Cible Principale: L’Entraînement de Luke Stone, tome 1. Джек Марс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Джек Марс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия:
Жанр произведения: Триллеры
Год издания: 0
isbn: 9781094311234
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prêt.

      Luke sentit l’hélicoptère décoller. Il jeta un coup d’œil vers le haut. Ils partaient. À leur gauche, il vit le second hélicoptère, qui quittait lui aussi son héliport.

      — Les gars, vous êtes les hommes les plus chanceux qui soient en vie, de mon point de vue, dit-il.

      — Ah bon ? dit Martinez. Pourquoi ?

      Luke haussa les épaules et sourit.

      — Vous voyagez avec moi.

      * * *

      L’hélicoptère volait bas et vite.

      Les collines rocailleuses défilaient sous eux, à peut-être soixante mètres, presque assez près pour qu’on puisse les toucher. Luke regardait le noir d’encre par le hublot. Il supposait qu’ils se déplaçaient à plus de cent-soixante kilomètres à l’heure.

      La nuit était noire et ils volaient sans feux. Dehors, Luke ne voyait même pas le second hélicoptère.

      Il cligna des yeux et vit en fait Rebecca. Elle était belle. Ce n’était pas tant les détails physiques de son visage et de son corps, qui étaient effectivement ravissants, mais son essence. Au cours des années qu’ils avaient passées ensemble, il avait fini par voir au-delà de la dimension physique. Cependant, le temps passait très vite. La dernière fois qu’il l’avait vue (quand était-ce, il y a deux mois ?), sa grossesse avait juste commencé à se faire visible.

      Il faut que je revienne là-bas.

      Luke jeta un coup d’œil vers le bas. Son MP5 était sur ses genoux. Une fraction de seconde, l’arme lui sembla presque vivante, comme si elle pouvait soudain décider de commencer à tirer par elle-même. Que faisait-il avec cette chose ? Il allait avoir un enfant.

      — Messieurs ! cria une voix.

      Luke faillit sursauter. Il leva les yeux et vit que Heath se tenait devant le groupe.

      — Nous approchons de la cible. Nous devrions l’atteindre dans environ dix minutes. Je viens de recevoir un rapport de la base. Les vents violents ont soulevé beaucoup de poussière. Nous allons bientôt nous poser entre ici et la cible.

      — Génial, dit Martinez, qui regarda Luke d’un air entendu.

      — Qu’est-ce que vous entendez par là, Martinez ? dit Heath.

      — J’adore le mauvais temps, monsieur ! s’écria Martinez.

      — Ah bon ? dit Heath. Pourquoi ?

      — Ça fait monter la tension à douze et ça rend la vie plus excitante.

      Heath hocha la tête.

      — Bien vu. Vous voulez de l’excitation ? On dirait que nous allons atterrir dans des conditions zéro-zéro.

      Luke n’aimait pas cette idée. Zéro-zéro signifiait aucun plafond nuageux et aucune visibilité. Les pilotes allaient devoir laisser le système de navigation de l’hélicoptère reconnaître le terrain à leur place. C’était OK. Le pire, c’était la poussière. Ici, en Afghanistan, elle était si fine qu’elle coulait presque comme de l’eau. Elle pouvait entrer par les fentes les plus petites. Elle pouvait entrer dans les caisses de matériel et dans les armes. Les nuages de poussière pouvaient provoquer des chutes de tension électrique et dissimuler complètement tous les obstacles hostiles qui les attendaient peut-être dans la zone d’atterrissage.

      Les tempêtes de poussière étaient le cauchemar de tous les soldats aéroportés d’Afghanistan.

      Comme pour confirmer les craintes de Luke, l’hélicoptère trembla sous l’assaut d’une rafale latérale et, soudain, ils se retrouvèrent dans la tempête de poussière. Le son à l’extérieur de l’hélicoptère changea. Il y avait un moment de cela, on n’avait entendu que le fort vrombissement des rotors et le rugissement du vent. Maintenant, le son de la poussière qui, crachée par le vent, heurtait l’extérieur de l’hélicoptère faisait de la concurrence aux deux autres sons et évoquait presque de la pluie.

      — Signalez la poussière ! cria Heath.

      Les hommes se placèrent aux hublots et regardèrent à l’extérieur, où ils virent un nuage en ébullition.

      — Poussière à la roulette de queue ! cria quelqu’un.

      — Poussière à la porte de chargement ! dit Martinez.

      — Poussière au train d’atterrissage !

      — Poussière à la porte du poste de pilotage !

      En quelques secondes, l’hélicoptère fut englouti. Heath répétait chaque appel dans son casque. À présent, ils volaient à l’aveuglette et l’hélicoptère traversait un ciel épais et sombre.

      Luke regardait fixement le sable qui heurtait les hublots. Il était difficile de croire qu’ils volaient encore.

      Heath mit une main à son casque.

      — Pirate 2, Pirate 2 … oui, je vous reçois. Continuez, Pirate 2.

      Heath avait le contact radio avec tous les intervenants de la mission dans son casque. Apparemment, le second hélicoptère l’appelait pour lui parler de la tempête.

      Il écouta.

      — Négatif, on ne retourne pas à la base, Pirate 2. Continuez comme prévu.

      Martinez croisa à nouveau le regard avec Luke. Il secoua la tête. L’hélicoptère rua et se balança. Luke regarda la ligne des hommes. C’étaient des combattants endurcis, mais aucun d’eux ne semblait avoir envie de continuer cette mission.

      — Négatif, on ne se pose pas, Pirate 2. Nous avons besoin de vous pour cette …

      Heath s’arrêta et écouta à nouveau.

      — SOS ? Déjà ?

      Il attendit. Maintenant, il regardait Luke. Ses yeux étaient plissés et son regard dur. Il n’avait pas l’air d’avoir peur. Il avait l’air contrarié.

      — Je les ai perdus. Ils sont censés nous soutenir. Les gars, est-ce que vous les voyez dehors ?

      Martinez regarda par le hublot. Il grogna. Ce n’était même plus vraiment la nuit. Dehors, on ne voyait que de la poussière marron.

      — Pirate 2, Pirate 2, m’entendez-vous ? dit Heath.

      Il attendit un moment.

      — Répondez, Pirate 2. Pirate 2, Pirate 2.

      Heath s’interrompit puis écouta.

      — Pirate 2, rapport de situation. Rapport …

      Il secoua la tête et regarda Luke à nouveau.

      — Ils se sont écrasés.

      Il écouta à nouveau.

      — Il n’y a que des blessures légères. L’hélicoptère ne fonctionne plus. Les moteurs sont hors service.

      Soudain, Heath frappa la paroi près de sa tête.

      — Merde !

      Il envoya un regard noir à Luke.

      — Les salauds. Les lâches. Ils se sont défilés, je le sais. Juste au moment où leurs appareils tombent en panne, ils se perdent dans la tempête et ils s’écrasent à dix kilomètres d’un bivouac de la Dixième Division des Montagnes. Comme c’est commode. Ils vont y aller à pied.

      Il s’interrompit. Un souffle lui échappa.

      — C’est incroyable, non ? Je n’aurais jamais cru qu’une unité de la Force Delta bousillerait une mission.

      Luke le regarda. Pirate 2 aurait donc disparu, se serait caché, aurait quitté le théâtre des