littérateur français. Ces messieurs attaquent les
paroles d'un libretto; voyez la grande colère du
Miroir contre le cra, cra du Taddeo de l'
Italiana in Algeri. Pour moi, je m'attaque aux
situations fausses; les paroles d'un libretto sont toujours fort bien à mes yeux, je ne les écoute pas. J'ai lu celles de la
Gazza pour la première fois, en écrivant la présente notice, dans laquelle j'ai le malheur de ne pouvoir rappeler les chants de Rossini qu'à l'aide des paroles qui les accompagnent. On eût trouvé ridicule de mettre, au lieu des paroles, une ligne de musique en note au bas de la page, pour nommer un air.
Depuis le milieu du premier acte de la Gazza, tout est tristesse et désespoir; et, pour faire variété, nous avons de l'horreur; le podestat dans la prison faisant des propositions à Ninette. Dans un sujet à peu près semblable (le Déserteur), Sedaine évita toutes ces sensations noires par la jolie création du caractère de Montauciel, l'une des choses les plus difficiles que l'art dramatique ait osé exécuter en France. Rossini était digne de trouver un Sedaine. Si ce maçon fût né avec deux cents louis de rente, la littérature française compterait un homme de génie de plus.
La protection d'un ministre pouvait réparer les torts du hasard; il fallait payer à Sedaine chacun de ses opéras six mille francs. Il eut, au contraire, grand'peine à être de l'Académie Française. Rien de plus inutile pour les arts que la protection des sots riches et l'établissement des académies; Marmontel et La Harpe étaient les personnages les plus marquants de cette Académie qui eut de la peine à admettre Sedaine; jugez des autres.
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Voilà le secret de la répugnance des romantiques pour les vers alexandrins dans la tragédie; à chaque instant le vers de Racine altère un peu la vérité simple et une de la parole de l'homme passionné. Cent cinquante années d'études philosophiques nous ont appris quelle est cette parole. Racine altère pour orner; les mœurs de 1670 lui demandaient cette preuve de talent que repoussent celles de 1823. Nous voulons des tableaux beaucoup plus près de la nature. Guillaume Tell de Schiller, traduit en prose, nous fait plus de plaisir qu'Iphigénie en Aulide.
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«Conduisez l'un en prison, et l'autre au supplice.»
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Prison de l'historien Giannone.
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Dans trente ans, l'on demandera aux peintres de décorations de vouloir bien supprimer la quantité de petits détails spirituels dont ils se croient obligés de charger leurs toiles. Peut-être alors aurons-nous échangé beaucoup de vanité contre un peu d'orgueil. Nous prenons, sans honte, du café, quoiqu'il ne vienne pas en France; pourquoi n'appellerions-nous pas de Milan MM. Sanquirico, Tranquillo ou leurs successeurs?
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On dit que le motif de l'air de la cloche est pris dans Otello.
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L'honneur national! grand argument musical du Miroir d'aujourd'hui, comme des ennemis de Rousseau en 1765; c'est tout bonnement l'art d'en appeler aux passions des gens trop occupés pour avoir une opinion.
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Il y a quelque temps que, dans Tancrède, l'orchestre de Louvois exécuta sans difficulté, et sur le simple avertissement de son chef, le duetto Ah! se de'mali miei, un demi-ton plus haut que la note écrite; il est on ut, on le chante en re. En 1765, le bâtonnier de l'Opéra criait: Messieurs, attention au démanché!
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Le lendemain du 18 brumaire, deux mille gens riches avaient intérêt à le louer.
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Ce sont les classes inférieures de la société et les provinciaux nouvellement débarqués, admirateurs nés de tout ce qui coûte bien cher, qui garnissent les banquettes du grand Opéra. Ajoutez-y dans les loges quelques Anglais arrivant de leurs terres, et au balcon quelques gens de plaisir qui viennent admirer les danseuses; voilà, avec les six cent mille francs du gouvernement, ce qui soutient l'Opéra. Le premier ministère de bon sens mettra les Italiens rue Le Peletier, vers l'an 1830.
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Nous n'aurions personne si nous agrandissions notre théâtre; voilà ce que tout le monde répète quand on représente qu'on est au supplice dans les loges, et que les deux maisons voisines appartenant à l'administration, l'on pourrait changer les corridors actuels en loges à l'italienne, et faire d'autres corridors latéraux.
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Voir la Renommée des premiers jours de septembre 1819, autant que je puis m'en souvenir, et les autres journaux.