Le cant et le bashfulness, deux jolis vices!
CANTALOUP, s. m. Imbécile, melon,—dans l'argot des faubouriens.
CANTIQUE, s. m. Chanson à boire,—dans l'argot des francs-maçons, qui savent que chanter vient de cantare.
CANTON, s. m. Prison,—dans l'argot des voleurs.
CANTONADE, s. f. Partie du théâtre en dehors du décor,—dans l'argot des coulisses.
Parler à la cantonade. Avoir l'air de parler à quelqu'un qui est censé vous écouter,—au propre et au figuré.
Ecrire à la cantonade. Ecrire pour n'être pas lu,—dans l'argot des gens de lettres.
CANTONNIER, s. m. Prisonnier.
CANULANT, adj. Ennuyeux, importun, insupportable,—dans l'argot du peuple, qui a une sainte horreur des matassins, armés comme l'on sait, qui poursuivent M. de Pourceaugnac.
CANULE, s. f. Homme ennuyeux, obsédant.
CANULER, v. a. Ennuyer, obséder.
CAPAHUTER, v. a. Assassiner un complice pour s'approprier sa part du vol.
CAPE, s. f. Écriture,—dans l'argot des voleurs.
CAPET, s. m. Chapeau,—dans l'argot des ouvriers.
CAPINE, s. f. Écritoire.
CAPIR, v. a. Écrire.
CAPITAINE, s. m. Agioteur, dans l'argot des voleurs.
CAPITAINE, s. m. Capitaliste,—dans le même argot.
CAPITAINE BÉCHEUR, s. m. Capitaine rapporteur,—dans l'argot des soldats.
CAPITAINER, v. a. Agioter.
CAPITONNER (Se), v. réfl. Garnir le corsage de sa robe «d'avantages» en coton,—dans l'argot des petites dames qui, pour séduire les hommes, ont recours à l'Art quand la Nature est insuffisante.
CAPON, s. m. Lâche,—dans l'argot du peuple, trop coq gaulois pour aimer les chapons.
CAPONNER, v. n. Reculer, avoir peur.
CAPORAL, s. m. Tabac de la régie.
CAPOU, s. m. Ecrivain public,—dans l'argot des voleurs.
CAPRICE, s. m. Amant de cœur,—dans l'argot de Breda-Street, où l'on a l'imagination très capricante.
Caprice sérieux. Entreteneur.
CAPSULE, s. f. Chapeau à petits bords, à la mode depuis quelques années. Argot des faubouriens.
CAQUER, v. n. Alvum deponere,—dans l'argot du peuple.
CARABAS, s. m. Vieille berline de comte ou de marquis, carrosse d'un modèle suranné.
CARABAS, s. m. Riche propriétaire de terres ou de maisons.
On dit aussi Marquis de Carabas.
CARABIN, s. m. Etudiant en médecine,—dans l'argot du peuple.
Carabine, s. f. Maîtresse d'étudiant.
CARABINE, s. f. Fouet,—dans l'argot des soldats du train.
CARABINÉ, ÉE, adj. De première force ou de qualité supérieure. Argot du peuple.
Plaisanterie carabinée. Difficile à accepter, parce qu'excessive.
CARABINER, v. n. Jouer timidement, aventurer en hésitant son argent sur quelques cartes. Argot des joueurs de lansquenet.
CARAMBOLAGE, s. m. Lutte générale,—dans l'argot des faubouriens.
CARAMBOLER, v. a. Battre quelqu'un, et surtout plusieurs quelqu'uns à la fois; faire coup double, au propre et au figuré.
CARANT, s. m. Planche, morceau de bois carré,—dans l'argot des voleurs.
CARANTE, s. f. Table.
CARAPATTER (Se). V. réfl. Se sauver, jouer des pattes. Argot des faubouriens.
CARBELUCHE GALICÉ, s. m. Chapeau de soie,—dans l'argot des voleurs.
CARCAGNO, s. m. Usurier,—dans l'argot des faubouriens.
CARCAN, s. m. Vieux cheval bon pour l'équarrisseur. Argot des maquignons.
CARCASSE, s. f. Le corps humain,—dans l'argot du peuple.
Avoir une mauvaise carcasse. Avoir une mauvaise santé.
CARCASSIER, s. m. Habile dramaturge,—dans l'argot des coulisses.
On dit aussi Charpentier.
CARDER, v. a. Egratigner le visage de quelqu'un à coups d'ongles. Argot du peuple.
CARDINAL DE LA MER, s. m. Le homard,—dans l'argot ironique des gens de lettres, par allusion à la bévue de Jules Janin.
CARDINALE, s. f. Lune,—dans l'argot des voleurs.
CARDINALES, s. f. pl. Les menses des femmes,—dans l'argot des bourgeois.
CARDINALISER (Se), v. réfl. Rougir, soit d'émotion, soit en buvant.
L'expression appartient à Balzac. Déjà Rabelais avait parlé des «escrevisses qu'on cardinalise à la cuite».
CARE, s. f. Cachette,—dans l'argot des voleurs et des faubouriens.
On dit aussi Planque.
CARER, v. a. Cacher, se mettre à l'abri.
CAREUR, s. m. Voleur dont la spécialité consiste à s'établir à portée du tiroir de caisse d'un marchand, sous prétexte de pièces anciennes à échanger, et à profiter de la moindre distraction pour s'emparer du plus de pièces possible—anciennes ou nouvelles.
On dit aussi Voleur à la care.
C'est le pincher anglais.
CARGE, s. f. Balle,—dans l'argot des voleurs.
CARGUER SES VOILES, v. a. Agir prudemment, prendre ses invalides,—dans l'argot des marins.
CARIBENER, v. a. Voler à la care.
On dit aussi Carer.
CARLINE, s. f. La Mort,—dans l'argot des bagnes.
La carline (carlina vulgaris) est une plante qui, au dire d'Olivier de Serres, prend son nom du roi Charlemagne, qui en fut guéri de la peste. La vie étant aussi une maladie contagieuse, ne serait-ce pas parce que la mort nous en guérit, grands et petits, rois et manants, qu'on lui a donné ce nom? Ou bien est-ce parce qu'elle nous apparaît hideuse, comme Carlin avec son masque noir?
CARMAGNOLE, s. m. Soldat de la République,—dans l'argot des ci-devant émigrés à Coblentz.
CARME, s. m. Argent,—dans l'argot des voleurs.
Quelques étymologistes veulent qu'on écrive et prononce carle,—probablement par contraction de carolus.
CARME, s. m. Miche de pain,—dans le même argot.
CARMER, v. n. Payer, faire des effets de poche.
CARNAVAL, s. m. Personne vêtue d'une façon extravagante, qui attire les regards et les rires des passants. Argot des bourgeois.
CARNE, s. f. Viande