Cible Principale: L’Entraînement de Luke Stone, tome 1. Джек Марс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Джек Марс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия:
Жанр произведения: Триллеры
Год издания: 0
isbn: 9781094311234
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je ne crois pas avoir jamais vu une tempête…

      Heath secoua la tête.

      — Négatif, Stone. Nous continuons avec moins de troupes. Une équipe de six hommes attaque la maison. Une équipe de six hommes surveille les approches par le village.

      — Monsieur, avec tout le respect que je vous dois, comment cet hélicoptère va-t-il faire pour atterrir et pour redécoller ?

      — On n’atterrit pas, dit Heath. On descend en rappel puis l’hélicoptère pourra prendre de l’altitude jusqu’à ce qu’il trouve le sommet de cette tempête, où qu’il soit. L’hélicoptère pourra revenir quand nous aurons capturé la cible.

      — Morgan … commença Luke.

      S’adresser à un officier supérieur en utilisant son prénom était une convention qui n’était acceptée qu’à de rares endroits, dont la Force Delta.

      Heath secoua la tête.

      — Non, Stone. Je veux al-Jihadi et je vais l’avoir. Cette tempête redouble l’effet de surprise, car ils ne s’attendront jamais à ce que nous arrivions du ciel par une nuit comme celle-là. Croyez-moi, nous serons des légendes après ça.

      Il s’interrompit et regarda Stone dans le blanc des yeux.

      — Nous devrions arriver dans les cinq minutes. Assurez-vous que vos hommes soient prêts, Sergent.

      * * *

      — OK, OK, cria Luke par-dessus le rugissement des moteurs, des rotors de l’hélicoptère et du sable qui s’abattait contre les hublots. Écoutez !

      Les deux lignes d’hommes le regardaient fixement, en combinaison de pilote et avec leur casque, armes prêtes. Heath le regardait du fond de l’appareil. C’étaient les hommes de Luke et Heath le savait. Sans le leadership et la coopération de Luke, Heath risquerait de se retrouver rapidement confronté à une mutinerie. Pendant une fraction de seconde, Luke se souvint de ce que Don avait dit :

      Nous l’appelions le capitaine Achab.

      — Le plan de la mission a changé. Pirate 2 est complètement foutu. Nous continuons avec le Plan B. Martinez, Hendricks, Colley, Simmons. Vous êtes avec moi et le Lieutenant-Colonel Heath. Nous sommes l’équipe A. On entre dans la maison, on élimine tous les ennemis, on capture la cible et on termine la mission. Nous allons agir très vite, en mode action. Compris ?

      Martinez ne put s’empêcher de protester, comme toujours :

      — Stone, comment comptes-tu mener cet assaut avec douze hommes ? Il en faut vingt-quatre —

      Luke le regarda fixement.

      — J’ai dit « Compris ? ».

      Divers grognements indiquèrent que les soldats avaient compris.

      — Personne ne doit nous résister, dit Luke. Si quelqu’un tire, si quelqu’un montre qu’il a une arme, il est hors-jeu. Compris ?

      Il jeta un coup d’œil au travers des hublots. L’hélicoptère se battait contre une foutue tempête marron et avançait vite, mais beaucoup moins qu’il ne l’aurait pu. La visibilité extérieure était nulle, sinon pire que nulle. L’hélicoptère trembla et fit une embardée comme pour confirmer que tel était bien le cas.

      — Compris, dirent les hommes qui se tenaient autour de lui. On a compris.

      — Packard, Hastings, Morrison, Dobbs, Murphy, Bailey. Vous êtes l’équipe B. L’équipe B, vous allez nous soutenir et nous couvrir. Quand nous atterrirons, deux d’entre vous défendront le lieu d’atterrissage et deux défendront le périmètre proche des portes du camp. Quand nous entrerons, deux avanceront et défendront l’avant de la maison. Vous serez aussi les derniers hommes à sortir. Ayez l’œil et regardez partout. Personne ne s’attaque à nous. Éliminez toute résistance, réelle comme éventuelle. Cet endroit va forcément être plus chaud que l’enfer. Votre boulot, c’est de le refroidir.

      Il les regarda tous.

      — C’est clair ?

      Un chœur de voix lui répondit, chacun de profondeur et de timbre différent.

      — Clair.

      — Clair.

      — Clair.

      Luke s’accroupit sur un banc bas dans la soute des soldats. Il sentait un mélange familier de peur, d’adrénaline et d’excitation. Il avait avalé une Dexedrine juste après le décollage et elle commençait à faire effet. Soudain, il se sentait plus vif et plus alerte qu’avant.

      Il connaissait les effets de ce médicament. Son rythme cardiaque montait. Ses pupilles se dilataient, laissant entrer plus de lumière, ce qui lui permettait de mieux y voir. Son ouïe était plus fine. Il avait plus d’énergie, plus d’endurance et il pouvait rester éveillé longtemps.

      Assis en avant sur leurs bancs, les hommes de Luke ne le quittaient pas des yeux. Ses pensées allaient trop vite pour qu’il puisse les formuler.

      — Les enfants, dit-il. Surveillez-les. Nous savons qu’il y a des femmes et des enfants dans le camp et que certains d’entre eux appartiennent à la famille de la cible. Nous ne tirerons pas sur les femmes et les enfants cette nuit. Compris ?

      Des voix résignées répondirent.

      — On a compris.

      — Compris.

      C’était inévitable lors de ces missions. La cible vivait toujours entourée de femmes et d’enfants. Les missions avaient toujours lieu la nuit. Il y avait toujours de la confusion. Les enfants avaient tendance à faire des choses imprévisibles. Luke avait vu des hommes hésiter à tuer des enfants puis payer le prix de leur hésitation quand les enfants en question s’avéraient être des soldats qui, eux, n’hésitaient pas à les tuer. Pour rendre les choses encore pires, leurs compagnons tuaient les enfants-soldats juste après, dix secondes trop tard.

      À la guerre, les gens mouraient. Ils mouraient brusquement et souvent pour les raisons les plus absurdes qui soient, comme quand ils refusaient de tuer les enfants, qui mouraient une minute plus tard de toute façon.

      — Cela dit, ne mourez pas là-bas cette nuit et ne laissez pas mourir vos frères.

      L’hélicoptère continuait à avancer comme il le pouvait dans l’obscurité qui crachait et hurlait. Le corps de Luke se balançait et rebondissait avec l’hélicoptère. Dehors, il y avait de la poussière et du sable qui volait tout autour d’eux. Ils n’allaient pas tarder à sortir, maintenant.

      — Si nous surprenons ces gars en plein sommeil, ça nous facilitera peut-être la tâche. Ils ne nous attendent pas cette nuit, c’est certain. Je veux qu’on arrive, qu’on capture la cible en dix minutes et qu’on remonte dans l’hélicoptère dans les quinze minutes.

      L’hélicoptère secoua et rua. Il avait du mal à rester en l’air.

      Luke s’interrompit et inspira.

      — N’hésitez pas ! Prenez l’initiative et gardez-la. Bousculez-les constamment. Faites-leur peur. Faites ce qui vous vient naturellement en tête.

      Il leur disait ça juste après leur avoir dit de se méfier des enfants. Il leur envoyait des messages contradictoires, il le savait. Il aurait fallu qu’il reste logique, mais c’était dur avec une nuit sombre, une tempête de poussière démente, un hélicoptère qui tombait en panne avant même que la mission ait commencé et un commandant qui refusait de faire demi-tour.

      Une pensée lui traversa la tête à la vitesse de l’éclair, si vite qu’il faillit ne pas la reconnaître.

      Annule. Annule cette mission.

      Il regarda les deux lignes d’hommes. Ils le regardèrent. L’enthousiasme