Captiver Une Princesse Américaine. Dawn Brower. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Dawn Brower
Издательство: Tektime S.r.l.s.
Серия:
Жанр произведения: Историческая литература
Год издания: 0
isbn: 9788835426295
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endroit somptueux... dit-il en se dirigeant vers un tableau.

      - N'est-ce pas un... admirant un tableau de fleurs roses et blanches éclatantes dans un vase blanc. Il aurait pu être un Van Gogh ou un Monet, mais Julian n'en était pas certain.

      William haussa les épaules.

      - Je ne suis pas un connaisseur d’art. Je pense que Mark Twain fut un des membres réguliers. Je crois même que l'un de ses manuscrits originaux est exposé. Je n'ai jamais eu l'occasion de détailler les collections exposées ici.

      - Intéressant... Il s’agit donc d’un club pour les artistes ?

      - Il l'est en grande partie, confirma William. Certains membres ne sont pas exactement des artistes, mais ils sont des créateurs.

      Il n'était pas sûr de ce que cela signifiait.

      - Expliquez-moi, je vous prie.

      - Nikola Tesla est un membre, indiqua William.

      Julian n'était pas très au courant des travaux du physicien, mais il avait déjà entendu son nom. Un scientifique n'est pas un artiste, mais il explore les possibilités du monde.

      - Dois-je faire preuve d’une sorte de don pour devenir membre ?

      - Je n’en ai aucun, rétorqua William. Ils aiment mélanger les artistes, si l’on peut dire, avec la classe supérieure. C'est le moyen pour le Club Player de trouver des mécènes pour les créateurs en difficulté et faire perdurer leur génie.

      Ce Club Player serait bien plus intéressant qu'il ne l'avait pensé au départ...

      - Dans ce cas... Il se tourna vers William. Indiquez-moi la personne avec laquelle je dois discuter de l’adhésion.

      Il lui prit quelques minutes seulement pour convaincre les administrateurs d'envisager son adhésion. Ils ne pouvaient cependant pas approuver son application sur le champ. Elle devait être soumise à un vote, mais les administrateurs indiquèrent que cela ne poserait pas de problème. Ils aimaient l’idée d’ajouter le fils d'un duc dans leurs registres. Julian considérait les informations à lesquelles il allait avoir accès. C'était bien mieux que ce qu'il aurait pu espérer. Si le reste de sa visite à New York se passait aussi bien, il pourrait rentrer chez lui plus tôt qu'il ne l'avait espéré, et peut-être obtenir par la suite une meilleure affectation.

      Il ne voulait pas accepter cette mission au départ, mais quelque chose l’avait fait changer d’avis. S'il voulait se faire un nom, il devait prendre les mesures nécessaires pour montrer aux plus hauts responsables qu'ils pouvaient compter sur lui, aussi désagréable que cette tâche puisse se révéler. Il avait été envoyé à New York parce qu'ils voulaient quelqu'un sur place pour observer les progrès des suffragettes.

      L'Angleterre avait ses propres problèmes concernant les droits des femmes, et il était prudent qu'ils comprennent le climat qui régnait dans d’autres pays. Alice Paul était une Américaine qui s'était engagée auprès des Pankhursts en Angleterre, et c'est elle qui avait attiré l'attention des responsables gouvernementaux. Une partie de sa mission était de s'assurer qu'elle ne retourne pas au pays. Son dernier passage dans le système carcéral n'avait pas été plaisant. Bien sûr, c'était un terme léger pour ce qu'elle avait enduré. Par son propre entêtement pour sa cause, elle aurait pu mourir de faim, et ils avaient été obligés de la nourrir contre sa volonté. Heureusement, elle avait survécu et était rentrée chez elle, en Amérique. Tant qu'elle resterait à sa place, elle ne devrait plus être un problème pour l'Angleterre.

      Même si Alice Paul faisait partie de sa mission, elle n'en était pas la totalité. Il ne la suivrait pas partout et ne l'espionnerait pas. Ce serait étrange s'il le faisait. Il était membre de l'aristocratie, et il lui serait plus facile d'infiltrer la société new-yorkaise. Il s'efforçait d'avoir l'air d'un gentilhomme aisé et, pendant son temps libre, il s'intéresserait au mouvement suffragiste. Il y avait probablement aussi des femmes dans les classes supérieures mécontentes du statu quo. Mlle Brianne Collins semblait être l’une d’elles...

      Ses relations avec ses amis Alexander et Andrew Marsden faciliteraient son rapprochement avec elle. Cela lui avait aussi donné une raison de l’aborder à Penn Station, mais cela ne voulait pas dire qu'elle lui ferait confiance. Mlle Collins semblait penser qu'il était désagréable d’être son accointance. Il devra faire un effort pour la faire changer d'avis. Elle pourrait être la personne dont il aurait besoin pour espionner les suffragettes et rapporter leurs progrès à ses supérieurs. Les hommes de la haute société étaient ses autres cibles. Ce sont eux qui contrôlaient le climat dans les Amériques et à un niveau plus élevé du gouvernement fédéral. Puisqu'ils détenaient toutes les cartes, pour ainsi dire, c'est à eux qu'il reviendrait de décider de tout changement politique.

      D'une certaine façon, Julian ne savait pas pourquoi ils se souciaient de ce qui se passait en Amérique. Pourquoi l'Angleterre ne pouvait-elle pas décider seule d'accorder ou non plus de droits aux femmes sans s’occuper ce qui se passait dans le reste du monde ? C’était un sujet sensible et il pouvait comprendre pourquoi les hommes ne voulaient pas renoncer au contrôle qu'ils avaient eu pendant longtemps Cependant, les femmes devraient avoir la possibilité de choisir elles-mêmes ce qu'elles voulaient faire de leur vie sans que personne ne leur dicte leur conduite. Cela ne signifiait pas qu'il approuvait certaines des pratiques auxquelles les Pankhurst avaient pris part. Elles étaient dangereuses et radicales.

      Néanmoins, il accomplirait son devoir. Qu'il le veuille ou non.

      3

      CHAPITRE TROIS

       Juin 1911

      Brianne détestait le théâtre. Malheureusement, c'était aussi l'un des rares endroits qu’elle devait fréquenter pour être vue et pour se faire des amis. Elle n'avait jamais compris l'intérêt d'utiliser le théâtre pour ce faire. Le seul moment où l'on pouvait avoir une conversation, c'était pendant l'entracte. Le reste du temps, elle se retrouvait soit enfermée dans une loge privée, pour ceux qui étaient assez riches pour s'en offrir une, ce qui était heureusement le cas de sa famille, soit tassée sur l’un des petits sièges de la partie principale du théâtre. Elle n'avait jamais assisté à une pièce qu'elle avait appréciée, et en tant que débutante, elle en avait vu beaucoup. Au moins, ça lui a donné une excuse pour s'habiller avec élégance. Sa robe était une indulgente soie violette superposée d’une délicate dentelle. Ses épaules étaient drapées d’une douce étole blanche pour la protéger du froid et elle avait parsemé ses cheveux d’une couronne de perles de rocaille.

      Ils entrèrent dans le Théâtre Harris et se dirigèrent vers la loge qui leur avait été prêtée pour la durée de leur séjour à New York. William conduisit Brianne et leur mère jusqu'au balcon. Il n'avait pas l'air plus heureux que Brianne de se trouver au théâtre. Ils avaient séjourné dans la ville depuis un mois, et jusqu'à présent, l’endroit ne répondait pas à leurs attentes. La vie sociale était aussi ennuyeuse qu’à Lilimar et ne montrait aucun signe de développement d'une once d'excitation.

      William tira le rideau menant à leur loge et leur fit signe d'entrer. Leur mère entra la première et pris place sur le côté droit de la loge tandis que William s'asseyait à ses côtés. Brianne entra à son tour, et s’arrêta net lorsqu'elle remarqua une silhouette familière déjà installée dans la loge. Oh zut. Elle serait obligée de tenir conversation à la méchante bête tout au long de la production car son siège était directement à côté de lui, du côté opposé de la loge où se trouvaient sa mère et son frère.

      - Mon seigneur, Brianne fit une révérence.

      Sa mère lui avait inculqué les bonnes manières et, bien qu'elle ait grandi en Amérique, Brianne ne reniait pas ses racines anglaises. Julian Kendall était le fils d'un duc, et ce titre devait être respecté.

      - Je ne savais pas que vous connaissiez les Dewitt.

      Les