Un Rite D’Epées . Морган Райс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия: L'anneau Du Sorcier
Жанр произведения: Героическая фантастика
Год издания: 0
isbn: 9781632914484
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bien suffisant.

      Ils atteignirent le sommet de la colline et Kendrick balaya du regard le paysage. Lucia, une petite ville MacGil, s’élevait au loin, à l’est de Silesia. Les corps des soldats impériaux pavaient la route. Visiblement, la vague de destruction initiée par Thor s’était arrêtée ici même. À l’horizon, Kendrick aperçut un bataillon ennemi en train de battre en retraite, en direction de l’est. Il se dirigeait certainement vers le camp principal de Andronicus, de l’autre côté de Highlands. Tous les autres régiments faisaient de même, mais ils avaient apparemment laissé une petite division à Lucia. Plusieurs milliers campaient en ville et gardaient l’entrée. Les citoyens avaient apparemment été réduits en esclavage.

      En se rappelant le traitement subi par les Silésiens après la défaite, Kendrick s’empourpra de colère et un désir de vengeance enflamma son cœur :

      – À L’ATTAQUE !

      Il leva son épée. Derrière lui s’éleva la clameur de milliers de soldats.

      Kendrick éperonna sa monture et tous dévalèrent le coteau en direction de Lucia. Les deux armées se préparèrent au combat. Égales par le nombre, elles ne l’étaient pas par le cœur : la petite division impériale n’était que le résidu d’une armée en déroute, tandis que Kendrick et ses hommes étaient prêts à se battre jusqu’à la mort pour protéger leur patrie.

      Son cri de guerre s’éleva jusqu’aux cieux, comme il chargeaient les portes de Lucia. Ils furent si rapides que les quelques douzaines de soldats montant la garde eurent à peine le temps de réagir. Ils ne s’attendaient pas à une attaque. Ils s’empressèrent de se réfugier derrière les murs et d’activer les manivelles pour abattre les herses.

      Ils ne furent pas assez rapides. Les archers de Kendrick décochèrent des volées de flèches qui les transpercèrent en pleine poitrine ou à travers les défauts de leurs armures. Kendrick lui-même lança un javelot, tout comme Reece. Celui de Kendrick trouva sa cible : un guerrier énorme qui s’apprêtait à tirer une flèche. Celui de Reece se planta sans effort dans le cœur d’un soldat. Kendrick et ses hommes n’hésitèrent pas un seul instant avant de s’engouffrer sous les portes laissées béantes. Ils chargèrent au son d’un formidable cri de guerre, en direction du centre-ville, sans reculer devant les ennemis.

      Tous brandirent leurs épées, haches, lances et hallebardes dans un grand fracas de métal pour rencontrer les milliers de soldats impériaux qui chargèrent à dos de cheval. Kendrick, en tête, leva son bouclier pour bloquer une arme, tout en tuant deux hommes d’un coup d’épée. Sans montrer la moindre hésitation, il tournoya sur lui-même avant de planter sa lame dans les entrailles d’un autre soldat. En voyant son assaillant mourir, Kendrick pensa à la vengeance, à Gwendolyn, à son peuple, à tous les gens de l’Anneau qui avaient souffert.

      Reece, à ses côtés, abattit sa masse dans la tête d’un soldat et le fit basculer à terre, puis il leva son bouclier pour parer les coups qui se mirent à pleuvoir. Il brandit à nouveau son arme et tua un autre de ses assaillants. Elden, non loin, se jeta dans la mêlée avec sa grande hache et coupa en deux un homme qui s’apprêtait à attaquer son frère d’armes.

      O’Connor décocha plusieurs flèches avec une précision mortelle, même à une courte distance, tandis que Conven se jetait dans la bataille avec l’énergie du désespoir, sans même s’embarrasser de son bouclier. Une épée dans chaque main, il se fraya un chemin de destruction au cœur de l’armée ennemie, comme cherchant la mort. Étonnamment, il ne la trouva pas mais tua, au contraire, tout homme qui se trouvait sur son passage.

      Indra suivait non loin. Elle était intrépide, peut-être même plus que certains hommes. Elle maniait sa dague avec habileté, entaillant les rangs ennemis et poignardant les soldats à la gorge. Tout en combattant, elle pensait à sa patrie et à tout son peuple asservi par l’Empire.

      Un soldat abattit son arme vers la tête de Kendrick avant qu’il ne puisse l’éviter et il se prépara au choc. Atme s’élança et bloqua le coup de son bouclier, dans un grand fracas métallique. Il transperça alors l’assaillant de sa lance. Encore une fois, il sauvait la vie de Kendrick.

      Comme un archer visait Atme, Kendrick se précipita en avant pour le déséquilibrer d’un coup d’épée et la flèche siffla bien au-dessus de la tête de son ami. Kendrick heurta alors le soldat du pommeau de son arme pour le faire basculer. À terre, l’homme fut immédiatement piétiné par sa propre monture. À présent, Kendrick et Atme étaient à égalité.

      La bataille fit rage, encore et encore, chaque armée rendant coup pour coup. Des hommes tombèrent des deux côtés, mais plus, peut-être, parmi les rangs de l’armée impériale, comme les hommes de Kendrick s’enfonçaient toujours plus loin dans la cité. La situation était assez équilibrée : les soldats impériaux étaient forts et disciplinés mais ils avaient plus l’habitude de lancer l’assaut que de se faire surprendre de la sorte. Bientôt, ils furent incapables d’organiser la riposte et furent repoussés.

      Au bout de presque une heure de combat intense, les pertes décidèrent l’Empire à sonner la retraite. Un clairon retentit et, un par un, les soldats firent volte-face avant de fuir.

      Kendrick et ses hommes se lancèrent à leur poursuite au son d’un féroce cri de guerre et les accompagnèrent jusqu’aux portes de la ville.

      Les survivants du bataillon impérial – peut-être quelque centaines d’hommes –, se dispersèrent en plein chaos en direction de l’horizon. Des acclamations s’élevèrent dans tout Lucia. Les hommes de Kendrick libérèrent au passage tous les esclaves, qui se précipitèrent aussitôt sur les armes des cadavres et montèrent sur des chevaux pour rejoindre l’armée libératrice.

      Leurs rangs avaient doublé de volume quand ils se lancèrent à la poursuite des soldats impériaux entre les collines. O’Connor et quelques archers en tuèrent un certain nombre, dont les corps jonchèrent ça et là la campagne.

      Kendrick se demandait où ils allaient, quand soudain, parvenant au sommet d’une colline, il eut une vue plongeante de Vinesia, une des plus grosses villes MacGil à l’est de Silesia, nichée au creux d’une vallée entre deux montagnes. C’était une ville importante, bien plus que Lucia, protégée par d’épais murs de pierre et des portes cloutées. Kendrick devina que c’était la destination du bataillon en déroute.

      Il s’arrêta un instant pour considérer la situation. Vinesia était une grande ville et ils étaient en sous nombre. Il savait qu’envisager de la prendre d’assaut était risqué. Le plus sûr aurait été de rentrer à Silesia et de se satisfaire de la victoire pour aujourd’hui.

      Cependant, Kendrick n’était pas d’humeur à prendre des décisions raisonnables. Lui et ses hommes avaient soif de sang et de vengeance. Un jour comme celui-ci, les risques n’importaient pas. Il était temps que l’Empire apprenne de quel bois les MacGils se chauffaient.

      – CHARGEZ ! hurla-t-il.

      Un cri s’éleva derrière lui, comme des milliers d’hommes dévalèrent le coteau avec témérité, en direction d’un ennemi plus fort qu’eux, prêts à donner leurs vies pour l’honneur et le courage.

      CHAPITRE QUATRE

      La respiration pénible, Gareth se traînait à travers la campagne désolée, les lèvres desséchées par la déshydratation, les yeux cerclés de cernes noirs. Les derniers jours avaient été éprouvants. Il avait cru mourir plus d’une fois.

      Il avait échappé de peu aux hommes de Andronicus à Silesia, en se faufilant dans un passage secret. Il était resté caché longtemps, comme un rat tapi dans les ténèbres, en l’attente du moment opportun. Il avait eu l’impression d’y rester des jours. Il avait alors tout vu : l’arrivée de Thor sur le dos de ce dragon, puis sa reconquête de la ville. Dans la confusion et le chaos, Gareth en avait profité pour s’enfuir et se glisser hors de la ville, quand tous avaient le dos tourné.

      Depuis ce jour, il suivait la route menant vers le sud, le long de l’arête