Les Coeurs Dammnés. Amy Blankenship. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Amy Blankenship
Издательство: Tektime S.r.l.s.
Серия:
Жанр произведения: Современная зарубежная литература
Год издания: 0
isbn: 9788873046127
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mais je suis guru des pizzas et je dis que si tu ne te grouille pas, tu n'en auras pas." Kamui s'éloigna en riant en entendant le grondement de Toya.

      Toya attendit d'être seul dans l'allée avant de commencer à se diriger vers la propriété des Hogo. Il était entré dans la maison à plusieurs reprises pendant ces quinze dernières années, à la recherche d'indices pouvant lui indiquer l'endroit ou la prêtresse avait disparu. Lorsqu'ils venaient d'arriver dans le monde des humains et qu'ils étaient entrés pour la première fois dans cette maison, les gardiens avaient bien cru arriver trop tard. Puis rapidement ils comprirent que la prêtresse n'était pas au nombre des décédés. Ils pouvaient encore sentir sa force vitale dans ce monde et les démons la recherchaient encore eux aussi.

      Le premier souvenir que Toya avait de cette maison incluait des ambulances et des voitures de Police partout. La mère et le père étaient morts, et les enfants ainsi que le grand-père avaient disparu. Sans se révéler aux humains, les gardiens avaient attendu et surveillé. Aussitôt que la maison avait été vide, ils y étaient entré... Ils pouvaient sentir l'odeur que les démons avaient laissée derrière eux. Environs deux jours plus tard, le corps du grand-père avait été retrouvé, la nuque brisée. Le bureau du médecin légiste avait conclu à une mort accidentelle mais les frères n'en croyaient rien. Le vieil homme avait un rouleau serré dans la main, Shinbe s'en était saisi avant d'appeler les secours. Shinbe avait également été celui qui avait décodé le rouleau. Le vieil homme avait pénétré subrepticement dans la propriété et était en plein rituel de consécration de la terre et de la maison quand il avait été tué.

      Les démons ne s'éloignaient jamais beaucoup de cette zone et au fil du temps, les humains remarquèrent suffisamment de choses inhabituelles pour se mettre à penser que la ville étaient hantée. Les enquêteurs spécialisés dans le paranormal et les extraterrestres, appartenant aux forces spéciales avaient même été envoyées plusieurs fois sur les lieux, pensant sans doute qu'il s'agissait d'une invasion venue de l'espace. Mais en général ils arrivaient toujours un peu trop tard pour trouver quelque preuve que ce fut. Toya et ses frères faisaient leur possible pour arriver les premiers afin de tuer les démons ou tout au moins de maquiller les événements.

      Pendant quinze ans, les gardiens avaient vécu dans la maison d'en face, se mêlant au reste de l'humanité tant bien que mal. Kamui devint même une sorte de génie de l'informatique afin d'empêcher le gouvernement d'être sur leurs traces. Personne ne s'est jamais posé la question de savoir comment cinq jeunes hommes pouvaient se retrouver avec une source intarissable de revenus et une immense maison en bordure de la ville.

      Toya demeura dans l'ombre comme il faisait le tour de la maison. En regardant vers la piscine, il remarqua qu'elle avait été récemment remise en service. Son regard se fit plus perçant sur l'eau cristalline car il croyait avoir vu quelque chose de rouge glisser à travers le liquide comme pour venir à lui. Concentrant son regard d'or vers cette chose, il fit un pas en arrière.

      L'apparition malsaine disparu alors qu'il regardait la vapeur s'élever au dessus de l'eau chauffée et qu'il tentait de s'affranchir de ce sentiment affreux qu'il venait d'entrer dans son propre tombeau.

      Il rejeta l'idée même que quiconque ai pu vendre la maison. Si jamais elle avait été mise en vente, les gardiens auraient été les premiers à savoir et ils l'auraient achetée. De plus, si un étranger avait secrètement acheté la maison, le fait que la maison soit hantée aurait rapidement fait fuir les nouveaux propriétaires... Ou du moins elle aurait été hantée si cela s'était révélé nécessaire. Ses frères et lui s'en seraient assuré.

      Toya plaça sa main au dessus de la serrure sur la baie vitrée et entendit un léger clic. Se glissant à l'intérieur, il la referma derrière lui et se mit à écouter. La maison était si silencieuse de prime abord qu'il avait cru s'être trompé, puis il entendit une douce voix provenant du salon. Suivant le son, il s'arrêta dans l'ombre du seuil de la porte.

      Il y avait une fille debout face à la cheminée froide et elle regardait le mur au dessus du foyer. Toya leva les yeux en voyant le portrait de famille qui avait toujours été là. On y voyait un homme aux cheveux argentés, presque comme ceux de Kyou. Mais la chevelure de cet homme était plus courte, lui arrivant seulement aux épaules. Son visage semblait très jeune, mais il y avait dans son regard un air de sagesse allant au delà de toute sagesse humaine.

      Le muscle dans la mâchoire de Toya tressaillit sachant que l'homme était un mortel... Très humain, et très puissant à sa façon. Cet homme avait jadis porté le nom de sorcier... Seulement pas dans cette vie.

      A présent on les appelait uniquement scientifiques, physiciens. Il n'a jamais été question que les humains se mêlent de champs de torsion ou de trous de vers. Son apparence n'avait jamais changé, peu importe le nombre de renaissances que sa famille et lui avaient connu.

      Le regard de Toya se déplaça vers la jolie femme aux cheveux auburn blottie contre l'homme. Elle tenait un petit enfant dans les bras alors que le père avait une petite fille à la chevelure auburn sur les genoux. Les enfants ne pouvaient guère avoir plus d'un an d'écart. Toya était venu si souvent... Regarder cette photo. Il était certain que tous les gardiens l'avaient fait.

      Les yeux de la petite fille scintillaient comme des émeraudes même sur cette photo aux couleurs passées. Elle avait les yeux de son père. Ses lèvres faisaient une moue comme si le photographe venait de lui dire de se tenir tranquille et ses joues avaient une jolie teinte rosée.

      "Je suis rentrée, Maman... Papa." Kyoko tendit la main et toucha le bois élégant qui encadrait la photo. Son regard s'attarda sur son petit frère alors qu'elle tentait de mémoriser son visage. "Tama".

      Les yeux de Tama avaient la même couleur que les siens, même si dans le portrait il restait des traces du bleu d'origine... Mais elle pouvait voir leur véritable couleur. Il souriait comme si il venait de faire quelque chose de merveilleux... Si plein de vie. Monsieur Sennin avait dit que Tama avait disparu lorsque ses parents avaient été tués. Se pourrait-il qu'il soit encore vivant quelque part ?

      "Je voudrais que tu sois ici avec moi, Tama. Ce serait tellement bien d'avoir au moins une personne que je connaisse demain à l'école."

      Toya parcouru la pièce du regard. Lorsque la lumière tomba dans ses yeux émeraude... le souffle qu'il avait retenu lui échappa rapidement comme si on l'avait frappé au ventre.

      Elle avait une longue chevelure auburn, et à ce moment précis ses lèvres avaient à nouveau un air de mélancolie. Ses yeux dorés descendirent le long de l'uniforme scolaire, le genre d'uniforme qu'il avait seulement vu dans les films montrant des lycées catholiques. La jupe était courte, elle lui rappelait les uniformes de majorettes, en dessous, de longues jambes bien dessinées. Elle avait déboutonné son corsage suffisamment pour que Toya sache qu'aucune nonne n'aurait approuvé.

      Il l'avait déjà vue... De l'autre côté du Cœur du Temps. La statue de la jeune fille qui tenait le portail temporel entre ces mains... Cette fille imitait la pierre, née de chair et de sang. Il avait trouvé la prêtresse et elle était à couper le souffle. Il ferma ses yeux sur le souvenir fantôme d'un baiser d'elle... Ce souvenir ne lui appartenait pas.

      Kyoko mordit sa lèvre inférieure, effrayée à présent qu'elle était là, seule au monde, sans Madame Merde et toutes ses règles. Peut-être que la raison était que c'était sa première fois pour tout. "Allez, Kyoko," dit-elle tout haut pour briser le silence assourdissant alors qu'elle ramassait sa valise. "Si tu veux être prête pour l'école