Un Règne de Fer . Морган Райс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия: L'anneau Du Sorcier
Жанр произведения: Героическая фантастика
Год издания: 0
isbn: 9781632915443
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pouvez pas. C’est leur foyer. C’est tout ce qu’ils connaissent. N’affrontez pas votre propre peuple. Ne les menez pas sans raisons. »

      « Mais j’ai une bonne raison », dit Gwen. « Je sais que la destruction est en chemin. »

      Aberthol secoua la tête.

      « Et pourtant ils l’ignorent », répondit-il. « Je ne doute pas de vous. Mais les reines prévoient, pendant que les masses agissent à l’instinct. Et une reine est aussi puissante que le peuple veut bien lui permettre d’être. »

      Gwen se tint là, brûlant de frustration tandis qu’elle observait son peuple défier ses ordres, regagnant la Cour du Roi. C’était la première fois qu’ils se rebellaient ouvertement, qu’ils la défiaient ostensiblement. Elle n’aimait pas la sensation. Est-ce que cela présageait des choses à venir ? Ses jours en tant que reine étaient-ils comptés ?

      « Ma dame, dois-je donner l’ordre aux soldats de les arrêter ? » demanda Steffen.

      Elle eut l’impression qu’il était le seul à lui être encore loyal. Une part d’elle voulait dire oui.

      Mais alors qu’elle les regarder partir, elle sut que cela serait vain.

      « Non », dit-elle doucement, la voix brisée, se sentant comme si son enfant venait tout juste de lui tourner le dos. Ce qui la chagrinait le plus était qu’elle savait que leurs actes mèneraient seulement à leur malheur, et qu’il n’y avait rien qu’elle puisse faire pour arrêter cela. « Je ne peux empêcher ce que le destin prévoit pour eux. »

*

      Gwendolyn, découragée alors qu’elle suivait son peuple pendant le retour à la Cour du Roi, passa sous les portes arrière de la Cour du Roi et entendit déjà les acclamations distantes des réjouissances venant de l’autre côté. Ses gens étaient transportés de joie, dansant et applaudissant, lançant leurs chapeaux dans les airs alors qu’ils se déversaient à travers les portes, retournant vers les cours de la cité qu’ils connaissaient et chérissaient, la cité qu’ils appelaient chez eux. Tout le monde se précipité pour féliciter la Légion, Kendrick, et l’Argent victorieuse.

      Mais Gwendolyn procéda avec une boule au ventre, déchirée par des sentiments partagés. D’un côté, elle était évidemment heureuse d’être de retour, elle aussi, heureuse qu’ils aient défait les McClouds, heureuse de voir que Kendrick et les autres étaient saufs. Elle était fière de voir les corps des McClouds éparpillés partout, et elle était ravie de voir que son frère Godfrey avait réussi à survivre, assis à l’écart et pansant une plaie, la tête dans ses mains.

      Toutefois en même temps, Gwendolyn ne pouvait dissiper ce profond sentiment de mauvais augure, sa certitude qu’un autre cataclysme allait s’abattre sur eux tous, et que la meilleure chose à faire pour son peuple était d’évacuer avant qu’il ne soit trop tard.

      Mais son peuple était emporté par la victoire. Il n’écouterait pas la raison tandis qu’elle était menée, avec des milliers d’autres, dans la cité tentaculaire qu’elle connaissait si bien. Comme ils entraient, Gwen fut soulagée de voir que, au moins, les McClouds avaient été tués rapidement, avant d’avoir eu une chance de causer de réels dégâts à sa reconstruction soigneuse.

      « Gwendolyn ! »

      Gwendolyn se tourna et vit Kendrick mettre pied à terre, se précipiter en avant, et l’enlacer. Elle lui rendit son étreinte, son armure dure et froide, après avoir confié Guwayne à Illepra à côté d’elle.

      « Mon frère », dit-elle, levant le regard sur lui, ses yeux étincelants de triomphe. « Je suis fière de toi. Tu as fait plus que tenir notre cité – tu as vaincu nos assaillants. Toi et l’Argent. Tu personnifies notre code d’honneur. Père serait fier. »

      Kendrick esquissa un grand sourire cependant qu’il inclinait la tête.

      « Je te suis reconnaissant pour ces mots, sœur. Je n’allais pas laisser ta cité, notre cité, la cité de notre père, être détruite par ces barbares. Je n’étais pas seul ; tu dois savoir que notre frère Godfrey a opposé la première résistance. Lui et une petite poignée d’autres, et même la Légion – ils ont tous aidé à repousser les assaillants. »

      Gwen se tourna pour voir Godfrey marcher vers eux, un sourire troublé sur son visage, une main sur le côté de sa tête, couverte de sang séché.

      « Tu es devenu un homme aujourd’hui, mon frère », lui dit-elle avec sincérité, posant une main sur son épaule. « Père serait fier. »

      Godfrey sourit en retour d’un air penaud.

      « Je voulais juste te prévenir », dit-il.

      Elle sourit.

      « Tu as fait bien plus que ça. »

      À côté de lui arrivèrent Elden, O’Connor, Conven, et des douzaines de membres de la Légion.

      « Ma dame », dit Elden. « Nos hommes ont vaillamment combattu ici aujourd’hui. Mais, je suis triste de l’annoncer, nous en avons perdu beaucoup. »

      Gwen regarda derrière lui et vit tous les corps de toutes parts dans la Cour du Roi. Des milliers de McClouds – mais aussi des douzaines de recrues de la Légion. Même une poignée de chevaliers de l’Argent étaient morts. Cela ramena des souvenirs douloureux de la dernière fois que sa cité avait été envahie. Il était dur pour Gwen de regarder.

      Elle pivota et vit une douzaine de McClouds, captifs, toujours en vie, tête baissée, mains derrière le dos.

      « Et qui sont ceux-là ? » demanda-t-elle.

      « Les généraux des McClouds », répondit Kendrick. « Nous les avons gardés en vie. Ils sont tout ce qui reste de leur armée. Qu’ordonnes-tu que l’on fasse d’eux ? »

      Gwendolyn les examina lentement, les fixant droit dans les yeux. Chacun d’entre eux la fixa du regard en retour, fier, provocant. Leurs visages étaient bourrus, typiques des McClouds, ne montrant aucun remords.

      Gwen soupira. Il y avait eu un temps où elle avait pensé que la paix était la réponse à tout, que si seulement elle était assez douce et bienveillante envers ses voisins, pouvait faire montre d’assez de bonne volonté, alors ils seraient plus amène envers elle et son peuple.

      Mais plus elle régnait, plus elle voyait que les autres interprétaient ses offres de paix comme un signe de faiblesse, comme une chose de laquelle tirer parti. Elle n’avait plus la même naïveté, la même foi en l’humanité, qu’elle avait auparavant. De plus en plus, elle n’avait foi qu’en une chose : un règne de fer.

      Alors que Kendrick et les autres la regardaient tous, Gwendolyn éleva la voix :

      « Tuez-les tous. »

      Leurs yeux s’écarquillèrent sous l’effet de la surprise, et du respect. De toute évidence, ils ne s’étaient pas attendus à cela de la part de leur reine, qui avait toujours lutté pour la paix.

      « Ais-je entendu correctement, ma dame », demandé Kendrick, de la stupéfaction dans la voix.

      Gwendolyn acquiesça.

      « Tu as bien entendu », répondit-elle. « Quand tu auras terminé, rassemble leurs corps, et expulse-les de nos portes.

      Gwendolyn se tourna et s’éloigna, à travers les cours de la Cour du Roi, et ce faisant, elle entendit derrière elle les cris des McClouds. Malgré elle, elle tressaillit.

      Gwen marcha à travers une cité envahie de corps et pourtant emplie d’acclamations et de musique et de danse, des milliers de personnes grouillant à nouveau vers leurs maisons, remplissant la cité comme si rien de mauvais ne s’était produit. Alors qu’elle les observait, son cœur s’emplit d’effroi.

      « La cité est de nouveau notre », dit Kendrick, venant à côté d’elle.

      Gwendolyn secoua la tête.

      « Seulement