Comment ai-je atterri ici ? La dernière chose dont je me souvienne c’est ma présence au centre de recrutement sur Terre.
Je suis attachée sur une sorte de banc, les chevilles attachées d’un côté et les poignets de l’autre. Il est assez étroit pour que mes seins pendent de part et d’autre, des trucs que je ne vois pas me tirent les mamelons. La douleur et le plaisir se mêlent pour former un courant électrique directement relié à mon clitoris, cette sensation forte me fait haleter. À chaque coup de boutoir, mon clitoris frotte contre quelque chose de dur et qui bouge en même temps que cette bite qui me pénètre. Les vibrations sous mon clitoris vont provoquer un orgasme, j’ai l’impression d’être une bombe à retardement. La sueur me plaque sur le banc, comme si c’était tout ce qui m’empêchait de prendre mon envol. Je ne suis pas sûre de survivre à l’explosion.
« Elle m’écrase la bite, » l’homme rugit et ses mouvements deviennent désordonnés, comme s’il perdait le contrôle de ses instincts primaires de rut.
« Bien. Fais-la jouir violemment afin qu’elle s’adoucisse et accueille ton sperme. Tu pourras procréer avec elle rapidement. »
Procréer ?
J’ouvre la bouche pour leur demander de quoi ils parlent, mais l’énorme queue me pilonne, une grosse main s’appuie sur ma nuque et me bloque, même si je n’ai pas l’intention de bouger. C’est un geste symbolique, je suis sous sa domination et je ne peux rien faire. J’aurais dû me débattre ou crier mais cette main me fait l’effet d’un interrupteur sur « arrêt », je me fige, dans l’attente de son prochain coup de hanche.
Ce moment, cet homme … ce n’est qu’un rêve. Je n’ai jamais fait l’amour en présence d’un spectateur. Personne ne m’a jamais attachée et baisée de la sorte. Jamais. C’est irréel. Je ne permettrais jamais qu’on me traite ainsi. Je suis médecin, je soigne. Je suis respectée et influente. Une femme de pouvoir. Je ne le permettrai jamais…
Histoire de se moquer de moi, sa grosse main s’abat de toutes ses forces sur mes fesses nues. Ça brûle au possible, la chaleur se propage jusqu’à mon clitoris. Il me frappe encore et je serre les dents pour réfréner un hurlement de plaisir.
Qu’est-ce qui m’arrive ? J’aime les fessées ?
Une autre fessée, une autre brûlure, des larmes m’échappent tandis que j’essaie de garder mon sang-froid. Je suis une professionnelle. Je n’ai jamais cédé à la panique ou à la pression. Ou au plaisir. Je ne perds jamais mon sang-froid.
Durant des années de cours et de discipline, je me suis toujours efforcée de garder mes repères. Je ne reconnais rien, l’éclairage tamisé ambré, les tapis épais, les étranges murs couleur sable ou cette odeur d’amande étrangement exotique qui se dégage de ma peau. On dirait que ma peau claire a été frottée avec une huile parfumée. Cette odeur—et celle plus musquée du foutre—m’enveloppe chaudement.
La confusion la plus totale m’envahit, impossible de me concentrer sur cette pièce, ni sur ce que je fabrique ici, à chaque fois que je respire, une bite me pénètre au point d’en devenir douloureux. Cette douleur intense s’ajoute aux sensations qui déferlent dans mon esprit et dans mon corps. Je brûle de plaisir. Ma conscience vacille, plus rien n’existe que mon corps sur ce banc, la main qui bloque ma nuque tel un chat satisfait, le balancement de ce qui se ressemble à des poids suspendus à mes mamelons, ma chatte qui se contracte autour de ce sexe qui me pénètre, me réclame. Me fait sienne.
C’est la meilleure partie de jambes en l’air de ma vie. Je ne vois pas qui me baise mais pas de doute, c’est bien un homme.
La pression sur ma nuque s’évanouit et je sens deux grosses mains sur mes hanches nues, les doigts s’enfoncent dans ma chair tendre. Je ne vois pas d’homme, je dois rêver. Et ne je veux pas que ça s’arrête. J’ai tellement envie de jouir que je supplierais presque.
Je n’ai jamais fait de rêve à caractère sexuel. Je n’ai jamais fait de rêve pareil, si réel, si bon. Je m’en fiche, je ne veux penser à rien, les vibrations contre mon clitoris s’intensifient.
« Oui ! » Je hurle, j’essaie de reculer mes hanches pour accueillir cette incroyable bite encore plus profondément.
« Encore, je t’en supplie, oh, mon dieu ! »
Il ne bouge pas. Tout comme dans ce rêve délicieux, je jouis. Les vibrations sur mon clitoris me poussent au paroxysme, cette queue qui me remplit accentue mon plaisir, jusqu’au point de non-retour.
L’homme qui me pénètre s’immobilise, ses doigts s’enfoncent dans mes hanches tandis qu’il rugit à son tour. Je sens son sperme chaud en moi. Il continue de me baiser malgré son orgasme, sa semence chaude et poisseuse dégouline de ma chatte le long de mes cuisses. Je m’affale, comblée et satisfaite. La seule chose que j’entends avec de retomber dans mes rêves est « C’est bon. Amène-la au harem. »
Je laisse tomber ma bonne conscience. Une jeune femme sévère me fait face dans la salle d’examen. Elle doit avoir mon âge, plutôt jolie, si ce n’est sa bouche pincée qui lui donne un air antipathique. Elle porte une tenue marron foncé et des talons, une tablette sur ses genoux. Avec ses longs cheveux ramassés en un chignon strict, elle ressemble plus à une femme d’affaire qu’à un médecin. La pièce ressemble à une chambre d’hôpital, des appareils médicaux surveillent ma fréquence cardiaque, mon activité cérébrale et mon taux d’enzymes. Mon corps résonne encore de la force de l’orgasme, je remarque avec une certaine honte que le fauteuil d’examen sur lequel je suis attachée est trempé au niveau des fesses et de mes cuisses nues, dû à l’excitation. Ma jupe courte unie porte le logo du Programme des Épouses Interstellaires, elle est ouverte dans le dos, comme toute tenue d’hôpital qui se respecte. Comme prévu, je suis nue, en vue de l’examen.
La femme a l’expression amère des personnes habituées à traiter avec les prisonniers coupables de crimes. Son uniforme marron foncé porte l’insigne rouge et trois mots en lettres étincelantes sur sa poitrine qui me donnent des sueurs froides.
Programme des Épouses Interstellaires.
Mon dieu aide-moi. Je suis coupée du monde, j’ai quitté la Terre en tant qu’épouse par correspondance. Le concept est utilisé depuis des siècles mais a été mis au goût du jour pour répondre aux besoins interplanétaires actuels. En tant qu’épouse par correspondance, je serai contrainte de baiser et d’avoir des bébés avec un dirigeant extraterrestre d’une planète que la coalition interstellaire a jugé digne de protéger la Terre. Un mâle extraterrestre ayant le droit et le rang nécessaire pour posséder une épouse provenant d’un des mondes des membres protégés. La Terre est la plus jeune planète ayant rejoint la coalition, elle fournit les mille épouses nécessaires par an. Les volontaires sont très peu nombreuses, malgré la généreuse compensation accordée à la femme assez courageuse—ou assez désespérée—pour se porter volontaire au rang d’épouse. Non, la majeure partie des mille épouses par correspondance sont des femmes accusées de crimes, ou, comme moi, contrainte de s’enfuir. Se cacher.
« …tu pourras procréer avec elle rapidement. »
Cette voix grave et dure tourne en boucle dans ma tête. Ce n’était qu’un rêve, n’est-ce pas ? Mais pourquoi ai-je rêvé à ça ?
« Mademoiselle Day, je suis la Gardienne Egara. Connaissez-vous les solutions qui s’offrent à vous ? En tant que coupable, vous perdez tous vos droits, hormis le droit de nom. Vous pouvez citer un monde, si vous voulez, vous choisirez votre partenaire dans ce monde, selon le résultat de vos tests d’évaluation. Vous pouvez renoncer au droit de nom et accepter les résultats du processus d’évaluation psychologique. Si vous choisissez