Notre Honneur Sacré. Джек Марс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Джек Марс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия: Un Thriller Luke Stone
Жанр произведения: Современные детективы
Год издания: 0
isbn: 9781094342849
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des montagnes, mais pas des coteaux non plus. Elles étaient abruptes, avec des à-pics. La route en faisait le tour par derrière, et pendant un bref instant, les communications radio s’amenuisaient et le convoi devenait vulnérable.

      Le commandement de Tsahal parlait de ces collines depuis plus d’un an. Il fallait que ce soit les collines. Ils ne pouvaient pas déboiser la forêt parce qu’elle était en territoire libanais – cela provoquerait un incident international. Donc pendant un moment, ils avaient projeté de dynamiter les collines. Puis ils allaient bâtir une tour de guet au sommet de l’une d’entre elles. Ces deux plans furent jugés inadaptés. Dynamiter des collines impliquait de détourner provisoirement la route de la frontière. Et une tour de guet serait sous la menace constante d’une attaque.

      Finalement, la meilleure chose à faire était de patrouiller jour et nuit entre les collines et la forêt, en espérant que tout irait bien.

      – Surveille ces bois, ordonna Avraham. Ouvre l’œil.

      Il se rendit compte qu’il avait répété les mêmes mots que le commandant. Quel idiot ! Il regarda de nouveau Daria. Son lourd fusil reposait le long de sa fine silhouette. Elle gloussait en secouant la tête, la figure toute rouge.

      Devant, dans les ténèbres, un flash de lumière jaillit sur la gauche.

      Il frappa la Jeep du milieu, vingt mètres en avant. La voiture explosa, tournoya sur sa gauche et fit des tonneaux. Elle brûlait, ses occupants déjà carbonisés.

      Avraham écrasa le frein – trop tard. Il dérapa et heurta le véhicule en feu.

      Daria hurlait à ses côtés.

      Ils avaient attaqué du mauvais côté – depuis les collines. Il n’y avait aucune couverture par là. C’était Israël.

      Plus le temps de parler, d’ordonner à Daria quoi que ce soit.

      La fusillade éclata des deux côtés. Une rafale de mitraillette arrosa sa portière : RAT-TA-TA-TA-TAT. Sa vitre vola en éclats, qui tombèrent en pluie sur lui. Une balle au moins avait percé son gilet pare-balles – il était touché. Il baissa les yeux sur son flanc, où une tache noire grossissait et s’étendait. Il saignait. Il le sentait à peine, comme une piqûre d’abeille.

      Il grogna. Des hommes couraient dans l’obscurité.

      Aussitôt, avant même qu’il en eût conscience, il empoigna son pistolet. Visa par la vitre brisée.

      BLAM !

      Le bruit fut assourdissant.

      Il en avait eu un. Il en avait eu un. Le type était tombé.

      Il en repéra un autre.

      En position…

      Il se passa quelque chose. Tout son corps tressauta violemment sur son siège. Il lâcha son arme. Un tir – quelque chose de puissant – l’avait atteint de plein fouet. C’était venu de derrière lui, perforant le tableau de bord. Un tir de fusil ou une petite roquette. Avec précaution, paralysé par la terreur, il porta la main à sa poitrine, toucha son sternum.

      Il avait… disparu.

      Il y avait un trou énorme dans sa poitrine. Comment pouvait-il être encore en vie ?

      La réponse lui vint aussitôt : il ne le serait plus très bientôt.

      Il ne le sentait même pas. Une sensation de chaleur se répandit dans son corps. Il regarda Daria une nouvelle fois. Dommage. Il allait la convaincre de… quelque chose. Plus aucune chance à présent.

      Elle le fixait, les yeux ronds comme des soucoupes. Sa bouche formait un grand O d’horreur. Il eut envie de la réconforter, malgré tout.

      « Ça ira, aurait-il voulu lui dire. Ça fait pas mal. »

      Mais il ne pouvait pas parler.

      Des hommes apparurent à la vitre derrière elle, qu’ils éclatèrent avec les crosses de leurs fusils. Des mains se tendirent, tentèrent de la tirer par la fenêtre, mais elle se défendit. Elle les déchira de ses mains nues.

      La portière s’ouvrit. Trois hommes l’empoignèrent, l’arrachèrent de son siège.

      Puis elle disparut, et il resta seul.

      Avraham contempla la Jeep qui brûlait devant lui dans la nuit. Il réalisa qu’il n’avait aucune idée de ce qui était arrivé au véhicule de tête. Ça n’avait plus guère d’importance à présent.

      Il songea brièvement à ses parents, à sa sœur. Il les aimait tous, simplement, sans regret.

      Il pensa à ses grands-parents, qui s’apprêtaient peut-être à le recevoir.

      Il ne distinguait plus la voiture en feu. Ce n’était plus que du rouge, du jaune et de l’orange vifs qui dansaient sur un fond noir. Les couleurs s’amenuisèrent et s’affadirent, tandis que les ténèbres s’étendaient et devenaient encore plus sombres. L’enfer de la voiture explosée paraissait à présent tel le dernier vacillement d’une chandelle morte.

      Il regarda jusqu’à ce que l’ultime couleur s’évanouisse.

      CHAPITRE QUATRE

      16:35, heure normale de l’Est

      Quartier général de la Special Response Team

      McLean, Virginie

      – Eh bien, je pense que l’équipe est officiellement reformée, déclara Susan Hopkins.

      Luke sourit à cette idée.

      C’était le premier jour de la Special Response Team dans ses locaux tout neufs. Le nouveau quartier général était l’ancien siège des années précédentes, mais il venait d’être rénové. Le petit bâtiment de deux étages en verre et béton était situé dans la riche banlieue de McLean, à quelques kilomètres seulement de la CIA. Il disposait d’un héliport avec un Bell 430 noir flambant neuf tapi sur le tarmac comme une libellule, portant le logo blanc brillant de la SRT sur ses flancs.

      L’agence disposait de quatre SUV noirs garés sur le parking. Le bâtiment comprenait des bureaux au rez-de-chaussée et au premier étage, ainsi qu’une salle de conférence dernier cri qui égalait presque la salle de crise de la Maison-Blanche, équipée de tous les gadgets technologiques que l’imagination fiévreuse de Mark Swann pouvait concevoir. Le centre d’entraînement (avec appareils de cardio, de muscu et une salle de lutte très capitonnée) et la cafétéria se trouvaient au deuxième étage. Le stand de tir insonorisé était au sous-sol.

      La nouvelle agence comptait vingt employés, la taille idéale pour répondre au déroulement des événements avec rapidité, légèreté et une flexibilité totale. Elle était désormais séparée du FBI et organisée comme une sous-agence du Secret Service, un arrangement qui limitait les interactions de Luke avec la bureaucratie fédérale. Il n’avait de comptes à rendre qu’à la présidente des États-Unis.

      Le petit campus était entouré d’une clôture de sécurité surmontée de barbelés. Mais en ce moment, les grilles étaient béantes. C’était une journée portes ouvertes aujourd’hui. Et Luke était content d’être là.

      Il arpentait les couloirs en compagnie de Susan, impatient de montrer à la présidente des États-Unis tout ce qu’elle connaissait déjà. Il se sentait comme un enfant de cinq ans. Il lui jetait un coup d’œil de temps en temps, imprégné de sa beauté, mais ne la fixait pas. Il réfrénait l’envie de lui prendre la main, ce qu’elle ressentait aussi apparemment, car sa main effleurait la sienne, son bras, son épaule à tout bout de champ.

      Mais elle devait garder tous ces attouchements pour plus tard.

      Luke reporta son attention au bâtiment. L’endroit avait été assemblé exactement comme il l’avait souhaité, tout comme la SRT. Ses hommes avaient accepté de se joindre à lui. Ce n’était pas une mince affaire – avec tous les conflits qu’ils avaient traversés et l’absence prolongée