Une Promesse De Gloire . Морган Райс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия: L'anneau Du Sorcier
Жанр произведения: Героическая фантастика
Год издания: 0
isbn: 9781632913500
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savait qu'ils avaient raison et c'était un risque qu'il ne souhaitait pas prendre.

      – O'Connor, dit Thor, tu es le meilleur tireur d'entre nous. Je t'ai vu mettre dans le mille à cinquante mètres de ta cible. Tu le vois, celui-là, sur le bateau ? Nous n'avons droit qu'à un seul essai. Tu peux le faire ?

      O'Connor hocha gravement la tête, son regard fixé sur les soldats impériaux. Il tendit la main derrière son épaule pour saisir une flèche, puis il leva son arc et ramena la corde contre sa joue, prêt à tirer.

      Tous regardaient Thor, qui se sentit prêt à guider ses compagnons.

      – O'Connor, à mon signal, tire, puis nous chargerons ceux qui restent. Les autres, utilisez vos armes de jet. Tâchez de vous rapprocher le plus possible.

      Thor fit un signe de la main. Soudain, O'Connor lâcha la corde de son arc.

      La flèche siffla dans les airs et c'était un tir parfait. La pointe de métal perça le cœur du soldat impérial qui se trouvait à bord. Celui-ci resta debout un instant, ses yeux grands ouverts, comme s'il essayait de comprendre ce qui venait de lui arriver, puis il leva les bras en croix et bascula tête la première, atterrissant avec un bruit mat sur la plage, aux pieds de ses compagnons. Le sable se teinta de rouge.

      Thor et les autres chargèrent, tous coordonnés comme une machine de guerre bien huilée. Le vacarme de leur cavalcade donna l'alerte et les six autres soldats se retournèrent pour les affronter. Ils sautèrent sur leurs chevaux et chargèrent à leur tour, prêts à les rencontrer à mi-chemin.

      Thor et ses compagnons bénéficiaient encore de l'effet de surprise. Thor prit son élan et jeta une pierre avec sa fronde. Il toucha l'un d'eux à la tempe à une distance de vingt mètres, alors que celui-ci mettait le pied à l’étrier. L'homme tomba à terre, mort, les rênes toujours dans les mains.

      Comme ils s’approchaient de leurs assaillants, Reece jeta sa hache, Elden sa lance et les jumeaux leurs dagues. Les dunes de sable étaient inégales et leurs chevaux ne cessaient de glisser. Il était donc plus difficile de viser. La hache de Reece trouva sa cible et faucha l'un d'eux, mais les autres n'eurent pas cette chance.

      Plus que quatre. Le chef se détacha du groupe et se jeta sur Reece, qui était désarmé : il avait jeté sa hache et n'avait pas eu le temps de tirer son épée. Il se prépara au choc mais, à la dernière seconde, Krohn bondit et mordit la monture du soldat à la jambe. Le cheval chavira, désarçonnant son cavalier et sauvant Reece in extremis. Ce dernier tira son épée et transperça son assaillant qui mourut avant même de toucher terre.

      Plus que trois. L'un se précipita sur Elden avec une hache, prêt à le décapiter. Elden bloqua le coup avec son bouclier. D'un même mouvement, il leva son épée et coupa en deux l’arme de son assaillant. D’un grand geste du bouclier, il heurta de plein fouet l’homme à la tête et le jeta à bas de son cheval.

      Un autre soldat tira un fléau de sa ceinture et fit tournoyer la longue chaîne. La masse hérissée de pointes se rapprocha dangereusement de O'Connor. Tout se passa trop vite et O'Connor n'eut pas le temps de réagir.

      Voyant cela, Thor chargea pour se porter aux côtés de son ami. Il leva son épée et frappa le fléau avant que la masse ne touche son compagnon. Avec un grand fracas, sa lame coupa la chaîne en deux – Thor s'émerveilla de la puissance de sa nouvelle épée. La masse hérissée de pointes s'écrasa dans le sable sans causer de dommages, épargnant la vie de O'Connor. Conval chevaucha alors à leur rencontre et transperça le soldat d'un coup de lance.

      Le dernier soldat comprit qu'il se trouvait en fâcheuse posture. Les yeux écarquillés par la terreur, il fit brusquement volter sa monture et prit la fuite le long du rivage. La cavalcade de son cheval laissa de profondes empreintes dans le sable.

      Tous tournèrent leur attention vers le soldat en fuite : Thor lui jeta une pierre avec sa fronde, O'Connor leva son arc et décocha une flèche, Reece lança son javelot… Mais le cheval filait d'une façon trop erratique et s'enfonçait entre les dunes de sable. Tous ratèrent leur coup.

      Elden tira son épée et Thor comprit qu'il allait se lancer à sa poursuite. Il leva la main et lui fit signe de rester :

      – Non ! cria-t-il.

      Elden fit volte-face et le dévisagea.

      – S'il reste en vie, il appellera du renfort ! protesta Elden.

      Thor se retourna vers le bateau. Il savait que partir à la poursuite du fuyard leur prendrait un temps précieux. Ils ne pouvaient pas se le permettre.

      – L'Empire nous pourchassera quoi qu'il arrive, dit Thor. Il n'y a pas un instant à perdre. Ce qui compte, c'est de partir le plus loin possible d'ici. Tous au bateau !

      Ils mirent pied à terre. Thor plongea la main dans les sacoches de sa selle pour les vider. Les autres l’imitèrent. Tous se chargèrent d’armes, d’eau et de sacs de provisions. Difficile de savoir combien de temps le voyage prendrait et dans combien de temps ils verraient à nouveau la terre ferme – si ils la voyaient à nouveau. Thor prit également de la nourriture pour Krohn.

      Ils jetèrent par-dessus la rambarde du bateau les sacs, qui atterrirent sur le pont avec un bruit mat.

      Thor saisit l'épaisse corde à nœuds qui pendait sur le côté. La texture grossière du chanvre abîma ses mains. Il tira dessus pour tester sa résistance et prit Krohn sur ses épaules – le poids de leurs deux corps éprouva la puissance de ses muscles. Il se hissa à bord à la force des bras, comme le léopard gémissait contre son oreille et serrait ses pattes aux griffes acérées autour sa poitrine.

      Bientôt, Thor se retrouva à bord et Krohn sauta sur le pont. Les autres suivirent. Thor se pencha par-dessus le bastingage pour regarder les chevaux restés sur la plage. Les animaux levaient les yeux vers leurs cavaliers comme dans l’attente d’un ordre.

      – Qu’est-ce qu’on fait d’eux ? demanda Reece, en se portant à la hauteur de Thor.

      Thor se retourna pour inspecter l’embarcation : elle était longue de six mètres environ et moitié moins large. Elle transporterait facilement un groupe de six hommes mais pas des chevaux. S’ils essayaient de les emporter, les chevaux piétineraient la coque en bois et risqueraient de l’endommager. Il fallait les laisser derrière.

      – Nous n’avons pas le choix, dit Thor en jetant un regard désolé aux montures. Nous allons devoir en trouver d’autres sur place.

      O'Connor se pencha par-dessus la rambarde.

      – Ils sont intelligents, ces chevaux, dit-il. Je les ai bien dressés. Ils retourneront à la maison sur mon ordre.

      Il poussa alors un sifflement bref et vif.

      Les chevaux effectuèrent aussitôt une volte et partirent au galop à travers les dunes, avant de disparaître dans la forêt, en direction de l’Anneau.

      Thor se retourna pour regarder ses frères, le bateau et la mer qui s’étendait devant eux. Un retour en arrière n’était plus envisageable : sans chevaux, le groupe n’avait plus d’autre choix que d’aller de l’avant. Tout devenait bien réel. Ils étaient seuls, complètement seuls, et ne possédaient plus que cette embarcation. Bientôt, ils quitteraient pour de bon les rivages de l’Anneau.

      – Et comment sommes-nous censés mettre ce bateau à flot ? demanda Conval, comme tous baissaient les yeux vers la coque, cinq mètres plus bas.

      L’embarcation était échouée sur la plage : la proue se balançait au rythme du roulis, mais la poupe restait immobile, enfoncée dans le sable.

      – Par ici ! dit Conven, de l'autre côté du pont.

      Ils se précipitèrent pour le rejoindre. Une épaisse chaîne de fer se balançait par-dessus le bastingage. Une ancre immense se trouvait à l’autre bout, posée sur le sable.

      Conven se pencha, saisit la chaîne et tira de toutes ses forces. Il poussa un grognement, lutta, mais l’ancre ne bougea pas d’un centimètre.

      – C’est trop lourd, grommela-t-il.

      Conval