Mûr pour la Pagaille. Фиона Грейс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Фиона Грейс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия: Roman à Suspense en Vignoble Toscan
Жанр произведения: Современные детективы
Год издания: 0
isbn: 9781094343068
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les euros en dollars ? Est-ce que ce serait une bonne affaire ou une escroquerie ? Cela faisait beaucoup d’argent. Elle ne pouvait pas vraiment se le permettre. Pourtant, cela faisait des années qu’elle avait envie de s’acheter une chaîne en or.

      – Tu peux trouver les mêmes articles pour moins cher ailleurs, convint Danilo, mais tu ne les auras pas achetés sur le Ponte Vecchio. Du moins, c’est ce que ma sœur disait toujours aux touristes. Elle travaillait dans la boutique d’en face et vendait beaucoup de bijoux.

      – J’en suis sûre, convint Olivia.

      C’était d’une logique incontestable. Si elle achetait ce bracelet, elle se souviendrait toujours de ce jour spécial et de l’expérience extraordinaire d’avoir acheté son bracelet sur ce pont de pierre, entourée par l’agitation des touristes et fascinée par l’éclat des bijoux dans ces vitrines au scintillement alléchant.

      – Il faut que je le fasse, décida Olivia en entrant dans la boutique.

      Après tout, elle avait beaucoup économisé en ne s’achetant pas de chaussures.

      – Bonne décision, convint Danilo en admirant la chaîne dans son élégante boîte en velours pendant qu’Olivia l’emmenait au comptoir. C’est du dix-huit carats, comme la plus grande partie de l’or que l’on vend ici. De la grande qualité.

      Le cœur battant, Olivia effectua le paiement. C’était un gros investissement, mais comment pouvait-elle dire non à une chose dont elle rêvait depuis des années ?

      – Félicitations !

      Danilo lui passa un bras au tour de l’épaule et la serra quand ils quittèrent le magasin.

      Olivia était sur un petit nuage. Quelle journée ! Elle avait vu des œuvres d’art dont elle se souviendrait toute sa vie et acheté un bijou qu’elle chérirait le restant de ses jours. De plus, ils n’étaient même pas encore arrivés à la véritable raison de leur venue en ces lieux. Le poids léger du sac de courses qu’elle portait au bras lui rappela pourquoi ils étaient venus ici.

      – La boutique de mon ami est vers le sud, à quelques pâtés de maison de l’Arno, expliqua Danilo. Le magasin spécialisé qui fabrique les poignées en cuivre est dans la même rue. Donc, nous pourrons y aller juste après. Veux-tu qu’on s’y rende à pied ? Quand nous aurons récupéré les poignées de tiroir, nous pourrons prendre un taxi pour repartir là où nous sommes garés.

      – Je veux bien marcher, dit Olivia.

      Avec enthousiasme, elle suivit Danilo dans le labyrinthe de passages piétons. Elle remarqua que, quand ils quittèrent l’épicentre de la ville, ils quittèrent aussi la zone touristique. Soudain, les rues redevinrent silencieuses. Contournant un parc herbeux, ils se dirigèrent vers un bâtiment situé au-delà.

      – Begni, mon ami, a son bureau au sous-sol. Tu vas aimer cet endroit, dit Danilo.

      Il poussa la porte d’entrée et descendit un escalier en pierre. Olivia le suivit dans le bâtiment frais et sombre, nerveuse.

      Elle se demanda si cet expert pourrait identifier le fragment de verre et si cela lui fournirait de nouvelles informations sur le passé mystérieux de sa ferme.

      CHAPITRE SIX

      À la porte en bois qui se trouvait en bas de l’escalier, Danilo frappa rapidement deux fois de suite, fit une pause puis recommença. La personne qui se trouvait de l’autre côté de la porte avait dû savoir qui allait arriver, car Olivia entendit un cri joyeux.

      – Danilo !

      Un homme robuste aux cheveux gris courts ouvrit brusquement la porte et prit Danilo dans ses bras avant de serrer chaleureusement la main à Olivia.

      – Begni, je te présente mon amie Olivia. C’est elle qui a acheté la vieille ferme abandonnée sur la colline.

      – Et vous y découvrez des objets merveilleux ? lui demanda Begni.

      – Je l’espère, convint Olivia.

      Suivant Begni dans la salle brillamment éclairée, Olivia se rendit compte qu’ils venaient d’entrer dans une salle aux trésors.

      Le mur d’en face était couvert de placards vitrés et ils contenaient tous des étagères remplies de bouteilles dont le verre étincelait sous l’éclairage de projecteurs minuscules. Les autres murs étaient couverts d’affiches et d’images encadrées, de vieux articles de journaux et de catalogues.

      – Begni possédait une boutique de vins en ville, expliqua Danilo. Il l’a vendue il y a quelques années et a commencé à se consacrer à sa passion : l’histoire viticole de la région. C’est lui qu’il faut consulter si on est passionné d’antiquités et de vin. C’est un consultant et un historien doté d’une excellente connaissance de l’histoire du vin.

      Olivia imaginait que les informations détenues par cet homme pouvaient être précieuses, mais Begni arriverait-il à identifier le fragment de verre beau mais étroit qu’elle avait déterré ?

      Elle sortit de son sac de courses le paquet enveloppé dans du papier. Alors, elle se rendit compte que ce paquet était très léger. Il contenait fort peu de verre. Sa quête serait très probablement un échec, mais ce spécialiste lui transmettrait peut-être un peu de ses connaissances en histoire locale. Cela donnerait beaucoup d’intérêt à leur déplacement.

      – Voyons ce que vous avez trouvé. Placez-le ici, dit Begni en désignant un tapis blanc installé sur son bureau avec une lampe au-dessus.

      Olivia plaça l’éclat de verre sur le tapis.

      À l’aide d’un chiffon doux saturé d’un liquide qui dégageait une odeur astringente, Begni nettoya l’éclat de verre. Olivia fut étonnée par la profondeur de la couleur que révéla le nettoyage. Dans l’éclat de la lumière, le verre tacheté projetait des taches claires et sombres de vert sur le tapis immaculé.

      Sifflant d’un air songeur, Begni tendit le bras sous son bureau et en sortit un gros classeur à levier. Il en fit tourner les pages en lisant les intercalaires en carton jusqu’au moment où il trouva celui qu’il cherchait.

      Quand il atteignit la bonne page, la mélodie chantante de son sifflement se transforma en quelque chose qui ressemblait, aussi étonnant que cela puisse paraître, à un mugissement de stupéfaction.

      Olivia se mordit la lèvre inférieure. Elle se tenait à côté de Danilo. Alors qu’ils se penchaient en avant pour regarder, leurs épaules se frôlaient. Elle avait envie de lui prendre la main. C’était stressant.

      – Je n’ai jamais vu ça, annonça Begni d’un ton solennel.

      – Est-ce bon ou mauvais ? demanda Olivia d’une voix haut perchée.

      – C’est intéressant, déclara l’homme aux cheveux gris avant de refaire tourner les pages de son dossier.

      Alors, il retourna à la page d’avant et hocha la tête de manière résolue.

      – Asseyez-vous, dit-il. Puis-je vous proposer du café ?

      Danilo alla chercher deux chaises en bois pendant que Begni préparait de l’expresso dans une cafetière Moka en inox.

      Il le versa et leur passa le sucrier. Olivia le remua et le sirota. Elle apprécia sa saveur forte et sucrée. Elle commençait à s’habituer à boire l’expresso sans crème, seulement avec du sucre, car la plupart des Italiens mettaient beaucoup de sucre dans cette boisson concentrée.

      – Vous avez acheté un terrain très intéressant, confirma Begni. Danilo a précisé que vous aviez déjà découvert une bouteille de vin intacte qui a au moins cent ans.

      Olivia hocha la tête. Cette bouteille ancienne avait été sa première découverte. Elle l’avait envoyée à un marchand d’antiquités pour faire restaurer l’étiquette, mais elle ne savait pas ce qu’elle en ferait après. Elle pourrait la vendre, mais elle était tentée de la garder. Après tout, cette bouteille