Si elle courait . Блейк Пирс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия: Un mystère Kate Wise
Жанр произведения: Современные детективы
Год издания: 0
isbn: 9781640297180
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travaillé ensemble de manière plus régulière, en se voyant presque tous les jours plutôt qu’une ou deux fois tous les trois mois, ce serait sûrement différent. Mais ça ne l’empêcha pas de se demander si elle mettait assez du sien pour vraiment apprendre à connaître DeMarco.

      Elles se quittèrent devant la porte de leur chambre – celle de DeMarco se trouvait juste en face de la sienne. Kate ressentit le besoin de dire quelque chose. N’importe quoi, pour qu’elle sache combien elle avait apprécié le fait que DeMarco se soit confiée à elle.

      « Je m’excuse à nouveau pour hier soir. Je me rends compte que je ne te connais pas assez bien pour prendre ce genre de décision pour nous deux. »

      « Ce n’est pas grave, je t’assure, » dit DeMarco. « J’aurais dû t’en parler hier soir. »

      « Il faudrait qu’on apprenne vraiment à mieux se connaître. Puisqu’on se confie nos vies, c’est même nécessaire. Peut-être une fois en-dehors du boulot, si ça te dit. »

      « Oui, ce serait sympa. » DeMarco s’interrompit pendant qu’elle ouvrait la porte de sa chambre. « Tu as dit que tu voulais réfléchir un peu… au sujet de la première enquête. L’affaire Nobilini. N’hésite pas à faire appel à moi si tu veux qu’on le fasse ensemble. »

      « Je n’hésiterai pas, » dit Kate.

      Sur ces mots, elles entrèrent dans leur chambre. Kate enleva ses chaussures et se dirigea directement vers son ordinateur. En l’allumant, elle appela le directeur Duran. Comme elle s’y attendait, il ne répondit pas mais l’appel fut redirigé vers sa directrice assistante, une femme du nom de Nancy Saunders. Kate demanda que des copies numériques du dossier Nobilini soient envoyées à son adresse email dès que possible. Elle savait que DeMarco avait amené une partie du dossier mais c’était juste un bref résumé. Kate ressentait le besoin de se replonger au cœur de l’affaire, jusque dans ses moindres détails. Saunders lui promit qu’elle recevrait tous les dossiers demain matin à neuf heures.

      Cass Nobilini, pensa Kate.

      Elle avait directement pensé à elle après que Duran lui eut mentionné une possible connexion avec l’affaire Nobilini. Elle avait de nouveau repensé à elle quand elle avait entendu les gémissements de douleur de Missy Tucker après qu’elle eut appris la mort de son mari, mais aussi au moment où elle avait parlé aux amis de Jack Tucker.

      Cass Nobilini, la mère de Frank Nobilini. La femme qui avait trouvé insultant et inapproprié que les médias se soient focalisés sur le meurtre de son fils, uniquement parce qu’il avait travaillé dans le passé avec certains membres du Congrès en tant que conseiller financer. Kate eut l’impression d’avoir été un peu naïve de penser que cette affaire n’allait pas d’une manière ou d’une autre la ramener vers Cass Nobilini.

      Cette pensée l’obséda le reste de la soirée et ce fut avec l’image de Cass Nobilini qu’elle finit par se coucher et sombrer dans le sommeil.

      ***

      Elle pouvait encore voir mentalement l’image de la scène de crime. Le temps rendait le souvenir un peu flou mais quand elle en rêvait, l’image devenait beaucoup plus nette. Dans son rêve, c’était aussi précis qu’un écran de télé.

      Et elle revit la scène ce soir-là, en s’endormant un peu après vingt et une heures et en gémissant légèrement dans son sommeil.

      La scène : Frank Nobilini, assassiné dans une ruelle, avec les clés de sa BMW en main. L’enquête avait fini par l’amener jusque chez lui, une maison de quatre chambres à Ashton. Elle avait commencé par inspecter le garage, où une légère odeur de gazon flottait dans l’air, à la suite de la tonte récente de la pelouse. Elle avait eu l’impression de se retrouver dans un endroit hanté, comme si l’esprit de Frank Nobilini était là quelque part, à l’attendre. Peut-être à l’endroit où sa BMW était supposée se trouver mais qui, à ce moment-là, était garée dans un parking à quelques pâtés de maisons de l’endroit où son corps avait été retrouvé. Il faisait froid dans le garage et elle avait l’impression de se trouver dans une sorte de tombe. C’était l’une de ces scènes dont elle se souvenait toujours de manière très nette pour une raison qu’elle ne s’expliquait pas vraiment.

      Elle n’avait trouvé aucun indice dans la maison, aucun signe qui indiquerait que quelqu’un aurait pu vouloir l’assassiner. Ça aurait pu être pour lui voler sa grosse voiture, mais il en avait toujours les clés en main. La maison était impeccablement rangée. Un peu trop, même. Aucun papier, pas une seule note dans l’agenda ou dans le courrier. Rien.

      Dans son rêve, Kate se tenait debout, dans la ruelle. Elle touchait le mur à côté d’elle, taché de sang gluant, de la même manière qu’un enfant ramasserait une goutte de sirop sur la table de la cuisine. Elle se retourna et regarda derrière elle pour voir la ruelle, mais au lieu de ça, elle vit l’intérieur du garage de Nobilini. Comme si elle y avait été invitée, elle s’avança vers les escaliers en bois qui menaient à la porte ouvrant sur la cuisine. Elle se déplaçait de manière fluide, comme si elle était projetée en avant plutôt que portée par ses jambes, comme c’était souvent le cas dans les rêves. Elle finit par arriver dans la salle de bains et elle regarda la grande douche baignoire installée contre le mur. Elle était remplie de sang. Quelque chose bougeait sous la surface et créait de petites bulles qui venaient éclater à la surface, en projetant de fines gouttes de sang sur le mur en carrelage.

      Elle recula, passa la porte de la salle de bains et se retrouva dans le couloir. Il y vit Frank Nobilini s’avancer vers elle. Derrière lui, se trouvait sa femme, Jennifer, qui se contentait de regarder. Elle fit même un petit signe amical de la main à Kate, pendant que son mari s’avançait en titubant dans le couloir. Frank marchait comme un zombie, lentement et avec une démarche exagérée.

      « Ce n’est pas grave, » dit une voix derrière elle.

      Elle se retourna et vit Cass Nobilini, la mère de Frank, assise sur le sol. Elle avait l’air fatiguée, démoralisée… comme si elle n’attendait plus que le couperet de la guillotine.

      « Cass… ? »

      « Tu n’allais jamais trouver l’assassin. C’était trop difficile. Mais le temps… a la capacité de changer les choses, n’est-ce pas ? »

      Kate se retourna vers Frank, qui continuait à avancer. Au moment où il passa près de la porte de la salle de bains, Kate vit que la baignoire remplie de sang avait débordé et qu’il y en avait maintenant sur le sol, jusque dans le couloir. Quand Frank marcha dedans, un léger bruit mouillé se fit entendre.

      Frank Nobilini lui sourit et leva une main légèrement décomposée vers elle. Kate recula lentement, en levant les mains vers son visage, et laissa échapper un cri.

      Elle se réveilla, avec le cri résonnant encore dans sa gorge.

      Cette fichue maison. Elle n’avait jamais compris pourquoi cette maison l’avait autant marquée. Peut-être que c’était dû aux gémissements de douleur de Jennifer Nobilini, combinés à une maison aux allures parfaites… ça lui avait paru tellement surréaliste. Comme sorti d’un mauvais film d’horreur.

      Kate s’assit lentement au bord du lit. Elle inspira profondément et regarda le réveil. Il était 1h22 du matin. La seule lumière dans la chambre venait des chiffres du réveil et de la faible lueur des lumières de sécurité à l’extérieur, qui passait à travers les stores.

      Elle avait déjà rêvé de Cass Nobilini et de cette affaire dans le passé, mais ce rêve-ci avait été particulièrement prenant. Son coeur battait encore la chamade au moment où elle se mit debout pour aller chercher une bouteille d’eau dans le petit frigo. Elle en but quelques gorgées en revenant vers la table de nuit, où elle avait posé son ordinateur.

      Elle alluma la lumière de la table de chevet et ouvrit ses emails. Elle avait reçu un nouveau message, venant de l’assistante directrice Saunders. Elle avait demandé à un