Pour Toi, Pour Toujours. Софи Лав. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Софи Лав
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия:
Жанр произведения: Современные любовные романы
Год издания: 0
isbn: 9781094313009
Скачать книгу
pour voir s’il y avait des jouets qu’elle pouvait transmettre au bébé.

      Elle entra dans la pièce et s’assit par terre à côté d’une des nombreuses boîtes qui contenaient les vieux jouets et vêtements de sa sœur, qui avaient été ramenés d’où ils avaient été soigneusement rangés dans le grenier.

      Cette tâche était toujours teintée de mélancolie. Même si Emily sentait que l’esprit de Charlotte était avec elle dans cette maison, lui souriant depuis là-haut à elle et la famille qu’elle avait construite, elle avait toujours l’impression qu’elle disparaissait un peu plus chaque jour qui passait. Le temps était censé atténuer la douleur, mais pour Emily il semblait que plus il s’écoulait de jours sans sa sœur, plus elle lui manquait, car la dernière fois qu’elles s’étaient parlées, c’était toujours un peu plus loin dans le passé.

      Elle ouvrit la boîte en carton, et une odeur de poussière s’en échappa. Comme la plupart des boîtes, celle-ci était remplie de peluches. Emily fut surprise de voir que Charlotte en avait possédé autant. Elle n’avait presque aucun souvenir de sa sœur jouant avec des ours ou des poupées. Elles avaient passé la plupart de leur temps à imaginer des mondes et à faire semblant. À part leurs poupées de chiffon jumelles et l’ours préféré de Charlotte, Andy Pandy, Emily ne se souvenait pas du tout qu’elles aient un déjà joué avec de tels jouets.

      Mais alors qu’elle sortait un jouet rose délavé, Emily sentit soudain une vague de souvenirs monter en elle. Elle retourna le jouet dans ses mains et vit qu’il s’agissait d’une licorne, dont la corne à paillettes, autrefois brillante, était maintenant terne.

      — Diamant, murmura-t-elle à haute voix. Le nom du jouet lui était revenu avant même que son esprit ne se soit mis en marche.

      Soudain, elle ressentit une sensation familière, un tourbillonnement, qu’elle n’avait pas ressentie depuis très longtemps. Elle glissait dans le passé, dans ses vieux souvenirs.

      Les flashbacks avaient commencé dès son retour à l’hôtel. Au début, ils avaient été terrifiants, des souvenirs effrayants comme la nuit où Charlotte était morte et les disputes entre ses parents. Mais avec le temps, au fur et à mesure qu’elle intégrait ces souvenirs refoulés, Emily avait commencé à éprouver certains des plus agréables. Des moments où Charlotte et elle avaient joué ensemble ; avaient été insouciantes. Ce souvenir emplissait Emily d’une sensation de calme, et elle savait qu’il allait être plaisant.

      Elle et Charlotte étaient dans le grenier, dans l’une des pièces que son père avait remplies d’objets anciens. Sur le sol à côté d’elles se trouvait un globe terrestre en bronze, et Charlotte le faisait paresseusement tourner avec un doigt. À côté de Charlotte, il y avait Diamant, la belle licorne. Flambant neuf, rose, soyeuse, avec une corne pailletée.

      — Diamant est triste, dit Charlotte à Emily.

      — Pourquoi ? demanda Emily, curieuse, en entendant une voix d’enfant sortir de sa gorge.

      — Parce qu’elle est la dernière licorne, explique Charlotte. Elle n’a pas d’autres amis licornes.

      — C’est triste, répondit Emily. Peut-être que tu devrais l’entraîner dans une aventure pour lui remonter le moral ?

      Charlotte semblait se redresser à cette suggestion.

      — Où veux-tu aller, Diamant ? lui demanda-t-elle. Puis elle fit tourner le globe doré et l’arrêta avec un doigt tendu. C’était une petite île à l’est du continent américain. Diamant veut aller sur une île, dit Charlotte à Emily.

      Emily hocha de la tête.

      — Dans ce cas, on ferait mieux de monter sur le bateau.

      Elles sortirent de vieilles chaises et de vieilles tables basses, dérangeant la poussière et remuant l’odeur de moisi, puis les arrangèrent de manière à satisfaire leur imagination et à construire un bateau. Puis elles se servirent d’un rideau élimé comme d’une voile et montèrent dans leur bateau avec Diamant.

      Emily pouvait presque sentir le vent dans ses cheveux tandis qu’elles traversaient l’océan vers un rivage lointain. Charlotte utilisait un kaléidoscope comme longue-vue, balayant la pièce comme si elle cherchait quelque chose.

      — Terre en vue ! s’écria-t-elle soudain.

      Emily jeta l’ancre – qui était en fait un cintre en bois attaché à un cordon de rideau. Puis elles sautèrent du bateau et nagèrent jusqu’à la rive.

      Haletant sous l’effort, les deux filles commencèrent à explorer l’île, fouillant dans les piles d’antiquités, en prétendant que c’était un volcan.

      — Regarde là-dedans, cria Charlotte à Emily. Dans le volcan !

      Emily regarda derrière le porte chapeau que Charlotte montrait du doigt.

      — Je n’y crois pas ! s’exclama-t-elle, jouant le jeu.

      Les yeux de Charlotte étaient écarquillés.

      — C’est le reste des licornes, dit-elle. Puis elle parla hâtivement à Diamant. Son visage se décomposa. Diamant veut descendre le volcan pour être avec elles, dit-elle à Emily.

      — Oh, dit Emily, un peu triste. Même si ça veut dire nous quitter ?

      Charlotte regarda sa chère licorne et hocha de la tête.

      — Elle dit que c’est son île natale. Qu’elle lui manque beaucoup, ainsi que tous ses amis. Elle veut vivre ici. Mais on a le droit de venir lui rendre visite.

      — C’est bon alors, dit Emily.

      Elles nouèrent les manches de leurs cardigan pour faire une balancelle pour Diamant. Puis elles firent descendre la licorne derrière les meubles et la laissèrent là.

      — Tu es triste de lui dire au revoir ? demanda Emily à Charlotte alors qu’elles remontaient dans leur bateau de fortune.

      Charlotte secoua la tête.

      — Non. Parce que je sais que je la reverrai.

      Emily revint soudain au présent. Elle tenait fermement Diamant contre sa poitrine, et la tête du jouet était mouillée de ses larmes. D’une part, elle se sentait désespérément triste, car elle savait que Charlotte n’avait jamais eu la chance de revoir Diamant. Mais une autre partie d’elle débordait de joie. Le jouet était un signe de Charlotte, Emily en était certaine. Diamant avaient été laissée sur cette île, à l’arrière des meubles, complètement oubliée jusqu’à ce moment, peut-être même spécifiquement pour ce moment.

      Elle serra Diamant dans ses bras, puis la plaça, de façon émouvante, sur l’étagère surplombant le berceau de la petite Charlotte. Elle sentait que le cercle de la vie se poursuivait, et elle souriait en sachant qu’une fois Charlotte arrivée, un ange gardien veillerait sur elle pendant son sommeil.

      *

      Emily se blottit dans son lit à côté de Daniel. La journée avait été longue et fatigante, et elle s’était rapidement assoupie.

      — Je n’arrive pas à croire que nous possédions une île, murmura-t-elle dans l’obscurité alors qu’elle commençait à s’endormir. Mon avenir n’a plus rien à voir avec ce que j’avais en tête avant.

      Daniel laissa échapper un rire endormi.

      — Comment ça ?

      — Eh bien, je n’aurais jamais cru être mariée et enceinte. Je n’aurais jamais cru avoir Chantelle, ou cette hôtel. Elle caressa la poitrine de Daniel pendant qu’elle se levait et retombait lentement.

      — Je n’aurais jamais pensé que j’aurais Chantelle ou l’hôtel non plus, répondit-il.

      — Mais tu es heureux de les avoir ?

      — Bien sûr.