Jeux Macabres . Блейк Пирс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия: Une Enquête de Keri Locke
Жанр произведения: Современные детективы
Год издания: 0
isbn: 9781640295759
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ne parvenait pas à exprimer, elle avait peur de franchir cette nouvelle étape. Et elle pouvait sentir Ray sur le point d'en franchir la limite.

      — Est-ce que je peux te demander quelque chose ? dit-il en tournant à gauche, quittant Culver pour Pershing Drive, la route tortueuse menant à la partie la plus riche de Playa del Rey.

      — J'imagine.

      Non. S'il te plaît, non. Tu vas tout gâcher.

      — Je me sens plus proche de toi que de quiconque au monde, dit-il doucement. Et j'ai l'impression que tu ressens la même chose envers moi. J'ai raison ?

      — Oui.

      Nous sommes presque à la maison. Conduis juste un peu plus vite pour que je puisse sortir de cette voiture.

      — Mais nous n'avons rien fait à propos de ça, dit-il.

      — J'imagine que non, acquiesça-t-elle, incertaine sur ce qu'il fallait dire d'autre.

      — Je veux changer ça.

      — Hu-Hum.

      — Alors, je t'invite officiellement à sortir avec moi, Keri. Je voudrais qu'on sorte ce week-end. Est-ce que tu voudrais dîner avec moi ?

      Il y eut une longue pause avant qu'elle ne réponde. Lorsqu'elle ouvrit la bouche, elle n'était pas complètement certaine de ce qui allait en sortir.

      — Je ne pense pas, Ray. Mais merci.

      Ray resta figé sur le siège du conducteur, les yeux regardant droit devant lui, la bouche ouverte, sans rien dire.

      Keri, également abasourdie par sa propre réponse, resta aussi silencieuse, repoussant le désir de sauter de la voiture en mouvement.

      CHAPITRE 2

      Sans échanger un autre mot, ils tournèrent à droite, quittant Pershing Drive pour rejoindre la pente raide de Rees Street puis à gauche sur Ridge Avenue. Keri vit le camion de la police scientifique devant une grande maison au sommet d'une colline.

      — Je vois le camion des experts, dit-elle bêtement, juste pour rompre le silence.

      Ray hocha la tête et se gara derrière. Ils sortirent et se dirigèrent vers la maison. Keri manipula le ceinturon de son arme pour permettre à Ray de prendre un peu d'avance sur elle. Elle sentait qu'il n'était pas d'humeur pour marcher côte à côte.

      Tout en le suivant sur le chemin menant à la maison, elle s'émerveilla une fois de plus devant le spécimen physique qu'il était. Ray était un ancien boxeur professionnel afro-américain de 1m95, 100 kg, chauve, âgé de quarante et un ans.

      Malgré les épreuves qu'il avait affrontées depuis qu'il s'était retiré du sport, y compris un divorce, se faire installer un œil de verre et se faire tirer dessus, il avait encore l'air de pouvoir remonter sur le ring. Il était musclé sans être lourd, d'une agilité inattendue pour un homme de cette taille. Il y avait une raison à sa popularité auprès des femmes.

      Il y a quelques mois, elle aurait pu se demander pourquoi elle l'intéressait. Mais dernièrement, malgré ses presque trente-six ans, elle avait retrouvé un peu de sa jeunesse qui l'avait rendue elle-même très populaire.

      Elle ne serait jamais un top model. Mais depuis qu'elle avait repris le Krav Maga et réduit la boisson, elle avait perdu presque cinq kilos. Elle avait retrouvé son poids d'avant divorce de 56 kg, qui semblait plutôt bien ajusté à son 1m70. Les poches sous ses yeux avaient disparu, et elle laissait occasionnellement ses cheveux blond foncé lâchés au lieu de l'habituelle queue de cheval. Elle se sentait bien avec elle-même ces derniers jours. Alors pourquoi avoir dit non au rendez-vous ?

      Occupe-toi de tes problèmes personnels plus tard, Keri. Concentre-toi sur le travail. Concentre-toi sur l'affaire.

      Elle repoussa toutes les pensées superflues hors de son esprit et regarda autour d'elle tandis qu'ils approchaient de la maison, essayant de saisir un aperçu du monde des Rainey.

      Playa del Rey n'était pas un quartier très étendu, mais les divisions sociales étaient assez frappantes. Près de l'endroit où vivait Keri, dans un appartement au-dessus d'un restaurant chinois bon marché, la plupart des gens appartenaient à la classe ouvrière.

      Il en était de même pour les petites rues résidentielles qui se dirigeaient vers l'intérieur des terres en partant de Manchester Avenue.

      Elles étaient presque toutes peuplées par les résidents d'énormes immeubles et d'appartements. Mais plus près de la plage et sur la vaste colline sur laquelle vivaient les Rainey, les maisons étaient toutes plus grandes les unes que les autres, et presque toutes avaient vue sur l'océan.

      Cette maison se situait quelque part entre grande et massive, pas vraiment un manoir, mais aussi près qu'on l'on pouvait s'en approcher sans des murs d'enceinte et les énormes fondations. Malgré cela, elle semblait être une maison authentique.

      L'herbe de la pelouse à l'entrée était un peu longue et était parsemée de jouets, dont un toboggan en plastique et un tricycle actuellement renversé. Le chemin qu'ils empruntèrent jusqu'à la maison était recouvert de motifs réalisés avec des craies de couleur, certains étant clairement l’œuvre d'un enfant de six ans. D'autres parties étaient plus sophistiquées, réalisés par une pré-adolescente.

      Ray sonna à la porte et regarda fixement le judas, refusant de jeter un coup d’œil à Keri. Elle sentait la frustration et la confusion qui émanait de lui et choisit de rester silencieuse. Elle ne savait de toute façon pas quoi lui dire.

      Elle entendit le pas rapide de quelqu'un courant à la porte et quelques secondes plus tard, elle s'ouvrit, laissant apparaître une femme à la fin de la trentaine. Elle portait un pantalon et un haut décontracté mais professionnel. Elle avait les cheveux courts et foncés et était attirante d'une manière agréable et avenante que même ses yeux baignés de larmes ne parvenaient pas à cacher.

      — Madame Rainey ? demanda Keri de sa voix la plus rassurante.

      — Oui. Vous êtes les détectives ? demanda-t-elle d'un ton suppliant.

      — Oui. Je suis Keri Locke et voici mon partenaire Ray Sands. Pouvons-nous entrer ?

      — Bien sûr. Je vous en prie. Mon mari, Tim, est à l'étage pour rassembler des photos de Jess. Il va redescendre dans une minute. Savez-vous déjà quelque chose ?

      — Pas encore, répondit Ray. Mais j'ai vu que notre équipe de la police scientifique est arrivée. Où sont-ils ?

      — Dans le garage, ils sont en train de vérifier les affaires de Jess pour les empreintes. L'un d'eux m'a dit que je n'aurais pas dû les bouger de l'endroit où je les ai trouvés. Mais j'avais peur de les laisser dans la rue. Et si elles avaient été volées et que nous avions perdu toute preuve ?

      Au fur et à mesure qu'elle parlait, sa voix devenait de plus en plus aiguë et les mots commençaient à sortir à un rythme effréné. Keri devinait qu'elle se ne maîtrisait qu'à peine.

      — Tout va bien, Madame Rainey, lui assura-t-elle. La police scientifique sera quand même capable de relever toute empreinte potentielle et vous pourrez nous montrer où vous avez trouvé ses affaires plus tard.

      Au même moment, ils entendirent des pas, en se tournant, ils virent un homme descendre les escaliers en tenant une pile de photos. Maigre, avec d'épais cheveux bruns indisciplinés et de minces lunettes à monture en fil de fer, Tim Rainey portait un pantalon kaki et une chemise à boutons. Il ressemblait exactement à ce que Keri s'était attendu à voir chez un cadre supérieur de l'industrie de la technologie.

      — Tim, lui dit sa femme, voici les détectives venus pour aider à retrouver Jess.

      — Merci d'être venu, dit-il presque dans un murmure.

      Keri et Ray lui serrèrent la main et elle remarqua que l'autre main qui tenait les photos tremblait légèrement. Ses yeux n'étaient pas rouges comme