Si elle se cachait. Блейк Пирс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия:
Жанр произведения: Зарубежные детективы
Год издания: 0
isbn: 9781640297791
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Mercy disait au sujet de ses parents. »

      « Elle disait qu’ils ne la laissaient jamais rien faire. Qu’ils ne lui faisaient pas confiance. Elle en voulait particulièrement à sa mère. À au moins deux ou trois reprises, elle a dit un truc du genre ‘j’ai juste envie de la tuer, cette connasse.’ Elle détestait sa mère. »

      « Est-ce qu’elle t’a parlé de la relation que ses parents avaient entre eux ? » demanda Kate.

      « Non. Elle parlait rarement d’eux. Elle crachait son venin pendant un moment, s’énervait un peu, et c’était généralement à ce moment-là qu’on couchait ensemble. Je… je ne sais pas. Je n’ai jamais pensé qu’elle finirait vraiment par le faire. »

      « Faire quoi ? » demanda Barnes.

      Jeremy leva les yeux vers eux, comme s’ils n’avaient rien compris de ce qu’il venait de leur dire. « Sérieusement ? Écoutez… comme je vous l’ai dit. Elle avait l’air un peu ingénue, à part le fait d’être un peu nympho, mais si vous cherchez l’assassin de ses parents… c’est elle que vous devez trouver. Je peux vous garantir que Mercy a tué ses parents avant de quitter la ville. »

      CHAPITRE SIX

      Jusque-là, personne ne s’était encore assis sur la chaise qui se trouvait en face de Jeremy. Kate, DeMarco et Barnes étaient restés debout. Mais au moment où Jeremy fit cette accusation, le shérif Barnes s’avança lentement vers la chaise et s’assit en face de l’adolescent. Il y avait un mélange de tristesse et de colère dans ses yeux au moment où il pointa un doigt accusateur en direction de Jeremy.

      « Je suis shérif dans cette ville depuis seize ans. Je connaissais bien Wendy et Alvin Fuller. Et d’après ce que je sais, Mercy Fuller était une jeune fille bien. Certainement pas une petite merdeuse comme toi. Alors si tu tiens à faire une telle accusation, il vaudrait mieux pour toi que tu aies de quoi l’étayer. »

      Jeremy hocha la tête, visiblement très effrayé. « Oui, j’ai de vraies raisons de le penser. »

      Barnes croisa les bras, s’appuya contre le dossier de la chaise et un léger rictus se dessina sur ses lèvres. Quand Jeremy se mit à parler, il le fit sans quitter Barnes des yeux. Il avait l’air d’avoir peur que Barnes se jette à tout moment à son cou pour l’étrangler.

      « Ça faisait peut-être trois ou quatre semaines qu’on se voyait quand elle mentionna pour la première fois l’idée de s’enfuir de chez elle. Elle m’a demandé si je viendrais avec elle. Elle voulait aller en Caroline du Nord. Je me suis un peu moqué d’elle parce que je ne voyais pas à quoi ça servait de fuguer pour aller si peu loin. En plus, je ne l’aimais pas de cette façon-là. Mon frère blaguait tout le temps sur le fait que les filles avaient tendance à être obsédées par le premier garçon avec lequel elles couchaient. Et je pense que c’était son cas. En tout cas, il était hors de question que je fugue avec elle. Mais la manière dont elle en parlait… il était clair qu’elle l’envisageait vraiment. »

      « Est-ce que tu penses que la raison pour laquelle elle voulait fuguer, c’était parce qu’elle détestait vraiment ses parents ? » demanda Kate.

      « J’imagine. Enfin, c’est la seule véritable raison à laquelle je peux penser qui pourrait l’avoir motivée à vouloir partir de chez elle. En même temps… mes parents, ce sont aussi des connards. Mais je n’ai jamais fugué. »

      « Non, » dit Barnes. « Tu t’es contenté de déménager à trois kilomètres, dans le mobile home de ton frère. Peut-être que Mercy n’avait pas cette possibilité. »

      « Mais, » continua Kate, pour éviter que Barnes ne fasse dévier le sujet de la conversation. « Est-ce que tu es sûr qu’elle parlait sérieusement quand elle mentionnait le fait de fuguer ? Elle n’essayait pas juste de t’épater pour que tu restes avec elle ? »

      « Non. Mais elle n’arrêtait pas de dire que sa mère pèterait un câble en essayant de la retrouver – pas parce qu’elle aurait spécialement envie de la retrouver mais parce qu’elle aurait eu l’impression de s’être fait avoir par Mercy. »

      « Est-ce qu’elle a mentionné des cas d’abus ou de maltraitance à la maison ? » demanda DeMarco.

      « Non. En tout cas… pas récemment. Elle m’a juste raconté une fois que sa mère l’avait traînée et frappée au visage quand elle avait onze ou douze ans. »

      « Et est-ce qu’elle a déjà mentionné le fait de vouloir vraiment les tuer ? » demanda Kate.

      « À plusieurs reprises. Elle disait des trucs du genre ‘je meurs d’envie de les tuer’. Puis elle se demandait si elle le ferait avec un couteau ou avec une arme. Elle aimait vraiment en parler. Mais je lui disais d’arrêter. Quand on se voyait, c’était juste pour le sexe. Et je n’avais pas envie de l’entendre parler d’assassiner ses parents alors qu’on était sur le point de coucher ensemble, vous voyez ? »

      Jeremy s’interrompit et les regarda. Kate réfléchit à ce qu’il venait de leur dire. Il leur avait déjà menti une fois concernant le fait que Mercy était une fille légère et elle se demandait si le reste était également un mensonge.

      Elle se pencha vers le shérif Barnes qui était toujours assis et murmura à son oreille : « Est-ce qu’on peut se parler un moment en privé ? »

      Il hocha la tête et se leva de sa chaise, sans quitter Jeremy des yeux. Il ne se contenta pas de sortir de la pièce – il en sortit d’un air furieux. Sans même dire un mot à Kate et DeMarco qui le suivaient, il alla directement dans son bureau. Il leur tint la porte pour qu’elles puissent entrer et la referma une fois qu’elles furent toutes les deux à l’intérieur.

      Aussi sec, il dit : « Et merde. »

      « Vous pensez qu’il dit la vérité ? » demanda Kate.

      « Je pense qu’il y a suffisamment de bribes véridiques dans son histoire pour qu’elle soit crédible. Cette fois où Wendy Fuller avait frappé Mercy… ça s’est vraiment passé. Mercy a appelé la police. Et elle n’était pas triste de l’avoir fait. C’était il y a environ cinq ans, mais je m’en rappelle très bien. Elle était vraiment vindicative. Elle voulait vraiment que sa mère ait des ennuis. Mais finalement, il a suffi de parler un peu avec eux et tout s’est arrangé. Wendy avait un problème d’alcoolisme à l’époque. D’après ce que je sais, ça fait maintenant deux ans qu’elle ne boit plus une goutte. Quant au fait que Mercy haïsse autant ses parents… je ne sais pas quoi en penser. »

      « Tout ce qu’il vient de nous dire est exactement à l’opposé de ce qu’Anne Pettus nous a dit. Elle a dit que Mercy aimait ses parents… qu’ils s’entendaient très bien. »

      « C’est ce qui me chipote, » dit Barnes. « Jeremy Branch et son frère sont des fouteurs de troubles. J’ai arrêté son frère à deux reprises pour possession de drogues et une fois pour conduite obscène à l’arrière de sa camionnette sur une petite route de campagne. Quant à Jeremy, je ne l’ai arrêté qu’une seule fois – pour larcin. Mais je me suis toujours dit qu’il ne faudrait pas longtemps avant qu’il devienne un habitué. »

      « Est-ce qu’il aurait une raison de mentir sur le fait que Mercy soit potentiellement l’assassin ? » demanda DeMarco.

      « Je ne sais pas. Mais… son histoire tient la route, non ? La fille en a marre de ses parents, elle les tue et prend la fuite. »

      Kate hocha la tête. Elle se rappelait avoir imaginé la scène où Mercy s’approchait de ses parents et les tuait l’un après l’autre, avant qu’ils ne comprennent ce qu’il se passait.

      « Ça fait combien de temps que Jeremy vit avec son frère ? » demanda Kate.

      « Je n’en suis pas certain, mais de manière définitive, peut-être depuis un an. Mais même avant ça, il venait de temps