ligne, deux à droite, quatre à gauche ; de plus, elles sont surmontées de voûtes en encorbellement et ne reçoivent de jour que par la porte. Derrière le sanctuaire, même changement ; la salle hypostyle s’appuie au mur du fond, et ses dépendances sont distribuées inégalement à droite et à gauche. Et, comme si ce n’était pas assez, on a construit, sur le flanc gauche, une cour, des chambres à colonnes, des couloirs, des réduits obscurs, une aile entière, qui se détache en équerre du bâtiment principal et n’a pas de contrepoids sur la droite. L’examen des lieux explique ces irrégularités. La colline n’est pas large en cet endroit, et le petit hypostyle en touche presque le revers. Si on avait suivi le plan normal sans rien y changer, on l’aurait percée de part en part, et le temple n’aurait plus eu ce caractère de temple adossé, que le fondateur avait voulu lui donner. L’architecte répartit donc en largeur les membres qu’on disposait d’ordinaire en longueur, et même en rejeta une partie sur le côté. Quelques années plus tard, quand Ramsès II éleva, à une centaine de mètres vers le nord-ouest, un monument consacré à sa propre mémoire, il se garda bien d’agir comme son père. Son temple, assis au sommet de la colline, eut l’espace nécessaire à s’étendre librement, et le plan ordinaire s’y déploie dans toute sa rigueur.