Menace Principale. Джек Марс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Джек Марс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия:
Жанр произведения: Триллеры
Год издания: 0
isbn: 9781094304977
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d’un chasseur, comme un lion ou un faucon. Quand il parlait, il affichait une confiance totale en ses opinions, en les informations que ses subalternes lui transmettaient et en la capacité de l’armée des États-Unis à résoudre tous les problèmes avec autorité, aussi épineux ou complexes qu’ils soient. Stark était quasiment une caricature de lui-même. Il semblait ne jamais avoir eu une seule seconde d’incertitude de toute sa vie. Quel était le vieux dicton ?

      Il se trompe souvent mais ne doute jamais.

      — Pouvez-vous réexpliquer ? dit le Président Dixon.

      Il entendit presque les gémissements discrets que poussèrent tous les autres occupants de la salle. Dixon détestait être obligé de réécouter ça. Il détestait ces informations telles qu’il les comprenait et il détestait l’idée de devoir essayer une fois de plus de les comprendre complètement. Il ne voulait pas les comprendre.

      Stark hocha la tête.

      — Oui, monsieur.

      Avec une longue baguette en bois, il montra un endroit sur la carte affichée sur le grand écran. La carte montrait North Slope, en Alaska, un vaste territoire situé dans le nord de cet État, à l’intérieur du Cercle Arctique et au bord de l’Océan Arctique.

      Il y avait un point rouge dans l’océan juste au nord du bout des terres. La terre qui s’y trouvait était marquée RFNA. Dixon savait parfaitement que cela signifiait « Réserve Faunique Nationale de l’Arctique », car il faisait partie des gens qui s’étaient battus pendant des décennies pour que cette région sensible soit protégée contre la prospection de l’industrie pétrolière et contre ses forages.

      Stark parla :

      — La plate-forme de forage Martin Frobisher, que possède Innovate Natural Resources, se situe ici, dans l’océan, à neuf kilomètres au nord de la Réserve Faunique Nationale de l’Arctique. Nous n’avons pas de recensement exact au moment de l’attaque, mais on estime que quatre-vingt-dix hommes habitent et travaillent en permanence sur cette plate-forme et sur la petite île artificielle qui l’entoure. La plate-forme tourne vingt-quatre heures par jour et trois cent soixante-cinq jours par an, par tous les temps sauf le plus mauvais.

      Stark s’arrêta et regarda fixement Dixon.

      Dixon fit tourner une main comme une roue.

      — Je comprends. Veuillez continuer.

      Stark hocha la tête.

      — Il y a guère plus de trente minutes de cela, un groupe d’hommes lourdement armés et non identifiés a attaqué la plate-forme et le campement. Ces hommes sont arrivés par bateau, sur un vaisseau qui avait été déguisé en navette à personnel emmenant les ouvriers sur l’île. Un nombre inconnu d’ouvriers ont été tués ou pris en otage. Selon les rapports préliminaires constitués à partir des flux vidéo et audio, les envahisseurs sont d’origine étrangère mais encore inconnue.

      — Qu’est-ce que cela suggère ? dit Dixon.

      Stark haussa les épaules.

      — Ils ne semblent pas parler anglais. Bien que nous n’ayons encore aucune donnée audio claire, nos experts linguistiques pensent qu’ils parlent une langue d’Europe de l’Est, probablement slave.

      Dixon soupira.

      — Le Russe ?

      Le jour où il avait commencé ce travail ingrat, en fait quelques moments après son assermentation, il avait unilatéralement empêché une confrontation entre les forces américaines et les Russes. Les Russes lui avaient fait la faveur de l’imiter. Depuis, Dixon avait été soumis à des critiques impitoyables et cinglantes de la part des bellicistes de la société américaine. Si les Russes changeaient d’avis et attaquaient maintenant …

      Stark secoua très légèrement la tête.

      — Nous n’en sommes pas encore certains, mais nous pensons que non.

      — Ça réduit l’éventail des possibilités, dit Thomas Hayes.

      — Avons-nous une quelconque idée de ce qu’ils veulent ? dit Dixon.

      Cette fois-ci, Stark secoua complètement la tête.

      — Ils ne nous ont pas contactés et ils refusent de répondre à nos tentatives de contact. Nous avons survolé le complexe avec des hélicoptères de combat mais, mis à part quelques feux, l’endroit paraît actuellement déserté. Les terroristes et les prisonniers sont à l’intérieur de la plate-forme elle-même ou du complexe de bâtiments, loin de nos yeux inquisiteurs.

      Il s’interrompit.

      — J’imagine que vous voulez y aller en force et reprendre la plate-forme, dit Dixon.

      Stark secoua à nouveau la tête.

      — Malheureusement, non. Bien que nous soyons certains de pouvoir reprendre ce complexe par la force brute, cela mettrait en danger la vie des otages. De plus, ce complexe est de nature sensible et, si nous effectuons une grande contre-attaque, nous risquerons d’attirer l’attention sur lui.

      Dans la salle, quelques gens commencèrent à murmurer ensemble.

      — Silence, dit Stark sans élever la voix. Silence, je vous prie.

      — OK, dit Dixon. Ça m’intéresse. Qu’est-ce que cet endroit a de sensible ?

      Stark regarda un homme à lunettes assis à une demi-table du Président. Cet homme était probablement proche de la quarantaine, mais il était en surpoids et cela lui donnait l’air d’un enfant angélique. L’homme avait l’air sérieux. Après tout, il était en réunion avec le Président des États-Unis.

      — M. le Président, je suis le D. Fagen du Département de l’Intérieur.

      — OK, D. Fagen, dit Dixon. Expliquez-moi tout.

      — M. le Président, bien que la plate-forme Frobisher soit la propriété d’Innovate Natural Resources, c’est une entreprise commune à Innovate, ExxonMobil, ConocoPhillips et le Bureau de Gestion du Territoire des États-Unis. Nous lui avons prolongé une licence qui l’autorise à pratiquer ce que l’on appelle le forage horizontal.

      Sur l’écran, l’image changea. Elle montra un dessin animé d’une plate-forme pétrolière. Dixon vit une foreuse descendre de la plate-forme, passer sous la surface de l’océan et pénétrer le fond marin. Une fois sous la terre, la foreuse changea de direction. Elle tourna de quatre-vingt-dix degrés et se retrouva alors en train d’avancer horizontalement sous la roche mère. Un peu plus tard, elle rencontra une mare noire sous le sol et du pétrole prélevé dans cette mare commença à couler de côté de la tête de forage dans le tuyau qui suivait derrière.

      — Au lieu de forer verticalement, comme on le faisait la plupart du temps au vingtième siècle, nous maîtrisons maintenant la science du forage horizontal. Cela signifie qu’une plate-forme pétrolière peut être à de nombreux kilomètres d’un gisement de pétrole, peut-être un gisement situé à un endroit sensible du point de vue environnemental …

      Dixon leva une main pour demander que le D. Fagen s’interrompe.

      Le D. Fagen comprit ce que la main signifiait sans avoir à demander. Il arrêta immédiatement de parler.

      — D. Fagen, me dites-vous que la plate-forme Martin Frobisher, située en mer à neuf kilomètres au nord de la Réserve Faunique Nationale de l’Arctique, fore en fait à l’intérieur de cette réserve ?

      Fagen regardait fixement la table de conférence. Son langage corporel était une réponse suffisante.

      — Monsieur, avec les dernières technologies, les plates-formes pétrolières peuvent exploiter d’importants gisements souterrains sans faire courir de risque à la flore ou à la faune sensible, et je sais que vous avez déjà exprimé votre inquiétude …

      Dixon leva les yeux au ciel et lança