BRANLER DANS LE MANC, v. n. Se dit d'une chose ou d'une personne qu'on est menacé de perdre.
BRANQUE, s. m. Ane,—dans l'argot des voleurs, dont les ancêtres, les gueux infirmes, étaient portés à l'hospice sur un cacolet, qu'ils appelaient brancard.
BRAQUE, s. m. Original, homme à moitié fou, qui court de-ci, de-là, comme un chien de chasse,—dans l'argot des bourgeois, qui n'aiment pas les excentriques, et veulent qu'à leur exemple on marche à pas comptés et d'un air compassé.
On dit aussi Grand Braque,—même à propos d'un homme de taille moyenne.
BRAS, adj. m. Grand,—dans l'argot des voleurs, qui exagèrent la longueur de la brasse.
BRASSET, adj. m. Gros,—homme difficile à embrasser.
BRAVE, s. m. Vieux soldat,—dans l'argot du peuple.
BRAVE, adj. Beau, bien vêtu,—comme paré pour le combat.
Brave comme un jour de Pâques. Richement habillé.
BREDA-STREET, s. m. Cythère parisienne, qui comprend non seulement la rue Bréda, mais toutes les rues avoisinantes, où s'est agglomérée une population féminine dont les mœurs laissent à désirer,—mais ne laissent pas longtemps désirer. Mœurs à part, langage spécial formé, comme l'airain de Corinthe, de tous les argots parisiens qui sont venus se fondre et se transformer dans cette fournaise amoureuse. Nous en retrouverons çà et là des échantillons intéressants.
BRÉDI-BRÉDA, loc. adv. Précipitamment, avec confusion,—dans l'argot du peuple.
On dit quelquefois Brédi-bréda taribara.
BREDOCHE, s. f. Liard,—dans l'argot des voyous.
Ils disent aussi brobèche et broque.
BRELOQUE, s. f. Pendule,—dans l'argot des faubouriens.
D'où est sans doute venue l'expression: Battre la breloque, pour signifier d'abord chez les soldats: «Annoncer à son de tambour l'heure des repas;» puis au figuré, chez le peuple: «Déraisonner comme une pendule détraquée.»
BRÊMES, s. f. pl. Cartes à jouer, dans l'argot des voleurs et des petites dames.
Brême de paclin. Carte géographique.
Maquiller les brêmes. Se servir, pour jouer, de cartes biseautées.
BRÊMIER, s. m. Fabricant de cartes.
BRIC-A-BRAC, s. m. Choses de peu de valeur,—ou d'une valeur énorme, selon le monde où on emploie ce mot: Vieilles ferrailles ici, vieux Sèvres là.
BRIC-A-BRAC, s. m. Revendeur, petit marchand de débris, de bric-à-brac.
BRICABRACOLOGIE, s. f. Science, métier du bric-à-brac, des bibelots de luxe.
Le mot est de Balzac.
BRICARD, s. m. Escalier,—dans l'argot des voyous.
BRICOLE, s. f. Mauvaise affaire, affaire d'un produit médiocre. Argot du peuple.
BRICOLER, v. a. Faire une chose à la hâte et sans goût.
Signifie aussi faire des choses que pourraient réprouver la conscience et la morale. Dans ce sens, il a pour parrain Saint-Simon.
BRICOLEUR, s. m. Homme bon à tout faire, les bons comme les mauvais métiers,—les mauvais surtout.
On dit aussi Bricolier.
BRICUL, s. m. Officier de paix,—dans l'argot des voleurs.
BRIDE, s. f. Chaîne de montre,—dans le même argot.
BRIDER, v. a. Fermer,—dans le même argot.
Brider la lourde. Fermer la porte.
BRIFFER, v. n. Manger,—dans l'argot du peuple, qui se souvient de la vieille et bonne langue.
«O! le bon appétit, voyez
comme il briffe!» dit Noël Du
Fail en ses Propos rustiques.
BRIFFERRIGANTE, s. f. Perruque,—dans l'argot des voleurs.
BrifferRIGEANTS, s. m. pl. Cheveux, dans le même argot.
On dit aussi Brigands,—à cause de la physionomie rébarbative que vous donnent des cheveux ébouriffés.
BRIGETON, s. m. Pain,—dans l'argot des faubouriens.
BRIMADE, s. f. Mauvaise plaisanterie,—dans l'argot des troupiers qui se plaisent à jouer des tours aux conscrits.
BRIMAR, s. m. Briseur,—dans l'argot des voleurs.
BRIMER, v. a. Faire subir à un conscrit des épreuves désagréables—qu'il peut toujours s'épargner en n'épargnant pas le vin à ses camarades.
BRINDEZINGUE, s. m. Etui en fer-blanc, d'un diamètre peu considérable et de douze à quinze centimètres de longueur, dans lequel les voleurs renferment une lame d'acier purifié, taillée en scie, et à trois compartiments, qui leur sert à couper les plus forts barreaux de prison. Comment arrivent-ils à soustraire cet instrument de délivrance aux investigations les plus minutieuses des geôliers? C'est ce qu'il faut demander à M. le docteur Ambroise Tardieu, qui a fait une étude spéciale des maladies de la gaîne naturelle de cet étui.
BRINDEZINGUES (Être dans les). Être complètement ivre. Argot des faubouriens.
BRINGUE, s. f. Femme maigre, déhanchée,—dans le même argot.
On dit aussi Grande bringue.
BRIOCHE, s. f. Grosse bévue, faute grossière,—dans l'argot des bourgeois.
BRIOLET, s. m. Petit vin suret,—dans l'argot du peuple, que ce vin rend ebriolus tout comme si c'était du bourgogne.
BRIQUEMON, s. m. Briquet,—dans l'argot des voleurs.
Signifie aussi Sabre de cavalerie.
BRISER (Se la). Se retirer d'un lieu quelconque, qu'on s'y trouve mal ou bien. Argot des faubouriens.
BRISEUR, s. m. Variété d'escrocs dont parle Vidocq.
BRISQUE, s. f. Année,—dans l'argot des voleurs.
BROBUANTE, s. f. Bague,—dans le même argot.
BROCANTE, s. f. Chose de peu de valeur,—dans l'argot du peuple.
BROCANTER, v. a. et n. Acheter et vendre toutes sortes de choses, des tableaux et des femmes, son talent et sa conscience. Argot des gens de lettres.
BROCHE, s. f. Billet à ordre d'une petite somme. Argot des commerçants.
BROCHES, s. f. pl. Dents. Argot des voyous.
BRODANCHER, v. a. Écrire,—dans l'argot des voleurs.
On dit aussi Broder.
BRODANCHEUR A LA PLAQUE, s. m. Notaire,—à cause de son écusson.
BRODEUR, s. m. Ecrivain public—ou particulier.
BRODEUSE, s. f. Individu appartenant au troisième sexe. Même argot.
BROQUILLE, s. f. Rien, chose de peu de valeur. Argot des cabotins.
Ne s'emploie ordinairement