Œuvres complètes de lord Byron, Tome 7. George Gordon Byron. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: George Gordon Byron
Издательство: Public Domain
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Жанр произведения: Зарубежная классика
Год издания: 0
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moi aussi, belliqueux prêtre, sublime prophète, sujet reconnaissant et fidèle: – cède, je t'en prie. Je te réserverai pour un jugement en forme, au lieu de plonger mes mains dans ton sang sacré.

BELÈSES

      Ton heure est venue.

SARDANAPALE

      Non, c'est la tienne. – Dernièrement, quoique je ne sois qu'un jeune astrologue, j'ai lu dans les astres; et parmi les lumières du zodiaque, j'ai trouvé ton destin dans le signe du Scorpion, qui proclame que tu vas être terrassé.

BELÈSES

      Ce ne sera pas par toi.

(Ils combattent; Belèses est blessé et désarmé.)SARDANAPALE, levant son épée pour le tuer

      Invoque maintenant les planètes. Descendront-elles du ciel pour sauver leur crédit et leur interprète?

(Un parti de rebelles entre et délivre Belèses. Ils attaquent le roi, qui, à son tour, est délivré par un parti de ses soldats: les rebelles sont mis en fuite.)SARDANAPALE

      Après tout, le vilain avait prophétisé juste. Allons! – sur eux: – la victoire est à nous.

(Il sort à leur poursuite.)MIRRHA, à Pania

      Suis-le donc! Pourquoi demeures-tu ici, et souffres-tu que tes compagnons marchent sans toi à la victoire?

PANIA

      Le roi m'a ordonné de ne pas vous quitter.

MIRRHA

      Moi! ne songe pas à moi: un simple soldat de plus peut offrir un secours décisif. Je ne demande pas, je n'ai pas besoin de garde. Et qui peut, quand il s'agit du destin du monde, songer à veiller sur une femme! Disparais, te dis-je, ou tu perds l'honneur! Tu ne m'écoutes pas; eh bien, moi, femme timide, je vais m'élancer au milieu de leur furieuse lutte, et je t'ordonne de me garder, -où tu pourras en même tems protéger ton souverain.

(Mirrha sort.)PANIA

      Arrêtez, madame! Elle est partie. S'il lui arrivait quelque malheur, j'aurais mieux fait de perdre ma vie. Sardanapale tient bien plus à elle qu'à son royaume, et pourtant il dispute en ce moment l'un et l'autre. Faut-il donc moins faire que lui, qui n'a jamais, jusqu'à présent, tiré un cimeterre? Revenez, Mirrha, je vous obéis, quoiqu'en désobéissant au monarque.

(Pania sort. Altada et Sféro entrent par une porte opposée.)ALTADA

      Mirrha! Eh quoi, partie! Pourtant elle était ici quand s'est engagé le combat, et Pania avec elle, leur serait-il arrivé quelque chose?

SFÉRO

      Je les vis en sûreté à l'instant où les révoltés prirent la fuite; et s'ils se sont éloignés, ce n'est sans doute que pour regagner le harem.

ALTADA

      Si, comme tout semble l'annoncer, le roi reste vainqueur, et qu'il ait perdu sa chère Ionienne, nous sommes destinés à un sort pire que celui des révoltés captifs.

SFÉRO

      Il faut que nous les suivions; elle ne peut être fort éloignée: et si nous la retrouvons, c'est une plus riche proie à présenter à notre souverain que celle d'un royaume reconquis.

ALTADA

      Non, Baal lui-même ne fit jamais, pour s'emparer de ces contrées, de plus hardis efforts que son soyeux fils pour les conserver: il a déjoué toutes les prévisions de ses ennemis et de ses amis; il s'est montré tel que ces brûlantes et lourdes journées d'été, avant-courrières de soirées orageuses, alors qu'éclate tout d'un coup la foudre, au point d'ébranler les airs et de transformer la terre en nouveau déluge. L'homme est inexplicable.

SFÉRO

      Pas plus celui-ci que les autres: tous sont les enfans de l'occasion. Mais, sortons: – allons à la recherche de l'esclave, ou préparons-nous à expier dans les tortures sa folle passion, et à subir, innocens, le supplice des criminels.

(Ils sortent. – Entrent Salemènes, soldats, etc.)SALEMÈNES

      Le triomphe est beau: ils sont repoussés loin du palais; et nous avons ouvert un facile accès aux troupes stationnées de l'autre côté de l'Euphrate, qui peut-être demeurent encore fidèles. Et puis elles doivent l'être, grâce à la nouvelle de notre victoire; mais le chef des vainqueurs, le roi, où est-il?

(Entre Sardanapale avec les siens, etc., et Mirrha.)SARDANAPALE

      Me voici, mon frère.

SALEMÈNES

      Sain et sauf, je l'espère.

SARDANAPALE

      Non, pas tout-à-fait; mais passons: nous avons nettoyé le palais-

SALEMÈNES

      Et la ville, je l'espère. Notre nombre s'accroît; et j'ai donné ordre à une nuée de Parthes réservés jusqu'à présent, tous impatiens et dispos, de les poursuivre dans leur retraite, qui bientôt sera une fuite.

SARDANAPALE

      Elle est déjà telle, du moins ils marchent plus rapidement que je ne pouvais les suivre, moi et mes Bactriens, qui cependant n'y mettaient pas de lenteur. Mais je suis fatigué: donnez-moi un siége.

SALEMÈNES

      Dans cette place est précisément le trône, sire.

SARDANAPALE

      Ce n'est pas un point de repos, pour l'esprit ni pour le corps: qu'on me procure une couche, un bloc de paysan, peu importe. (On lui présente un siége.) Bien: – maintenant, je respire plus librement.

SALEMÈNES

      Ce grand jour est devenu le plus beau et le plus glorieux de votre vie.

SARDANAPALE

      Ajoutez: et le plus fatigant. Où est mon échanson? qu'on m'apporte un peu d'eau.

SALEMÈNES, souriant

      C'est la première fois qu'il reçoit un pareil ordre: et moi-même, le plus austère de vos conseillers, je vous proposerais volontiers, en ce moment, une boisson plus vermeille.

SARDANAPALE

      Du sang, n'est-ce pas? mais il en est assez de répandu. Et quant au vin, j'ai appris, dans cette dernière circonstance, le prix d'une liqueur plus naturelle. Trois fois j'ai bu de l'eau, et trois fois j'ai renouvelé, avec une ardeur plus grande que ne m'en donna jamais le jus de la treille, ma poursuite sur les rebelles. Où est le soldat qui me présenta de l'eau dans son casque?

L'UN DES GARDES

      Tué, sire! Une flèche l'atteignit au front, tandis qu'après avoir égoutté son casque, il se disposait à le replacer sur sa tête.

SARDANAPALE

      Il est mort! sans récompense! et tué pour avoir satisfait ma soif: cela est pénible. Le pauvre esclave! s'il vivait seulement, je le gorgerais d'or; car tout l'or de la terre n'aurait pu payer le plaisir que me fit cette eau; j'étais desséché, comme en ce moment. (On lui apporte de l'eau: – il boit.) Je renais donc. – À l'avenir, le gobelet sera réservé aux heures de l'amour: à la guerre, je veux de l'eau.

SALEMÈNES

      Et quel est, sire, ce bandage autour de votre bras?

SARDANAPALE

      Une égratignure du brave Belèses.

MIRRHA

      Ô ciel! il est blessé!

SARDANAPALE

      C'est peu de chose que cela; cependant, maintenant que je suis refroidi, j'éprouve une sensation légèrement douloureuse.

MIRRHA

      Vous l'avez couverte avec-

SARDANAPALE

      Avec le bandeau de ma couronne: c'est la première fois que cet ornement, jusqu'alors une charge, m'a offert quelque utilité.

MIRRHA, aux serviteurs

      Avertissez promptement un médecin des plus habiles. Et vous, seigneur, rentrez, je vous prie: je découvrirai votre blessure; et je l'examinerai.

SARDANAPALE

      J'y consens: car, en ce moment, le sang me tourmente légèrement. Te connais-tu donc en blessures, Mirrha? – À quoi bon le demander? Mon frère, savez-vous où j'ai découvert cette aimable enfant?

SALEMÈNES

      Sans doute la tête cachée au milieu d'autres femmes, comme des gazelles effrayées.

SARDANAPALE

      Non: mais