Les Rejetés. Owen Jones. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Owen Jones
Издательство: Tektime S.r.l.s.
Серия:
Жанр произведения: Зарубежное фэнтези
Год издания: 0
isbn: 9788835426998
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vous avez trouvé des idées, ou devrais-je dire des solutions ?

      — Malheureusement non, Tante Da, admit Wan. Den a fait quelques suggestions imaginatives, mais elles ne sont pas réalisables. Nous n’avons malheureusement rien d’autre à proposer que ce que tu as déjà dit il y a quelques heures.

      — Je pensais bien que vous alliez dire ça. Pour être honnête, ce n’est pas un problème simple à résoudre. J’ai également fait chou blanc durant mes méditations. Il se fait cependant tard, et je suis fatiguée. Est-ce que l’un de vous deux pourrait me reconduire chez moi, les enfants ? Laissons la nuit nous porter conseil. »

      Din et Wan attendirent que Den fût de retour après avoir reconduit Da chez elle pour manger un morceau, s’occuper des animaux, se doucher à tour de rôle, et passer les derniers moments de la journée ensemble avant de se coucher tôt, car ils étaient tous exténués de toutes ces émotions. Cela dit, il y avait également une autre raison à cette attente : aucun d’entre eux ne voulait se rendre seul à l’étage, où sommeillait un vampire. Ils préférèrent monter tous ensemble.

      Wan n’avait même pas envie de dormir à côté de lui, mais elle avait le sentiment que c’était son devoir et, en tant que personne la plus âgée du trio, elle prit la tête de la file, bougie en main, ses enfants tremblotant derrière elles. Ils s’arrêtèrent devant le lit matrimonial et restèrent plantés là à regarder.

      Heng était assis tout droit dans celui-ci, sa peau pâle et ses yeux couleur corail brillant dans l’obscurité.

      « Bonsoir, chère famille ! » les salua-t-il d’une voix basse et rauque.

      Ils prirent tous trois place dans leurs lits respectifs, sans pouvoir décrocher leur regard du père de famille, qui demeura immobile, le regard fixé droit devant lui.

      (retour au début)

      3 HENG LE PEE POB

      Lorsqu’ils se réveillèrent le matin suivant après avoir tous pu malgré tout finalement trouver le sommeil tant ils étaient épuisés, Heng était entièrement recouvert par ses couvertures, un oreiller sur la tête.

      Ils se levèrent et descendirent au rez-de-chaussée aussi vite que possible, passant rapidement près de son lit.

      « Ouah, Maman, t’as vu Papa la nuit dernière ? demanda Den. Ses yeux et sa peau brillaient quasiment dans le noir, mais ce sont surtout ses yeux qui étaient bizarres, non ? Avant, ils étaient noirs sur fond blanc comme les nôtres et, maintenant, ils sont rouges sur rose… Sans doute à cause de tout le sang, je suppose.

      — Je n’en ai aucune idée, mon chéri, mais je suppose que tu as raison. Tu ferais mieux d’en récolter, et de prendre ta sœur avec toi pour qu’elle nous ramène du lait. Tu te souviens de comment ta grand-tante a fait ?

      — Oui, Maman, mais j’en prendrai d’un autre bouc aujourd’hui, d’accord ? Le précédent pourra guérir, comme ça.

      — Oui, bonne idée, Den. Utilises-en un autre chaque jour, et Din peut continuer sa routine de traite comme d’habitude. Par contre, tout le lait de chèvre est réservé pour ton père pour le moment, d’accord ? Il en a plus besoin que nous, et nous n’avons pas envie qu’il se retrouve à avoir faim en pleine nuit, n’est-ce pas ?

      — Absolument pas, Maman ! J’ai mis du temps à m’endormir hier soir. J’avais la trouille que Papa se mette à déambuler dans la maison, à la recherche de quelque chose à manger – ou de quelqu’un.

      — Ne t’inquiète pas de ce genre de choses pour le moment, Den. Je suis plus proche de lui que toi ; il m’attraperait la première. Mais, si tu vois un tas de peau ratatiné et exsangue dans son lit, prenez la fuite. Pareil si jamais tu vois quatre yeux rouges vous regarder depuis derrière notre moustiquaire un matin.

      — Pas besoin de me le dire deux fois, Maman ! Je vais tout de suite aller chercher ce sang. Où est Din ?

      — Je ne sais pas. Elle a peut-être déjà commencé sa journée. Occupe-toi de tes tâches ; je vais aller chercher Tante Da avec la motocyclette. Je pense qu’on a encore besoin qu’elle nous aide avec ton père. Attendez que je sois revenue pour aller voir votre père, d’accord ?

      — D’accord ; pas besoin de me le dire deux fois. Mais je fais quoi s’il descend ?

      — Je ne crois pas qu’il le fera… Il était profondément endormi quand je me suis levée. On ne sera de toute façon pas longues. Si jamais il se lève, contente-toi de ne pas le laisser t’embrasser pour te dire bonjour. »

      Dix minutes plus tard, Wan fut de retour avec Da, qui avait attendu, assise sur sa table, l’inévitable visite d’un membre du foyer de Heng. Ce dernier n’était pas descendu entretemps, mais Din avait fini de récupérer du lait, et Den était également presque prêt.

      « Bien, commença Da. Pour le moment, je recommande un mélange moitié lait de chèvre, moitié sang, avec une cuillère à café de basilic, une demi-cuillère à café de coriandre, et une pincée de ça. Mélangez bien, et c’est bon. Donnez-en lui un demi-litre le matin, au lever, et le soir, avant le coucher. Cela devrait suffire pour le moment. Oh, et ne lui faites jamais manger de l’ail ; c’est très mauvais pour les vampires ! Montons le voir maintenant.

      — Avant qu’on monte, Tante Da, il faut que je te dise qu’il a passé la majeure partie de la nuit assis droit comme un i dans le lit, brillant comme un phare avec sa peau pâle et ses yeux roses à pupilles rouges. Oh, et quand il nous a parlé ! Oh, par Bouddha ! Je n’ai jamais rien entendu de pareil. Il nous a souhaité « bonsoir, chère famille » avec une voix si étrange et profonde… C’était vraiment effrayant.

      — N’y pense pas maintenant… Allons voir comment il va. »

      Da et Wan montèrent, bouteille de milkshake à la main, et entrèrent dans la chambre. Tous les volets étaient fermés de sorte qu’il fît complètement noir à l’intérieur. Wan ressortit, prit une bougie d’un bougeoir, et l’alluma grâce à un briquet suspendu à un fil à proximité avant d’à nouveau pénétrer dans la pièce pour y rejoindre Da, qui s’était rapprochée du lit dans lequel Heng dormait.

      La lueur de la bougie ne révéla rien de nouveau, aussi les deux femmes relevèrent et attachèrent-elles la moustiquaire avant de s’asseoir chacune d’un côté du lit. Wan tira les couvertures pour découvrir son époux, allongé sur le dos, nu, les bras écartés tel Jésus sur la croix, les yeux ouverts, deux cercles d’un rouge profond enchâssés dans des amandes roses formant un masque spectral et stoïque avec ses lèvres qui n’étaient que deux fins traits de part et d’autre de sa bouche.

      Wan adressa un regard interrogateur à Da, qui était en train d’examiner son patient. Elle apposa le dos de sa main sur son front et ne fut pas surprise de constater qu’il était à température ambiante.

      « Comment tu vas aujourd’hui, Heng ? demanda son épouse.

      — J’ai faim… Pas soif, répondit-il, ses mots s’échappant de sa bouche comme des rochers dégringolant le long d’une montagne lors d’un éboulement.

      — Bien, mon cher neveu. Redresse-toi. Nous t’avons apporté du bon milkshake. »

      Les deux femmes réarrangèrent ses coussins pour lui et l’aidèrent à se redresser, puis elles le couvrirent à nouveau.

      « Bois ça, mon chéri, dit Wan. C’est le goût que tu as préféré hier. »

      Da versa une portion de la mixture dans un verre et y plaça une paille. Heng but deux verres du liquide rose couronné d’une mousse rendue verte par les herbes, et cela sembla le requinquer. Il prit une position plus droite et regarda autour de lui comme s’il voyait son environnement pour la première fois.

      «