Основы теории первого иностранного языка. Теоретическая грамматика. И. Ю. Моисеева. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: И. Ю. Моисеева
Издательство: "Центральный коллектор библиотек "БИБКОМ"
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Жанр произведения: Учебная литература
Год издания: 2012
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de sens ( des gloires=des hommes de gloire ). La forme peut donc se réaliser, à condition que le sens du mot change.

      Cette modification sémantique du mot peut avoir des dégrés différents. Entre le sens propre et un sens nouveau il y a une zone assez large où on peut rencontrer toutes sortes de nuances stylistiques.

      Par exemple: « l’eau − des eaux minérales » ( changement de sens ), « l’eau − les eaux de l’océan » ( nuance stylistique ).

      2.4 La grammaticalisation des éléments lexicaux

      Les même significations peuvent souvent être exprimées avec des moyens tant lexicaux que grammaticaux. Les éléments lexicaux supplient souvent à l’insuffisance des moyens grammaticaux. Les mots−outils ( articles, prépositions, verbes auxiliaires) ne sont pas seuls à pouvoir remplir un rôle d’organisation dans la phrase. En principe, selon le contexte, tout mot peut remplir une fonction structurale, autrement dit, il peut sibir une grammaticalisation, il peut se déssémentiser. On peut relever les facteurs spécifiques qui permettent au mot d’acquérir une fonction grammaticale:

      a) le sens large ( abstrait) du mot. Ce sont généralement des mots à sens large qui deviennent des outils grammaticaux. Il suffit de rappeler les verbes « être, avoir, faire ». Parmi les substantifs on citera « femme » qui sert à exprimer le genre féminin des substantifs qui ne le forment pas régulièrement (comparez: « poète − poétesse », mais « peintre − femme peintre » ). Les mots « façon », « manière », «air» servent à former les groupes adverbiaux: «d’un air solennel» ( solennelement);

      b) la transitivité du mot. En position transitive, où le mot sert à lier deux autres termes, il est particulièrement apte à perdre partiellement son sens pour acquérir une fonction structurale ( la liaison ). Dans « un seau plein » l’adjectif « plein » garde toute sa valeur sémantique. En position transitive, suivi de la préposition de il sert à signifier « beaucoup de » ou bien des relations encore plus abstraites pareilles à celles qui sont exprimées par les prépositions avec, de, à ou par une forme adjectivale: « un panier plein de fruits » (= avec des fruits ).

      D’autres adjectifs en position de transitivité se désémantisent également « un pays riche » et « un pays riche en blé », « un homme libre » et « un homme libre de soucis »;

      c) la position de redondance. Tout élément sémantique dans la phrase sert à désigner un élément de la réalité. Si celui−ci est nommé, l’élément qui le nomme à nouveau devient superflus et se trouve investi d’une autre fonction, structurale et non sémantique. Prenons la phrase « Il marchait à pas lents ». Le mot « pas » qui désigne l’action que l’on fait en marchant paraît inutile après le verbe « marcher » qui exprime la même idée. Il ne joue donc pas ici ni rôle sémantique ( car il n’apporte rien à l’information de la phrase ), mais un rôle de structure: ce mot permet d’employer l’adjectif « lent » pour caractériser l’action ( au lieu d’un adverbe ). Comparez: Il marchait à pas lents. − Il marchait lentement. Parlez d’une voix calme ( l’idée d’émettre des sons est exprimée deux fois: par le verbe « parler» et par « voix »);

      d) la supplétion lexicale et les mots vectoriels. Parfois le sens grammatical est exprimé à l’aide des mots ayant des racines différentes. Ce phénomène s’appelle la suppletion: je vais − nous allons; j’irai − c’est la supplétion morphologique. Mais ce phénomène connaît une plus large extension:

      Le passage d’une partie du dix à une autre est exprimé par le suffixe, ou bien par deux racines qui se juxtaposent.

      La supplétion lexicale met en évidence la différence entre un lexème (élément du plan de l’expression, forme phonique du mot) et un sémantème (élément du plan du contenu, ensemble de sèmes ou significations du mot ). Les mots « tomber » et « chute » ont un sens général identique, mais ils l’expriment à l’aide de radicaux différents. Ils ont donc les mêmes sémantèmes, mais les lexèmes différents.

      Les mots ( surtout les verbes) vectoriels constituent un cas spécifique de supplétion lexico−grammaticale. Ce sont des mots qui désignent la même action (ou le même objet ), mais de points de vue opposés, comme le font l’actif et le passif du verbe:

      A précède B et B suit A.

      A a vendu sa maison à B et B a acheté la maison à A.

      Les phrases décrivent le même événement, mais en prenant pour point de départ

      A ou B. De tels verbes servent souvent à exprimer des différences de voix:

      Donner ( voix active)

      Recevoir ( passive)

      Avoir ( état)

      Exemple: Avoir mal à la tête ( état ). Donner mal à la tête ( action ).

      Donner la possibilité ( voix active = permettre ). Avoir la possibilité ( état = pouvoir ). Recevoir la possibilité de faire qch ( voix passive = être autorisé ). Ces séries de verbes appelés également « verbes conversifs » jouent un rôle important dans les transformations syntaxiques de la phrase.

      2.5 La lexicalisation des formes grammaticales

      La lexicalisation a lieu dans les cas où le choix d’une forme ou d’une construction cesse d’être libre, parce que la valeur grammaticale se perd, pour devenir un moyen précisant le sens du mot ( de la combinaison de mots ). On peut signaler comme facteurs de lexicalisation:

      a) la disparition de toute une catégorie gramniaticale ( d’une construction syntaxique ). Les vestiges des formes grammaticales disparues servent à différencier les mots: Sire ( Nom); Seigneur ( Acc);

      b) la différenciation du sens suivant les catégories grammaticales. Lunette; Lunettes;

      c) la transformation d’une combinaison libre de mots en un groupe figé, d’ordre phraséologique: chemin de fer, prendre part.

      3 Conférence 3 L’objet de la morphologie et les notions grammaticales préliminaires

      Plan

      3.1 Les unités de langue et l’objet de la morphologie

      3.2 La paradigmatique et la syntagmatique

      3.1 Les unités de langue et l’objet de la morphologie

      Les éléments qui constituent le système de la langue ne sont pas homogènes. On distingue les éléments de langue suivants: phonème − morphème − mot et groupe de mots −proposition simple − phrase complexe.

      Le phonème est la plus petite unité de langue. Le phonème ne possède pas de singification, mais il sert à distinguer le sens des mots. Par exemple, dans les mots rien [rjê] − bien [bjê], pomme [pom] − paume [pom] les phonèmes [r]−[b], [o]−[o] n’expriment aucune signification, mais ils distinguent les couples de mots. Le phonème est l’objet de l’étude de la phonologie.

      Le morphème est la plus petite unité de langue significative. Il est constitué de phonèmes. D’après le sens on distingue trois espèces de morphèmes:

      1) lexicaux, ou radicaux (march−, pari−, lent−) aptes à exprimer une signification lexicale;

      2) dérivationnels (−ment, −ette, −eur) servant à former des mots nouveaux;

      3) grammaticaux (−ait, −a, −r−ait) qui s’agglutinent aux morphèmes lexicaux et constituent avec ces derniers les formes différentes d’un même mot sans changer son sens lexical (il chanta, il chantait, il chanterait).

      Les morphèmes lexicaux et dérivationnels sont l’objet de l’étude de la lexicologie et servent à la formation des mots. La grammaire (la morphologie) étudie les morphèmes grammaticaux.

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