Les zones critiques d'une anthropologie du contemporain. Группа авторов. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

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Жанр произведения: Биология
Год издания: 0
isbn: 9783838275710
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le reliquat a été réparti entre les institutions membres pour acheter des ouvrages sur l’Afrique australe pour les bibliothèques. Sans budgets CNRS, la partie parisienne de feu GDR n’a plus ce soubassement actif pour ses propres recherches. Elle devra passer par divers laboratoires et centres pour se financer, en évitant le consulting. Et de créer des partenariats inter-universités.

      Le rôle de Paris 8

      La solidarité anticolonialiste dans les années 70s était vive à Vincennes : Sahara occidental, Guinée-Bissau et Cap Vert, c’était proche, il y avait nombre d’étudiant.es qui en provenaient et militaient avec verve et art. Quant à l’Afrique australe, l’Angola est loin, et le Mozambique très loin. Un lien tout de même : nombre de jeunes Portugais, déserteurs de la coloniale, aussi parmi nos étudiants. Depuis la révolution des œillets, des contacts ouverts sont possibles. Mais l’Angola et le Mozambique s’enfoncent durablement dans la guerre civile. Pour l’Afrique du Sud, les comités anti-apartheid sont présents et actifs, l’ANC fait quelquefois des meetings. Pour la Namibie, coin oublié de l’Afrique, il y a deux étudiants qui font aussi tourner le bureau parisien de la Swapo, mouvement de libération majoritaire, et pour la Rhodésie devenue Zimbabwe il n’y a personne. Parmi les enseignant.es s’intéressant à l’Afrique, nombreux dans tous les départements, ce large consensus anticolonialiste prévaut, et parmi les sociologues et anthropologues africanistes, j’ai rencontré des marxistes du séminaire de Balandier : Rey, Terray, Lazarus… Dans cette solidarité routinière intervient un remous venant… du département de russe ! Un afflux d’étudiant.es africain.es venant de l’URSS en décomposition demande inscription ! Les étudiant.es africain.es parti.es se former en URSS/Russie n’y sont, à partir de 1990, plus accueilli.es, puis sont viré.es, souvent même sans avoir pu finir leur diplôme. Leur seul atout, ils ont appris le russe. C’est là qu’Irène Sokologorsky, professeure de russe et présidente de l’université (1991-96), découvre l’Afrique à son université. Et elle agit. Elle a mobilisé large autour d’elle, et les initiatives pour être solidaire avec les Africain.es se dessinent. Un Groupe Afrique se charge de faire un annuaire Les Afriques à Paris 8, édité en juin 1977.

      Édition Numéro 10 – juin 1995 – Passerelles – Paris 8

      N.B. Un compte rendu détaillé des séances en annexe p. 18-19.

      L’Université s’est aussi engagée en éditant les travaux du colloque De la Révolution des œillets au IIIe millénaire, Portugal et Afrique lusophone : 25 ans d’évolution(s), organisé à Paris 8 les 4-5 juin 1999 par elle-même et le Conseil général de la Seine-Saint-Denis. La partie Afrique australe a été assurée par quatre membres de notre GDR, dont deux enseignants de Paris 8, Samuel Michel et moi-même, puis Christine Messiant (Ehess) et Brigitte Lachartre, ancienne étudiante ayant, avec ses ami.es, transformé leur comité de solidarité en une ONG, le CRIAA. L’université a aussi rendu possible une réédition de ma thèse :

      Et en 2005, l’université a décerné à Mandela le titre de docteur honoris causa.

      C’est aussi grâce à ce tandem université/Conseil général de la Seine Saint-Denis que Michel Samuel a pu jusqu’à maintenant continuer des échanges avec l’Université pédagogique du Mozambique. Mais son activité scientifique et pédagogique au Mozambique a connu deux périodes : la première, dans le cadre d’un détachement auprès de l’Orstom, décrite précisément dans les actes du colloque De la Révolution des œillets… (p. 191-194) ; et la seconde toujours en cours depuis 2008 dans le cadre de l’accord interuniversitaire Paris 8 et l’Université pédagogique. Des collègues de Paris 8 de divers départements partent régulièrement en mission au Mozambique, et des collègues mozambicain.es à Paris 8 pour enseigner et/ou soutenir une thèse, ou des étudiant.es avancé.es viennent s’inscrire en master ou thèse. Ces échanges bien rodés avec le Mozambique me rappellent des initiatives en Namibie dans les années 1990. Quelques années après l’ouverture de la nouvelle Université de Namibie (UNAM), avec un département de français, bien dynamique, pour former des enseignant.es de français, des chercheur.es français comme moi, Olivier Graefe, Élisabeth Peyroux, d’autres encore de notre GDR, des littéraires et historiens de Besançon… le contact avec les collègues sur place avait, grâce à Jean-Yves Rigal, bientôt accouché d’une coopération interuniversitaire de type nouveau. L’étudiant.e de l’UNAM qui a obtenu le DALF et le bachelor dans sa matière d’étude avec mention, peut demander une bourse d’une ou deux années pour s’inscrire en maîtrise en France dans l’université partenaire. Maîtrisard.e à son retour, il/elle ressoutient sa maîtrise en anglais dans son département d’origine et aura aussi le master de l’UNAM. À terme se créeront des réseaux d’aide pour la recherche ici et là. Et ces bourses françaises seront dépensées en France. Les géographes de Nanterre en ont pris deux, un historien de Besançon a pris un étudiant, et aussi un collègue littéraire était preneur. J’ai prospecté autour de moi à Paris 8, cela intéressait. Et l’écho chez des professeurs de français de quelques universités sud-africaines était favorable : un bon stimulant pour les étudiant.es, et mine de rien pour la francophonie. Curieusement, la représentation de la France à Windhoek n’a pas bougé, et l’écho d’IFAS était inaudible. Comme si l’expérience faite par Jean Copans au niveau du MEA se répétait quelques étages plus bas : toujours pré carré et francophonie (mal comprise). Les très rares interventions de Jean Copans au séminaire Afrique australe portaient sur des aspects épistémologiques dans l’anthropologie sud-africaine, comme le 12 mai 2010 sur Max Gluckman et l’analyse d’une situation sociale : révolution scientifique et