Ainsi Parlait Zarathoustra. Фридрих Вильгельм Ницше. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Фридрих Вильгельм Ницше
Издательство: Public Domain
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Жанр произведения: Философия
Год издания: 0
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les haïr et non pour les mépriser. Vous devez être fiers de votre ennemi, alors les succès de votre ennemi seront aussi vos succès.

      La révolte – c'est la noblesse de l'esclave. Que votre noblesse soit l'obéissance! Que votre commandement lui-même soit de l'obéissance!

      Un bon guerrier préfère "tu dois" à "je veux". Et vous devez vous faire commander tout ce que vous aimez.

      Que votre amour de la vie soit l'amour de vos plus hautes espérances: et que votre plus haute espérance soit la plus haute pensée de la vie.

      Votre plus haute pensée, permettez que je vous la commande – la voici: l'homme est quelque chose qui doit être surmonté.

      Ainsi vivez votre vie d'obéissance et de guerre! Qu'importe la vie longue! Quel guerrier veut être ménagé!

      Je ne vous ménage point, je vous aime du fond du coeur, mes frères en la guerre! -

      Ainsi parlait Zarathoustra.

      DE LA NOUVELLE IDOLE

      Il y a quelque part encore des peuples et des troupeaux, mais ce n'est pas chez nous, mes frères: chez nous il y a des États.

      État? Qu'est-ce, cela? Allons! Ouvrez les oreilles, je vais vous parler de la mort des peuples.

      L'État, c'est le plus froid de tous les monstres froids: il ment froidement et voici le mensonge qui rampe de sa bouche: "Moi, l'État, je suis le Peuple."

      C'est un mensonge! Ils étaient des créateurs, ceux qui créèrent les peuples et qui suspendirent au-dessus des peuples une foi et un amour: ainsi ils servaient la vie.

      Ce sont des destructeurs, ceux qui tendent des pièges au grand nombre et qui appellent cela un État: ils suspendent au-dessus d'eux un glaive et cent appétits.

      Partout où il y a encore du peuple, il ne comprend pas l'État et il le déteste comme le mauvais oeil et une dérogation aux coutumes et aux lois.

      Je vous donne ce signe: chaque peuple a son langage du bien et du mal: son voisin ne le comprend pas. Il s'est inventé ce langage pour ses coutumes et ses lois.

      Mais l'État ment dans toutes ses langues du bien et du mal; et, dans tout ce qu'il dit, il ment – et tout ce qu'il a, il l'a volé.

      Tout en lui est faux; il mord avec des dents volées, le hargneux. Même ses entrailles sont falsifiées.

      Une confusion des langues du bien et du mal – je vous donne ce signe, comme le signe de l'État. En vérité, c'est la volonté de la mort qu'indique ce signe, il appelle les prédicateurs de la mort!

      Beaucoup trop d'hommes viennent au monde: l'État a été inventé pour ceux qui sont superflus!

      Voyez donc comme il les attire, les superflus! Comme il les enlace, comme il les mâche et les remâche.

      "Il n'y a rien de plus grand que moi sur la terre: je suis le doigt ordonnateur de Dieu" – ainsi hurle le monstre. Et ce ne sont pas seulement ceux qui ont de longues oreilles et la vue basse qui tombent à genoux!

      Hélas, en vous aussi, ô grandes âmes, il murmure ses sombres mensonges. Hélas, il devine les coeurs riches qui aiment à se répandre!

      Certes, il vous devine, vous aussi, vainqueurs du Dieu ancien! Le combat vous a fatigués et maintenant votre fatigue se met au service de la nouvelle idole!

      Elle voudrait placer autour d'elle des héros et des hommes honorables, la nouvelle idole! Il aime à se chauffer au soleil de la bonne conscience, – le froid monstre!

      Elle veut tout vous donner, si vous l'adorez, la nouvelle idole: ainsi elle s'achète l'éclat de votre vertu et le fier regard de vos yeux.

      Vous devez lui servir d'appât pour les superflus! Oui, c'est l'invention d'un tour infernal, d'un coursier de la mort, cliquetant dans la parure des honneurs divins!

      Oui, c'est l'invention d'une mort pour le grand nombre, une mort qui se vante d'être la vie, une servitude selon le coeur de tous les prédicateurs de la mort!

      L'État est partout où tous absorbent des poisons, les bons et les mauvais: l'État, où tous se perdent eux-mêmes, les bons et les mauvais: l'État, où le lent suicide de tous s'appelle – "la vie".

      Voyez donc ces superflus! Ils volent les oeuvres des inventeurs et les trésors des sages: ils appellent leur vol civilisation – et tout leur devient maladie et revers!

      Voyez donc ces superflus! Ils sont toujours malades, ils rendent leur bile et appellent cela des journaux. Ils se dévorent et ne peuvent pas même se digérer.

      Voyez donc ces superflus! Ils acquièrent des richesses et en deviennent plus pauvres. Ils veulent la puissance et avant tout le levier de la puissance, beaucoup d'argent, – ces impuissants!

      Voyez-les grimper, ces singes agiles! Ils grimpent les un sur les autres et se poussent ainsi dans la boue et dans l'abîme.

      Ils veulent tous s'approcher du trône: c'est leur folie, – comme si le bonheur était sur le trône! Souvent la boue est sur le trône – et souvent aussi le trône est dans la boue.

      Ils m'apparaissent tous comme des fous, des singes grimpeurs et impétueux. Leur idole sent mauvais, ce froid monstre: ils sentent tous mauvais, ces idolâtres.

      Mes frères, voulez-vous donc étouffer dans l'exhalaison de leurs gueules et de leurs appétits! Cassez plutôt les vitres et sautez dehors!

      Évitez donc la mauvaise odeur! Éloignez-vous d'idolâtrie des superflus.

      Évitez donc la mauvaise odeur! Éloignez-vous de la fumée de ces sacrifices humains!

      Maintenant encore les grandes âmes trouveront devant elles l'existence libre. Il reste bien des endroits pour ceux qui sont solitaires ou à deux, des endroits où souffle l'odeur des mers silencieuses.

      Une vie libre reste ouverte aux grandes âmes. En vérité, celui qui possède peu est d'autant moins possédé: bénie soit la petite pauvreté.

      Là où finit l'État, là seulement commence l'homme qui n'est pas superflu: là commence le chant de la nécessité, la mélodie unique, la nulle autre pareille.

      Là où finit l'État, – regardez donc, mes frères! Ne voyez-vous pas l'arc-en-ciel et le pont du Surhumain?

      Ainsi parlait Zarathoustra.

      DES MOUCHES DE LA PLACE PUBLIQUE

      Fuis, mon ami, dans ta solitude! Je te vois étourdi par le bruit des grands hommes et meurtri par les aiguillons des petits.

      Avec dignité, la forêt et le rocher savent se taire en ta compagnie. Ressemble de nouveau à l'arbre que tu aimes, à l'arbre aux larges branches: il écoute silencieux, suspendu sur la mer.

      Où cesse la solitude, commence la place publique; et où commence la place publique, commence aussi le bruit des grands comédiens et le bourdonnement des mouches venimeuses.

      Dans le monde les meilleures choses ne valent rien sans quelqu'un qui les représente: le peuple appelle ces représentants des grands hommes.

      Le peuple comprend mal ce qui est grand, c'est-à-dire ce qui crée. Mais il a un sens pour tous les représentants, pour tous les comédiens des grandes choses.

      Le monde tourne autour des inventeurs de valeurs nouvelles: – il tourne invisiblement. Mais autour des comédiens tourne le peuple et la gloire: ainsi "va le monde".

      Le comédien a de l'esprit, mais peu de conscience de l'esprit. Il croit toujours à ce qui lui fait obtenir ses meilleurs effets, – à ce qui pousse les gens à croire en lui-même!

      Demain il aura une foi nouvelle et après-demain une foi plus nouvelle encore. Il a l'esprit prompt comme le peuple, et prompt au changement.

      Renverser, – c'est ce qu'il appelle démonter. Rendre fou, – c'est ce qu'il appelle convaincre. Et le sang est pour lui le meilleur de tous les arguments.

      Il appelle mensonge et néant une vérité qui ne glissent que dans les fines