Voie sans issue. Блейк Пирс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия:
Жанр произведения: Зарубежные детективы
Год издания: 0
isbn: 9781640297173
Скачать книгу
chose qui devait probablement être une autre raison pour laquelle certains passaient autant de temps dans ce genre d’endroit. Les coups qu’elle avait tirés continuaient à vibrer dans ses mains et ses poignets. C’était une sensation étrange mais en même temps agréable, d’une certaine façon.

      Au moment où elle traversa l’entrée, elle vit un visage familier passer la porte. C’était Kyle Moulton, l’homme qu’on lui avait assigné comme co-équipier mais aussi un homme qu’elle n’avait pas beaucoup vu ces dernières semaines, vu le nombre peu important d’affaires en cours. Pendant un bref instant, elle ressentit une certaine appréhension de lycéenne, au moment où Moulton lui décocha un large sourire.

      « Agent Fine, » dit-il, sur un ton presque sarcastique. Ils se connaissaient assez bien pour laisser tomber les formules de politesse et s’appeler par leurs prénoms. En fait, Chloé était certaine qu’il y avait une certaine attirance entre eux. Elle l’avait ressentie presque tout de suite, dès le moment où elle l’avait vu pour la première fois jusqu’au moment où ils avaient élucidé leur première affaire ensemble, il y a trois mois.

      « Agent Moulton, » répondit-elle, sur le même ton.

      « Tu es ici pour relâcher la pression ou simplement pour passer le temps ? » demanda-t-il.

      « Un peu des deux, » dit-elle. « Je me sens un peu inutile ces derniers temps. »

      « Oui, je vois. Le travail de bureau, ce n’est pas non plus ma tasse de thé. Mais… je ne savais pas que tu venais souvent au stand de tir. »

      « J’essaye juste de ne pas perdre la main. »

      « Je vois, » dit-il, en souriant.

      Le silence qui s’installa entre eux était le silence typique auquel Chloé commençait à être habituée. Sans vouloir paraître prétentieuse, elle était certaine qu’il ressentait la même chose qu’elle. C’était évident dans la manière dont ils avaient de se regarder et le fait que Moulton ne parvenait pas à la regarder dans les yeux pendant plus de trois secondes – comme à ce moment précis, où ils se tenaient à l’entrée du stand de tir.

      « Écoute, » dit Moulton. « Ça va peut-être te paraître un peu stupide et même téméraire, mais je me demandais si tu accepterais de dîner avec moi ce soir. Mais pas en tant que co-équipiers. »

      Chloé ne put s’empêcher de sourire. Elle eut envie de répondre d’une manière un peu sarcastique, du style « Et bien, il était temps, » ou quelque chose dans le genre.

      Mais au lieu de ça, elle opta pour une réponse beaucoup plus sincère : « Oui, je pense que ça me ferait plaisir. »

      « Pour être tout à fait franc, ça fait un petit temps que j’avais envie de te le demander mais… on était tout le temps très occupé. Et ces dernières semaines, ça a plutôt été l’inverse. »

      « Je suis contente que tu aies fini par me le demander. »

      Le silence s’installa à nouveau entre eux et cette fois-ci, il parvint à la regarder dans les yeux sans détourner le regard. Pendant un instant, elle crut qu’il allait l’embrasser. Mais il se contenta de faire un signe de la tête en direction du stand de tir.

      « Il vaudrait mieux que j’y aille, » dit-il. « Appelle-moi plus tard pour me dire où tu as envie d’aller manger. »

      « OK. »

      Elle resta un moment immobile et le regarda entrer dans le stand de tir. En tant que début d’une possible relation, ça avait plutôt été bizarre. Elle avait l’impression d’être une adolescente nerveuse à une soirée dansante, qui venait d’apprendre qu’un garçon mignon avait des vues sur elle. Elle se sentit incroyablement naïve et juvénile, alors elle décida de s’en aller le plus vite possible.

      Il était presque dix-sept heures et vu qu’elle n’avait rien de prévu, elle décida de rentrer chez elle. Ça ne valait pas la peine de retourner à son petit box à attendre que les quinze dernières minutes de la journée se terminent. En pensant à l’heure, elle se rendit compte qu’elle n’avait pas beaucoup de temps devant elle pour se préparer au dîner avec Moulton. Elle ne savait pas à quelle heure il préférait dîner mais elle se dit que ce serait sûrement aux alentours de dix-neuf heures – ce qui lui laissait un peu plus de deux heures pour savoir où aller manger et quoi mettre.

      Elle se dépêcha d’aller au parking et entra dans sa voiture. Là, elle se sentit à nouveau comme une écolière. Et s’ils finissaient dans sa voiture à un moment ou un autre ? Elle était plutôt sale, vu qu’elle n’avait pas pris la peine de la nettoyer depuis qu’elle s’était séparée de Steven. En pensant à Steven, elle réalisa que c’était pour ça qu’elle se sentait aussi stressée à l’idée d’avoir un rencard. Elle n’avait eu qu’une relation sérieuse avant Steven. Et elle était sortie quatre ans avec Steven avant qu’ils ne se fiancent. Elle n’était pas du tout habituée aux rencards et l’idée même lui semblait vieillotte et même un peu effrayante, pour être tout à fait honnête.

      Elle fit de son mieux pour se calmer pendant les quinze minutes de trajet vers son appartement. Elle n’avait aucune idée du passé sentimental de Kyle Moulton. Il se pouvait qu’il soit tout aussi hors du coup et rouillé qu’elle. Mais vu son physique, elle doutait que ce soit le cas. Et pour être franche, en se basant uniquement sur son aspect, elle se demandait vraiment pourquoi il pouvait s’intéresser à elle.

      Peut-être qu’il aime les filles avec un passé un peu difficile et une tendance à se jeter à fond dans le boulot, pensa-t-elle. Les garçons trouvent ça sexy de nos jours, non ?

      Au moment où elle arriva dans sa rue, elle s’était un peu calmée. L’anxiété s’était lentement transformée en une sorte d’impatience. Ça faisait sept mois qu’elle était séparée de Steven. Ça faisait sept mois qu’elle n’avait plus embrassé un homme, qu’elle n’avait plus fait l’amour, qu’elle…

      Ne va pas trop vite, se dit-elle, en se garant dans une place de parking au bout de sa rue.

      Elle sortit de voiture, en réfléchissant aux vêtements qu’elle avait dans son armoire et qui étaient assez jolis mais pas trop non plus. Elle avait déjà une idée de ce qu’elle allait mettre, ainsi que quelques idées d’endroits où aller dîner, vu qu’elle avait dernièrement très envie de manger japonais. Des sushis, ce serait vraiment parfait, et…

      En se dirigeant vers l’entrée de son immeuble, elle vit un homme assis sur les marches. Il avait l’air de s’ennuyer. Il avait la tête appuyée sur l’une de ses mains, et il consultait son téléphone de l’autre.

      Chloé ralentit un peu, avant de s’immobiliser complètement. Elle connaissait cet homme. Mais il était impossible qu’il soit là, assis sur les marches menant à son immeuble.

      C’était impossible…

      Elle fit lentement un pas en avant. L’homme finit par remarquer sa présence et leva les yeux vers elle. Leurs regards se croisèrent et Chloé frissonna.

      L’homme qui se trouvait sur les marches était Aiden Fine – son père.

      CHAPITRE DEUX

      « Salut, Chloé. »

      Il essayait d’avoir l’air naturel. Il essayait de faire comme si c’était tout à fait normal qu’elle le retrouve devant sa porte d’entrée. Peu importe qu’il ait passé les vingt-trois dernières années en prison pour avoir joué un rôle dans le meurtre de sa mère. Bien qu’elle ait elle-même récemment découvert qu’il était plus que probable qu’il soit innocent de ces accusations, à ses yeux, il serait toujours coupable.

      Mais en même temps, elle avait également envie d’aller vers lui. Peut-être même de l’embrasser. Il était indéniable que le fait de le voir là, dehors et libre, faisait remonter toute une