Le récit historique remonte à la période de la puissance de l’islam au Moyen-Âge (5ème – 15ème siècles) plus avancé sur le plan militaire, philosophique et scientifique que celle du christianisme et des autres grandes civilisations. Par conséquent, la montée du christianisme occidental en tant que civilisation impérialiste élargie et très puissante a prouvé être le facteur principal contribuant au déclin du monde islamique autrefois admirable. Pour les djihadistes, donc, l’utilisation de la violence pour défendre l’islam était un moyen justifié pour s’opposer à la mondialisation occidentale.
Idéologiquement, en s’efforçant de motiver et d’unifier collectivement plusieurs personnes autour du même objectif de protéger l’islam, le terrorisme djihadiste a légitimé la poursuite de ses objectifs et ouvert la voie aux djihadistes à employer la violence pour réussir. Cependant, une telle interprétation extrémiste des textes islamiques a eu un effet négatif, elle a offert aux détracteurs de l’islam l’occasion de clamer le djihadisme comme étant une religion d’intolérance et de violence.
La défense des valeurs socioculturelles islamiques a également servi de facteur de motivation pour l’émergence du djihadisme, dont les adhérents ont agi dans le monde selon un ensemble d’idées, d’institutions, de valeurs, de règles et de symboles perçus. Parce que le concept de ‘communauté’ était très dominant chez les musulmans, ils ne se considéraient pas comme des individus mais comme faisant partie d’une communauté autorisée à utiliser légitimement la violence pour s’opposer à l’influence et au pouvoir des occidentaux.
Le récit politique qui racontait l’injustice et la souffrance subies par les musulmans était un autre facteur important contribuant à la montée du terrorisme djihadiste, qui considérait le colonialisme occidental comme étant responsable de la démolition du concept et de la possibilité d’une réunification politique du monde musulman sous le régime d’un califat mondial. L’occident, dirigé par les États-Unis, est également à blâmer pour la division délibérée du monde arabe par Israël avec des « changements de régime » qui favorisaient les intérêts géopolitiques et économiques occidentaux, dans le but d’humilier et de persécuter continuellement du peuple palestinien, pour que l’impérialisme occidental dirigé par les États-Unis inflige des épreuves injustes et sévères aux musulmans dans le monde avec la présence de soldats occidentaux dans certains pays comme l’Afghanistan, l’Irak et ailleurs et dans le but de pouvoir soutenir des régimes répressifs et répréhensibles au Moyen-Orient comme celui de l’Arabie saoudite.
D’un autre côté, le méfait régional de l’Arabie saoudite visait à ce que la famille royal de la Maison des Saoud maintienne le contrôle total de la richesse pétrolière et le peuple du pays. Cette dynastie mystérieuse, composée de milliers de descendants de Mohamed bin Saoud, ses frères et l’actuelle faction dirigeante des descendants d’Abdulaziz bin Abdul Rahman Al Saoud, a joui du pouvoir d’une monarchie absolue sans partis politiques, ni élections nationales. Toute activité politique et divergence étaient sévèrement punies par un système judiciaire sans jury et respectant peu les formalités des droits de l’homme. Ces personnes arrêtées – généralement sans motif d’arrestation, ni accès à un avocat – étaient victimes d’abus et de tortures qui duraient jusqu’à une confession extorquée. La liberté de pensée et d’agir pour les saoudiens étaient également restreintes par les moutaween – la police religieuse reconnue par le gouvernement – qui déformaient le sens de la moralité, s’introduisaient fréquemment dans la vie privée des citoyens et franchissaient les limites de la raison. L’idée d’un « Printemps arabe » dans les pays voisins fut alors considérée comme un concept odieux par les dirigeants saoudiens, qui ont pris des mesures pour s’assurer que la contagion de la liberté ne traverse pas les frontières du territoire saoudien.
Par conséquent, l’Arabie Saoudite, avec l’aide secrète israélienne, provoquait le chaos et l’effusion de sang dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord en fournissant des millions de dollars d’armements à Al-Qaïda et à d’autres réseaux Takfiri – musulmans accusant d’autres musulmans d’apostasie – qui ont déstabilisés et détruits des civilisations autrefois majestueuses en Irak, au Liban, en Libye et en Syrie en attisant des troubles sectaires. En servant ses propres intérêts, l’Arabie Saoudite aidait involontairement à satisfaire le rêve d’Israël d’instabilité politique et de chaos (diviser pour mieux régner) dans les pays à prédominance musulmane qui l’entourent. Du point de vue saoudien, l’existence d’Israël en tant qu’Etat servait à faire en sorte que les populations arabes de l’Etat du Golfe se concentrent sur Israël en tant qu’ennemi plutôt que sur leurs monarchies autocratiques, qui n’étaient juridiquement ni liées ni restreintes par les constitutions.
Le motif de l’interférence de l’Arabie Saoudite en Syrie, par exemple, était son désir de neutraliser l’influence régionale de l’Iran. Tous ces discours de soutien à la démocratie en Syrie n’était qu’un pantomime politique avec pour objectif réel l’installation à Damas d’un régime soumis à l’Arabie Saoudite – qui signifiait être inféodé et soumis au contrôle géopolitique des États-Unis, d’Israël et des alliés de longue date qui constituaient la poussée impérialiste hostile contre l’Iran. Entre-temps, la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis continuaient à affirmer avec insistance qu’ils soutenaient « un soulèvement pro-démocratique » – un euphémisme pour changer le régime – en Syrie, qui bien sûr était attendu par ceux qui affirmaient hypocritement qu’ils « défendaient » la liberté et les droits de l’homme. Ces revendications, cependant, n’étaient rien d’autre qu’une conspiration criminelle occidentale qui coïncidait avec les plans d’Israël et qui servaient les intérêts des dictateurs brutaux de l’Etat du Golfe féodal chéris pour leur pétrole brut. La cause djihadiste était par conséquent celle pour laquelle Malek Bennabi s’était impliquée sans réserve et en particulier pour aboutir aux plans de donner à l’Occident une leçon en leur faisant subir une autre attaque terroriste.
8ème arrondissement, Paris, France
Après avoir échangé les sacs avec Malek et quitté le café, Pierre – un homme dont les traits et les manières banales assuraient qu’il passerait inaperçu – se dirigea vers le parking voisin de la rue du Faubourg-Poissonnière, où il récupéra sa Renault Clio ordinaire et se rendit à son appartement dans le quartier de l’Europe dans le 8ème arrondissement. Malgré son attitude déférente, Pierre décourageait toute socialisation avec ses voisins dans l’immeuble. L’appartement ne lui appartenait pas. En effet, de nombreux logements dans les villes du monde étaient loués à long-terme ou achetés pour l’usage du Mossad. La porte de l’appartement avait été protégée contre les explosifs, les fenêtres résistantes aux balles et le verre pouvait dévier les scanners. Pierre était un katsa du Mossad.
Le Mossad était le service de renseignement israélien responsable de planifier et de mener des opérations spéciales au-delà des frontières israéliennes ; de réaliser des activités secrètes à l’étranger, y compris la collecte de renseignements, le développement et le maintien de relations diplomatiques et d’autres relations avantageuses ; d’empêcher l’extension et l’achat d’armes non-conventionnelles par les pays réputés hostiles à Israël comme l’Irak et l’Iran ; de prévenir les actes terroristes contre des cibles israéliennes à l’étranger ; d’amener les juifs ‘chez eux’ des pays où il n’y avait pas d’agence juive Aliya pour Israël ; et de rapporter des renseignements stratégiques, politiques et opérationnels.
Pierre avait reçu sa dernière mission à Paris six mois plus tôt, suite au succès de la dernière opération faux-drapeau grâce à sa maîtrise de l’arabe, du français et de l’allemand qui lui furent très utiles pour ses personnages d’homme d’affaires, représentant des ventes de logiciels, photographe indépendant et même auteur de guide de voyage en utilisant différents alias, des passeports ‘lavés’