Menace Principale. Джек Марс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Джек Марс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия:
Жанр произведения: Триллеры
Год издания: 0
isbn: 9781094304977
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de dix-sept ans, il avait rejoint le corps des Marines. Ils avaient immédiatement repéré qu’il avait une bonne vue et ils avaient fait de lui un tireur d’élite.

      — Salopards, dit-il.

      Peu lui importait qui ils étaient ou ce qu’ils croyaient faire, il ne le permettrait pas. Il ressortit sur le pont en tenant son fusil dans ses mains épaisses.

      À présent, au-dessous de lui, le groupe d’hommes traversait la plate-forme au pas de course et fonçait vers les huttes Quonset qui servaient d’hébergement, de salle de réunion et de réfectoire. Des alarmes hurlaient et des hommes commençaient à émerger de partout en courant. Il y avait de la confusion et de la peur.

      Big Dog n’avait aucune difficulté à tirer. Il supposait que les hommes avaient chacun leurs compétences personnelles, les choses qu’ils savaient faire facilement. Tirer était une des siennes. Il regarda dans la lunette et positionna un des envahisseurs vêtus de noir au milieu du cercle. L’homme était juste là, si proche que Big Dog avait l’impression qu’il pouvait tendre le bras et le toucher. Big Dog appuya sur la détente. Le fusil rua dans ses mains et poussa contre son épaule.

      BANG !

      Le son retentit loin sur la glace et l’eau.

      Il toucha sa cible en plein milieu, à la hauteur de la poitrine. L’homme leva brusquement les bras en l’air et laissa tomber son arme. Bousculé vers l’arrière par l’impact, il perdit l’équilibre et tomba sur le sol gelé.

      Décevant. Cela indiqua à Big Dog que l’homme portait un gilet pare-balles. La balle ne l’avait pas percé, mais seulement fait tomber en arrière. Il allait se sentir mal un certain temps, il aurait très mal demain, mais il n’allait pas mourir.

      Ou du moins, pas encore.

      Big Dog éjecta la cartouche utilisée et en mit une autre. Il visa à nouveau et trouva son homme, qui rampait par terre.

      Il positionna le cercle autour de la tête de l’homme.

      BANG.

      L’écho dériva sur le vaste désert glacé. Du sang gicla là où la tête de l’homme s’était trouvée juste avant. Machinalement, sans réfléchir, Big Dog éjecta la cartouche et en mit une nouvelle.

      Suivant.

      Un autre salaud vêtu de noir s’agenouilla près du mort. Il semblait vérifier s’il vivait encore. Mais pourquoi ? Une moitié de la tête de l’homme avait disparu.

      Big Dog sourit et positionna la tête du deuxième homme juste au milieu du cercle. Ce gars était un idiot.

      BANG.

      Il n’était plus un idiot.

      La tête du deuxième homme explosa comme celle du premier, en envoyant une giclée rouge en l’air, comme le jet blanc que les baleines à bosse envoyaient par leur évent quand elles étaient juste au-dessous de la surface de l’eau. Maintenant, les deux hommes morts étaient l’un contre l’autre, formant des tas noirs sur un fond blanc.

      Big Dog baissa son arme pour obtenir une vue plus large du champ de bataille. Le chaos y régnait. Des hommes couraient partout. Des hommes tiraient. Des hommes tombaient, morts.

      Trop tard, il vit deux hommes en noir s’agenouiller en même temps. Ils pointèrent des armes vers lui. D’aussi loin, il ne distinguait pas ce que les hommes portaient. C’étaient de petites mitrailleuses compactes, peut-être des Uzi, ou des MP5.

      Moins d’une seconde passa.

      Big Dog s’écarta de la rambarde métallique juste au moment où la première volée de balles la frappa. Elles le traversèrent de part en part et il sentit qu’il tremblait de façon saccadée et fébrile. Alors, la douleur arriva, comme en retard.

      Ses pieds glissèrent vers l’arrière et il tomba en avant sur la rambarde. Il se dit qu’il allait peut-être vomir par-dessus.

      Cependant, sa taille et son élan portèrent tout son corps en avant. Pendant un moment de maladresse, il sembla être perché sur la rambarde en faisant porter tout son poids sur le ventre. Alors, il tomba. Il tendit frénétiquement les mains vers les lamelles en métal qui se trouvaient derrière lui, mais en vain.

      Une seconde ou deux passèrent avant l’impact.

      Le temps s’arrêta. Il perdit conscience. Quand il ouvrit à nouveau les yeux, il eut l’impression d’être en train de contempler un ciel noir. La journée blafarde avait fini par se conclure et les étoiles froides sortaient par millions en jouant à cache-cache derrière des nuages qui fuyaient en silence. Il cligna des yeux et la lumière du jour réapparut.

      Il savait ce qui s’était passé. Il était tombé sur le pont métallique deux étages au-dessous du chenil. Il l’avait heurté violemment. Son corps tout entier devait être brisé. Il avait sûrement le crâne fendu.

      De plus, quand la mémoire lui revint, il eut l’impression que les balles le perçaient à nouveau. Son corps fut secoué de convulsions. Il avait été frappé par des mitrailleuses.

      Il n’aurait pas pu dire combien de temps s’était écoulé. Peut-être des minutes, peut-être des heures. Il essaya de bouger. Le moindre effort le faisait souffrir. C’était un bon signe : il ressentait encore de la douleur. Il y avait une grande quantité de liquide sombre autour de lui, sur le pont ; c’était son sang. En respirant, il sifflait comme un élévateur hydraulique en panne et du liquide s’échappait de sa bouche en formant des bulles.

      Quelque part, pas loin, on entendait encore des coups de feu. Des hommes criaient. Des hommes criaient de douleur ou de terreur.

      Des ombres passèrent dans son champ de vision.

      Deux hommes se tenaient là et ils le regardaient. Ils portaient tous deux de grosses vestes noires avec des écussons blancs. L’image présente sur les écussons semblait représenter un aigle ou un autre oiseau de proie. Ils portaient un pantalon de camouflage vert comme un soldat d’une armée de terre en porterait à un endroit où le monde n’était pas couvert de blanc. Enfin, ils portaient de lourdes bottes noires.

      Les hommes avaient le visage couvert d’une cagoule noire et on ne voyait que leurs yeux. C’étaient des yeux durs, sans compassion.

      Qu’est-ce que ces hommes imaginaient qu’ils faisaient ?

      — Qui … ? dit Big Dog.

      Il avait du mal à parler. Il était en train de mourir. Il le savait. Cependant, il n’était pas du genre à renoncer. Il ne l’avait jamais fait et il n’allait pas commencer maintenant.

      — Qui êtes-vous ? réussit-il à dire.

      Un des hommes dit quelque chose dans une langue que Big Dog ne comprit pas. Il leva un pistolet et le pointa sur Big Dog. Le trou au bout du canon rappelait une grotte et semblait grandir constamment.

      L’autre homme dit quelque chose. C’était une chose sérieuse. Aucun des deux hommes ne rit. Leurs expressions gardèrent leur neutralité. Ils pensaient probablement qu’ils faisaient une faveur à Big Dog en l’arrachant à sa douleur.

      Big Dog n’avait pas peur de souffrir un peu. Il ne croyait ni au paradis ni à l’enfer. Pendant sa jeunesse, il avait adressé des prières à ses ancêtres mais, si ses ancêtres avaient été là, ils n’avaient pas jugé nécessaire de répondre.

      Peut-être y avait-il une vie après la mort ou peut-être pas.

      Big Dog préférait tenter sa chance ici, sur Terre. Le médecin de la plate-forme arriverait peut-être à le soigner. Un hélicoptère d’évacuation médicale allait peut-être arriver et l’emmener au petit centre de traumatologie de Deadhorse. Un hélicoptère Apache allait peut-être arriver et éliminer ces gars.

      Tout pouvait arriver. Tant qu’il respirait, il était encore dans le jeu. Il leva une main ensanglantée. C’était étonnant qu’il