amassait hâtivement des pièces dans un sac et regardait autour de lui comme pour essayer de calculer comment s’en aller au plus vite.

      — Grand Marchand N’Ka, dit Sophia, je suis heureuse de vous revoir.

      — Moi aussi, Reine Sophia, dit-il avec un sourire qu’il n’essaya même pas de faire passer pour sincère.

      — J’en suis contente, car j’ai besoin de votre aide, poursuivit Sophia. Emmenez-moi au Roi Akar. Maintenant.

      CHAPITRE HUIT

      Certes, Sophia pensait que les mots que le Grand Marchand N’Ka avait hâtivement dits aux gardes du palais avaient dû dans une certaine mesure les inciter à s’écarter sans attendre pour la laisser passer, mais elle soupçonnait aussi que c’était probablement lié de plus près aux soldats en armure dorée qui l’accompagnaient. À chaque pas qu’elle faisait, des domestiques les regardaient fixement, elle et les autres, comme s’ils se demandaient ce qui se passait, et des murmures les suivaient constamment.

      — Ils ont entendu des légendes sur la Cité Oubliée, murmura Aia. Ils pensent que notre arrivée signifie qu’ils vont être libérés et que le Roi Akar va être destitué.

      — Je ne suis pas venue démarrer une guerre civile, dit Sophia en caressant la fourrure de Sienne de ses doigts. Nous nous défendrons si on nous attaque, mais nous n’en ferons pas plus ici.

      — Certains d’entre eux pensent que c’est le destin, dit Aia.

      Sophia secoua la tête.

      — Ce que nous décidons a encore son importance. Venez, N’Ka est en train de nous semer.

      Ils continuèrent à traverser le palais jusqu’au moment où ils atteignirent la salle du trône, que Sophia reconnut puisqu’elle y était déjà venue la dernière fois. Ce qu’elle y vit la choqua tellement qu’elle s’immobilisa.

      Des corps étaient disposés sur des pals et certains avaient été si récemment empalés que Sophia les voyait encore bouger et mourir sous ses yeux. Ils ne pouvaient plus appeler à l’aide mais Sophia entendait encore leurs supplications dans son esprit et constatait qu’elles faiblissaient en même temps que leur vie. Le pire, c’était que Sophia connaissait ces gens. Elle avait déjà vu leur visage et lu dans leur esprit quand elle était partie pour la Cité Oubliée. Cependant, c’était absurde car cela remontait seulement à quelques heures.

      Le temps s’écoule différemment de chaque côté de la porte, dit Aia par télépathie. Plus de temps a passé que vous ne le croyez.

      Cependant, ils avaient dû repartir directement quand ils s’étaient rendu compte que Sophia, sa sœur et son frère étaient partis seuls et leur récompense pour avoir signalé ce fait avait été … ça. Beaucoup d’entre eux avaient été tués. Sophia vit Lani l’interprète qui, entre deux gardes, attendait le prochain pal. Elle semblait être une des dernières à être encore en vie.

      Le Roi Akar trônait au cœur de ce massacre et semblait en apprécier la cruauté. Sophia se sentit très déçue quand elle comprit à quel point elle l’avait mal compris.

      — Vous m’avez