«Cultiver son cœur et maîtriser son corps pour pouvoir ensuite gouverner le pays», «Un homme intègre n’évoque pas sa pauvreté et un homme diligent ne se plaint pas de sa peine». Ces citations classiques utilisées par Xi Jinping détaillent avec précision les vertus que les officiels devraient posséder. En peu de mots, ces paroles expriment beaucoup d’idées aussi riches que clairvoyantes et livrent diverses clés qui permettront de comprendre «ce que doit être la vertu pour les cadres dirigeants», «pourquoi elle est importante» et «comment l’acquérir».
La probité, la prudence, l’assiduité, voilà les trois règles que doivent suivre les fonctionnaires.
–-Cité dans Travaillons les pieds sur terre et avançons à l’avant-garde de notre époque: Intervention lors de la présentation du rapport de travail à la 4e session plénière du 11e Comité provincial du Zhejiang et autres.
Commentaire
La probité, c’est le comportement d’un fonctionnaire intègre et juste qui ne profite pas de ses fonctions pour s’enrichir; la prudence fait référence à une personne qui parle et agit avec précaution et après de mûres réflexions; l’assiduité est la diligence dans les études et la volonté d’aller toujours de l’avant. Les cadres dirigeants, comme l’a souligné Xi Jinping, doivent, pour bien exercer le pouvoir dont ils sont détenteurs, être capables d’accepter de mener une vie modeste, de supporter la solitude, de garder leur sérénité intérieure, d’endurer les épreuves, et de respecter scrupuleusement la discipline du Parti et la législation en vigueur; ils doivent utiliser leur pouvoir avec impartialité, en vertu de la loi et dans un esprit d’intégrité, sans en retirer des avantages personnels ni se livrer à des malversations ou se laisser corrompre; ils doivent faire preuve d’une grande ardeur au travail, avoir d’un sens rigoureux des responsabilités, avoir envie d’entreprendre et la capacité de réussir ce qu’ils font, s’atteler corps et âme au travail qui leur est assigné et consacrer véritablement le meilleur d’eux-mêmes à la cause du Parti et du peuple. «Etre capable de travailler de manière honnête et irréprochable, voilà le défi majeur qui se pose à chaque cadre dirigeant»; il y va de l’image du Parti, du soutien du peuple, et c’est une question de vie ou de mort pour le Parti et l’Etat. Pour arriver à se conformer à ces trois règles, à savoir la probité, la prudence et l’assiduité, les cadres dirigeants doivent, en dernière analyse, continuer à se former, élever leur niveau moral, et cultiver les six prises de conscience: conscience de ses convictions, conscience d’être le serviteur du peuple, conscience de soi-même et capacité à se remettre en cause, conscience de respecter les règles, conscience de la légalité et conscience de la démocratie.
Source
La probité, la prudence, l’assiduité, voilà les trois règles que doivent suivre les fonctionnaires. Lorsqu’on les respecte, on pourra garder son traitement et son rang, éviter le déshonneur et l’humiliation, se voir apprécié de sa hiérarchie et obtenir le soutien de ses subordonnés.
–-Lü Benzhong (dynastie des Song du Sud), Guan Zhen (Les règles de convenances qui s’imposent aux fonctionnaires)
Interprétation
Lü Benzhong (1084-1145), poète des Song du Sud, fut grand secrétaire du Grand secrétariat impérial et fonctionnaire assigné à l’Académie Hanlin. L’ouvrage Les règles de convenances qui s’imposent aux fonctionnaires, dont il est l’auteur, comprend 33 avertissements et commence par «La probité, la prudence, l’assiduité, voilà les trois règles que doivent suivre les fonctionnaires». L’auteur pense qu’il y a seulement trois règles à respecter pour être un bon fonctionnaire, à savoir être intègre, prudent et assidu. Tant qu’un fonctionnaire se conforme à ces règles, il pourra garder son poste, éviter les humiliations, se faire apprécier de ses supérieurs hiérarchiques et obtenir le soutien de ses subordonnés.
Selon le Condensé et Catalogue général de la Collection complète en quatre recueils (Si Ku Quan Shu Zong Mu Ti Yao), «cet ouvrage (Les règles de convenances qui s’imposent aux fonctionnaires) contient de nombreux propos tirés d’expériences vécues et vérifiables qui proviennent de situations réelles. Les trois termes affichés au début du livre comme code de conduite de référence pour les fonctionnaires – la probité, la prudence, et l’assiduité – sont des propos intemporels. Dans son Mélanges du vieux Pavillon Fuyu (Gu Fu Yu Ting Za Lu), Wang Shizhen note: ‘L’empereur avait calligraphié les caractères probité, prudence, assiduité, et les avait fait graver sur des stèles qu’il avait ensuite offertes à ses ministres. Ces trois mots proviennent des Règles de convenances qui s’imposent aux fonctionnaires de Lü Benzhong.’ Si plusieurs centaines d’années après, son livre est encore cité par le Fils du Ciel pour formuler des mises en garde à l’égard de l’ensemble du corps des fonctionnaires, c’est que les principes qui y sont développés sont évidemment judicieux… Beaucoup d’excellentes idées formulées en peu de mot, de véritables leçons tirées des exemples du passé et destinées aux fonctionnaires.» L’empereur mentionné dans le texte n’est autre que le célèbre Empereur Kangxi. Par ailleurs, dans Gai Yu Cong Kao (Etudes réalisées en dehors du temps consacré à m’occuper de mes parents) de l’historien Zhao Yi de la dynastie des Qing, il est également noté que «L’entrée de différents bâtiments administratifs et de salles de tribunal est ornée d’une tablette sur laquelle est inscrite cette devise», ce qui prouve que «la probité, la prudence, l’assiduité» sont devenues des recommandations communes sous la dynastie des Qing. D’où l’affirmation de la part de Liang Qichao, intellectuel et penseur chinois moderne, dans son œuvre maîtresse De la nouvelle citoyenneté (Xin Min Shuo), au chapitre cinq intitulé «De la vertu publique»: «Les trois caractères abondamment cités ces derniers siècles en matière de règles de conduite applicables aux fonctionnaires sont la probité, la prudence et l’assiduité».
En se fixant un objectif élevé, on n’atteint généralement qu’un résultat moyen et si on se fixe un objectif moyen, on ne peut espérer tout au plus qu’un résultat médiocre.
–-Cité dans Le discours prononcé lors de la réunion élargie des membres du comité permanent du Parti communiste du District de Lankao, province du Henan et autres.
Commentaire
Les normes sont telles un miroir. Lorsqu’elles sont élevées ou, autrement dit, lorsque les exigences se font un peu plus strictes, la «résolution» de ce miroir est également plus haute et ce n’est que comme ça que des problèmes qui apparemment n’en sont pas apparaissent dans toute leur clarté. Aussi bien dans les campagnes d’éducation et de mise en pratique que dans le travail quotidien, la qualité est à la mesure des normes adoptées. C’est la raison pour laquelle Xi Jinping souligne que «l’adoption de normes plus élevées au niveau du travail peut constituer un vecteur qui permettra aux fonctionnaires d’aller de l’avant». Si les exigences sont plus élevées, tout le monde les appliquera à sa propre conduite et chacun se montrera plus exigent envers lui-même; mais si l’on assouplit ces normes, alors cela pourra facilement entraîner le laisser-aller. C’est exactement le message transmis par la citation de Xi Jinping: le choix des normes détermine le résultat qu’on pourra obtenir. Depuis de nombreuses années, nombreux sont les documents et les procédures visant à apporter des améliorations dans le style de travail; dans un tel contexte, comment se fait-il que les «quatre vices» – le formalisme, la bureaucratie, l’hédonisme et la prodigalité – sévissent encore dans certaines localités? La raison est à chercher dans des normes trop peu élevées et une application trop laxiste des règles. Par conséquent, il est important de se